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[CRITIQUE] : Entourage


Réalisateur : Doug Ellin
Acteurs : Adrian Grenier, Kevin Connolly, Kevin Dillon, Jerry ferrara, Jeremy Piven, Billy Bob Thornton, Constance Zimmer, Nora Dunn, Emmanuelle Chriqui,...
Distributeur : Warner Bros. France
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h45min.

Synopsis :
Star hollywoodienne, Vincent Chase et ses potes, Eric, Turtle et Johnny, sont de nouveau dans la course, et en pleine négociation avec Ari Gold, ancien agent devenu patron de studio. Si leurs ambitions ont un peu évolué, les liens qui les unissent sont toujours aussi forts. Tant mieux car ils vont devoir se frayer un chemin dans le monde impitoyable d'Hollywood…



Critique :



Si l'on a une forte tendance à saluée la section drama de l'exceptionnel HBO, il ne faut décemment pas oublier qu'elle a également été plus qu'avisée sur la sélection de ses sitcoms, des regrettés How To Make It in America, Sex on The City et Hello Ladies, en passant par Bored To Death, Kenny Powers,...

Et Entourage donc, dont le passage sur grand écran se fait sacrément attendre par les fans de la série depuis la fin de la huitième - et bâclée - saison, il y a plus de quatre ans.


Produite par Mark Wahlberg (très présent sur le petit écran US, puisqu'il a également produit Boardwalk Empire, En Analyse et How To Make It in America) et librement inspiré par sa vie, la série suivait le quotidien aussi fantasque que délirant du jeune et séduisant acteur Vincent Chase au sein de la sacro-sainte Hollywood la putain, ou il est vite devenu une star des plus adulées.

Entouré de ses amis d'enfance, il partageait la folie de cette aventure au milieu du strass, des paillettes et des dollars à foison, et luttait avec malice pour éviter tous les pièges liés à la célébrité et au star-système.

Légère, bavarde, immature et potache à souhait, elle se démarquait aisément de la concurrence par la finesse de son écriture, une pluie de guests stars délirants ajouté à une bande son toujours du tonnerre, mais avant tout et surtout par la force de personnages haut en couleurs et férocement attachants, joués à la perfection par une belle bande d'acteurs n'ayant malheureusement pas su profiter de la popularité de la série.


Pas forcément populaire dans l'hexagone, cette description aussi féroce que potache de ce microcosme unique trouvera là, à n'en pas douter, un sacré challenge mercredi prochain dans les salles obscures françaises, pour attirer un public qui n'aura certainement d'yeux que pour les blockbusters à dinos (Jurassic World), les chefs d’œuvres animés (Vice Versa) ou encore les péloches faussement flippantes (Unfriended, Poltergeist).

Et c'est bien dommage car cette transposition réussite (même si il faudra revoir un brin les attentes à la baisse pour tous les fanatiques de la série) sur grand écran s'avère dans la droite lignée du show, un bon épisode d'une heure et demie sous forme de véritable ode bling-bling à l'amitié virile et fidèle non sans un humour des plus décapant.

Quatre ans plus tard, on retrouve donc avec un plaisir non-feint Vincent Chase et ses potes, Eric, Turtle et Johnny, qui sont de nouveau dans la course et en pleine négociation avec Ari Gold, ancien agent devenu patron de studio, pour mettre en route le premier passage derrière la caméra de Vincent.
Si leurs ambitions ont un peu évolué, les liens qui les unissent sont toujours aussi forts.
Tant mieux car ils vont devoir se frayer un chemin dans le monde impitoyable d'Hollywood…


Tout comme la version télévisée, le film signé Doug Ellin offre au spectateur un regard complice sur les arcanes d'Hollywood ou l'argent est roi, savoure son mythe et son fonctionnement bigger than life tout en s'amusant encore un petit peu plus à détruire le mythe du rêve américain et en égratignant (gentiment) un business dont il est un produit évident.

Mais soyons honnête, si cette critique prenait tout son sens sur HBO, elle fonctionne clairement moins bien ici même si l'ADN Entourage se ressent dès les premières minutes de bobines. 

Plus gros, plus misogyne, plus exubérant - et le mot est faible -, volontairement simpliste et tourné à la rigolade, Entourage sauce grand écran est un sommet de coolitude sur le fantasme de la vie Hollywoodienne aussi rafraichissant qu'il est sympathique, accumulant une nouvelle fois les caméos de malade avec une frénésie (trop ?) indécente (Pharrell Williams, la bombe Emily Rajtajkowski, Thierry Henry, Ronda Rousey, un Haley Joel Osment juste dément...).


Mais la grande idée du film, c'est de faire encore une fois la part à ses héros, d'un Kevin Dillon toujours aussi parfait en Johnny Drama à Ari Gold, de loin le personnage le plus intéressant et mieux croqué de la série (les scènes d'anthologie le concernant se compte à la pelle), un ancien agent devenu big boss de la Warner mais qui n'a pour autant rien perdu de son gout pour les excès de colère et les vannes jouissivement cassante.

Dans le rôle de sa vie, Jeremy Piven régale et en impose dans un personnage sur le papier hautement détestable mais infiniment attachant.

De nouveau le poumon d'une histoire qui si elle ne renoue pas avec la quintessence du show télé et qu'elle ne provoquera aucun intérêt pour les néophytes, parlera en revanche à tous ses fans qui s'amuseront à redécouvrir cet univers si référencé, et ses personnages qui nous ont définitivement, beaucoup trop manqués.


Vu ses scores corrects mais insuffisants au box-office US, difficile d'imaginer que le duo Ellin/Wahlberg nous resserve une suite de sitôt.

Raison de plus pour apprécier comme il se doit ce qui pourrait clairement être un au-revoir plus honnête (et nettement mieux foutu) que le series finale.


Jonathan Chevrier


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