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[CRITIQUE] : Un Moment d’Égarement


Réalisateur : Jean-François Richet
Acteurs : Vincent Cassel, François Cluzet, Lola Le Lann, Alice Isaaz,...
Distributeur : Mars Distribution
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Français.
Durée : 1h45min.

Synopsis :
Antoine et Laurent, amis de longue date, passent leurs vacances en Corse avec leurs filles respectives : Louna, 17 ans et Marie, 18 ans.  Un soir sur la plage, Louna séduit Laurent.
Louna est amoureuse mais pour Laurent ce n'est qu'un moment d'égarement... Sans dévoiler le nom de son amant, Louna se confie à son père qui cherche par tous les moyens à découvrir de qui il s'agit...
Combien de temps le secret pourra-t-il être gardé ?


Critique :


Ce qu'il y a de fascinant dans la carrière de l'inestimable (oui, elle l'est) Vincent Cassel, c'est décemment son imprévisibilité, le bonhomme étant capable de passer d'une superproduction made in France (La Belle et la Bête) à un drame international tout aussi friqué mais classieux (Enfant 44), en passant par à une production mineure en Australie ou il incarne LA tête d'affiche majeure (Partisan) et une comédie populaire bien franchouillarde (Un Moment d’Égarement); avec une facilité déconcertante.

Cette imprévisibilité, mais surtout cette faculté d'être crédible et épatant dans n'importe quel rôle, voilà ce qui fait la force du bonhomme depuis le début des années 2000, mais c'est également ce qui en a fait l'un des plus important représentant du cinéma hexagonale à l'étranger, affichant son charisme animal chez quelques-uns des plus grands cinéastes en activité (Steven Soderbergh, Danny Boyle, David Cronenberg, Darren Aronofsky, Jacques Audiard, Gaspard Noé, Jean-Jacques Annaud).


Et alors que la suite de son année 2015 s'annonce des plus riches, notamment après un récent passage qui ne passa pas inaperçu sur la Croisette (avec Mon Roi de Maïwenn et Tale of Tales de Matteo Garrone), un en salles tout aussi imposant (Partisan) et le tournage en ce moment même de l'ambitieux Juste la Fin du Monde de Xavier Dolan; il nous revient donc cette semaine dans les salles obscures de manière assez étonnante dans le nouveau film tout aussi surprenant de l'habitué aux séries B musclées Jean-François Richet; Un Moment d’Égarement.

Ou le remake (pas forcément utile ni légitime au demeurant) du film éponyme de Claude Berri avec Jean-Pierre Marielle et Victor Lanoux, qui voit le dit Vincent incarné le love interest de la fille à son meilleur ami François Cluzet, le tout sous le doux soleil de la Corse.
Ambiance...

Un Moment d’Égarement donc, ou l'histoire d'Antoine et Laurent, amis de longue date, qui passent leurs vacances en Corse avec leurs filles respectives : Louna, 17 ans et Marie, 18 ans.
Un soir sur la plage, Louna séduit Laurent.
Celle-ci est amoureuse mais pour Laurent ce n’est qu’un moment d’égarement.


Sans dévoiler le nom de son amant, Louna se confie à son père qui cherche par tous les moyens à découvrir de qui il s’agit...
Combien de temps le secret pourra-t-il être gardé ?

Sur un sujet assez casse-gueule et encore plus quand on s'attache au genre comique pour la première fois, force est d'admettre que Jean-François Richet s'en sort clairement avec les honneurs avec son Un Moment d’Égarement, comédie dramatique classique mais joliment légère, porté par un casting aussi talentueux qu'impliqué, et traitant de thèmes intéressants tel que l'amitié, les affres de l'adolescence ou même l'amour fantasmé.
Tous liés par un infime et instable lien que l'on se doit de ne pas briser au risque de semer la zizanie.

Très contemporain même si pas dénué de nombreux stéréotypes, dans sa mise en image de l'épanouissement sexuel de plus en plus tôt au sein de la jeunesse d'aujourd'hui - tout comme le récent est bien plus poignant Respire de Mélanie Laurent -; le film l'est également dans son traitement des relations sentimentales/sexuelles entre générations différentes - tout comme la comédie 20 Ans d’Écart) -, une attraction interdite et retenue (comment Laurent pourrait-il être attirée par une adolescente non-majeure, du même age ou presque de sa fille, et qui plus est incarnant la fille de son meilleur ami ?) même si follement désirée par la jeune Louane.


Un propos aussi audacieux que rare dans le septième art hexagonal, même si ses deux mises en abîmes manquent cruellement de profondeur, Richet privilégiant bien plus l'humour au drame.

Un choix risqué mais qui s'avère in fine assez payant, tant le métrage ressemble à une bromance comique un peu beauf sur les bords mais tellement jouissive puisqu'il est si rare de retrouver Cassel au sein d'une comédie, et encore plus face à un Cluzet délirant et en complet roue-libre, leur duo cabotinant joyeusement dans leur rôle de père.

Le premier à la relation fusionnelle avec sa fille (jolie Alice Isaaz) avant qu'il ne la trahisse pour sa meilleure amie, le second un brin naïf et largué avec son bébé (éblouissante Lola Le Lann), refusant d'ouvrir les yeux face à la réalité de la vie (le fruit de sa chair a bel et bien grandit).


Si il ne casse décemment pas trois pattes à un canard, Un Moment d’Égarement n'en est pas moins une agréable et prenante dramédie, un divertissement aussi drôle que plaisant au casting convaincant, qui incarne sans conteste une jolie bouffée d'air frais rafraichissante au sein d'un mois de juin ciné particulièrement riche en péloches de qualité.


Jonathan Chevrier

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