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[CRITIQUE DVD] : Alex Cross



Réalisateur : Rob Cohen
Acteurs : Tyler Perry, Matthew Fox, Jean Reno, Rachel Nichols, Ed Burns, Giancarlo Esposito,...
Distributeur : Summit Entertainment France
Budget : -
Genre :  Policier, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h41min.
Date de sortie en salles : 19 décembre 2012
Date de sortie en DVD/Blu-Ray : 2 mai 2013

Synopsis :
Inspecteur de police à Detroit, Alex Cross fait équipe avec son ami de toujours, Tommy Kane, et l’inspectrice Monica Ashe pour élucider une affaire de meurtres en série. Le tueur, surnommé Picasso, cherche à s’en prendre à un puissant industriel de la ville, Gilles Mercier. Mais dans cette affaire, les évidences cachent parfois des pièges et rien n’est vraiment ce qu’il paraît. Alors que Cross emploie toute son expertise psychologique à anticiper les actes du tueur, il doit aussi lutter contre les pulsions que Picasso a fait surgir en lui…


Critique :

James Patterson est un putain de conteur doublé d'un putain de pondeur de best seller, c'est un fait indéniable.
Les chef d’œuvres du polar, il les aligne comme les grands Stephen King et Clive Barker alignent les pages horrifiques cultes, soit à la pelle et quasiment sans fausse note.

Alex Cross, lascar perspicace futur consultant profiler pour le FBI, est le personnage phare de son œuvre.
En l'espace de deux décennies, il aura été son cheval de Troie pour investir les librairies et les esprits de tout lecteur un minimum racé et intelligent.
Normal donc que la sacro-sainte Hollywood la putain, envieuse de succès comme le sont les cougars avec la chair et la verge fraiche, s'intéressera très vite et très lourdement à son matricule.

Étonnement passé à coté du petit écran pourtant parfaitement destiné pour lui, Alex Cross se sera donc offert deux sorties cinéma durant ses quinze dernières piges, par deux fois avec Morgan Freeman dans le rôle titre, Le Collectionneur en 96, et Le Masque de L'Araignée en 2001.
Deux péloches loin d'être mémorables, bourrés jusqu'à la gueule de clichés qui ne valent que pour les compositions  tout en justesse d'un Morgan qui n'aurait certainement pas eu le rôle sans l'incroyable et mérité succès de Seven, ou il incarnait déjà le vieux flic sage de service.
Deux succès moyen, qui n'auront donc pas freiner Rob Cohen d'enclenché onze ans plus tard, un peu à la surprise de tout le monde, un nouvel opus à la franchise Alex Cross avec un film justement du même nom, Alex Cross (au moins si tu savais pas c'est quoi son blaze, maintenant tu sais), qui se veut pure " origin story " du perso donc, et à la fois prequel et reboot au cinéma.

Oui prequel parce qu'il narre des aventures antérieurs aux deux films mais ça tu le sais cher lecteur parce que je te l'ai déjà dit, mais surtout Vrai reboot de la franchise car avec ces nombreux kilomètres au compteur, le Morgan n'avait plus trop les reins pour continuer à mener à bien les aventures de Cross, et après soixante dix balais si tu t'appelles pas Clint Eastwood difficile de miser un million de dollars sur ta gueule côté production.

Bref, sans son atout majeur la saga fait son retour, surement pour nous jouer un mauvais tour comme le dirait la Team Rockett (dédicace à Pokemon, ça se place comme on peut), en tout cas pour moi s'en fut un, et un sale.


C'est simple, Rob Cohen m'a encore une fois piqué les yeux avec une bande aussi indigne que son récent La Momie 3, soit une heure quarante d'auto-mutilation pour spectateur sado-masochiste, un épisode grand écran de la série Esprits Criminelles, mais en moins bien, plus pauvre, bourrés de clichés et dont la qualité scénaristique frise honteusement avec le mauvais gout.
Jadis faiseur de rêve le plus prometteur de la série B (Cœur de Dragon, Daylight) et accessoirement créateur de franchises burnés (Fast and Furious, XXX) le mec fait aujourd'hui dans la destruction sans limite de franchise et de filmographies, de la promo involontaire pour Dulcolax sous tous les genres possible.

Un complet gâchis qui fait aussi mal à regarder qu'à digérer, en gros la sortie DVD/Blu-Ray à manquer sous tous les prétextes, et encore plus si t'es pas illimités Gaumont ou UGC...

L'histoire c'est du déjà-vu mille fois, on suit les aventures du perspicace cop Cross, inspecteur de police à Détroit mais pas du tout collègue d'Axel Foley (il devait être surement à Beverly Hills à ce moment-là), aux trousses d'un psychopathe pervers qui s'en prend aux puissants magnats de la ville.
Le dit taré est aussi sec que fou, et histoire d'en rajouter un peu il est foutrement arrogant.
Ces passes-temps sont de niquer des gueules dans une cage en mode MMA et organiser le plus possible d'attentats sophistiqués, chacun ses kiffes tu me diras, l'américain moyen c'est foot, bières et porno mais le gars est très loin de la normalité.

Mais son soucis (enfin c'est pas le seul mais là dans le film, son gros c'est ça) c'est que Cross est un peu trop fin psychologue pour lui, donc plus il est acculé plus ça le vexe le gars, et plus sa vexe-attitude augmente plus il se dit qu'agir en chien de la casse et faire payer au flic le fait qu'il fasse son boulot proprement, bah c'est l'idée de l'année.



Du coup pour se venger d'un plan foiré par le poulet, il va s'en prendre à la femme de celui-ci, qui comme par hasard est enceinte (faut croire qu'elle a bien trouver son timing pour l'être celle-là).
Pas content content qu'on touche à sa biatch, l'enquêteur va faire de cette affaire une affaire personnelle, quitte à la jouer borderline parce que quand c'est pour se venger un flic est bien capable de tout, même du pire...
  Petite news histoire de bien dégouter les gens avant que je ne m'attaque plus sérieusement et salement à la critique de ce film, l'excellent Idris Elba était un temps promis au rôle de Cross, avant que subitement celui-ci ne se retire de la course au profit de Tyler Perry, entertainer de la drama-comedy black US.
Je ne me permettrais pas de faire de comparaison entre les deux (on ne compare pas un boxeur poids lourd avec un poids plume comme on dit), mais je ne peux que félicité le british de s'être retiré de la production pour intégrer celle hautement plus puissante et bandante, Pacific Rim du géant Guillermo Del Toro.

Salir sa filmographie avec une telle œuvre ça aurait vraiment, vraiment été très con, surtout qu'il fait du boulot similaire et en bien mieux croqué et torché, dans l'excellente série Luther.

Parce que oui, tu as déjà dut le comprendre vu que je ne m'efforce pas vraiment non plus à le cacher depuis tout à l'heure, mais ce " Alex Cross" est clairement ce qu'il y a eu de plus bouseux dans les sorties en salles de 2012, Twilight 5 inclus... oui c'est dur mais c'est bel et bien vrai.
Du pur gâchis qui avait tout pourtant pour être un excellent polar sombre et brutal, un " vigilent flic " bouillant prêt à truster dans nos Dvdthèques dés sa sortie, à l'image d'un Death Sentence encore fraichement marquer dans nos mémoires.

Après vision on sait que Rob Cohen n'est définitivement pas James Wan, vu sa mise en scène brouillonne, outrancière et désincarné, mais surtout que son film ne sera, au mieux, que 700mo bien tassé au fin fond d'un disque dur que l'on n'osera plus vraiment brancher à son ordinateur.


Poussif, archi-pervers, prévisible et puant le déjà vu (énième jeu du chat et de la souris entre flic et tueur) et le cliché à plein nez, bourré jusqu'à la gueule de rebondissements invraisemblables, de mise en lumière de la crise dans la ville la plus en crise des USA aka Détroit (d'ailleurs pas sous son plus beau jour), de dialogues insignifiants  et risibles écrits par des scénaristes s'étant enfiler la complète des Justicier dans la Ville de Charles Bronson et d'une profondeur des persos frôlant le néant, la péloche n'a presque rien pour elle, et encore moins les compositions de comédiens totalement à côté de la plaque.
Tyler Perry a beau être un taulier de la comédie (à ce qu'il parait hein...), ici sa personnification du Cross ne prend pas, il fait fade comparé à la compo du Morgan mais quitte à ressortir une tête du naufrage qu'incarne la bande, autant le sauver lui, son regard puissant et son envie de bien faire le sort quand même du lot.
Pour le reste par contre, c'est la franche débandade, en seconds rôles de luxe Ed Burns et Jean Reno (en salopard de la finance) nous rappellent qu'ils n'ont plus de carrières présentables depuis plus d'une décennie, Rachel Nichols promène ici son jolie petit minois avec un manque d’intérêt flagrant, idem pour Giancarlo Esposito, pourtant d'habitude, très bon.


Mais le comble du ridicule reviendra sans conteste à Matthew Fox, passé du bien en chair Jack Shepard de Lost à l’éthiopien physiquement Picasso, nourrit avec un grain de riz et un bol de rage pur pendant plus de cinq mois.
Un investissement incroyable qui aurait été louable et payant si le rôle en lui-même en valait la peine, mais n'est pas Christian Bale qui veut, se la jouer extrême pour un rôle so cliché d'un tueur border line et caricatural c'est pas vraiment un choix de carrière judicieux.
Alors oui sa métamorphose est violente, certes il fait peur mais au final t'aurais quand même plus tendance à vouloir lui payer un kfc au type plus qu'un putain de psy.



Alex Cross ou un thriller sans âme, archi-rebattu et mieux vu ailleurs, qui se voulait polar urbain et burné façon 80's mais qui n'est au final qu'une rencontre du mauvais gout entre Cobra et Le Silence des Agneaux, du produit cheap et pitoyable, de la série B produite en masse dans les 90's, cherchant à justement surfer sur les succès de Seven, Le Silence des Agneaux ou encore Usual Suspect. Ringard et peu défendable, même les fans de la première heure de Patterson auront surement beaucoup de mal à trouver des points positifs à ce gâchis sur pellicule, pas le premier comportant Alex Cross en héros.

Avec une mise en scène plus emballé, un script moins foireux et recyclé et un bigger talent en tête d'affiche, on aurait été en droit d’espérer un meilleur métrage, et même de potentielles suites mais dans l'état, ce gros nanar aux lourdes apparences de DTV friqué, ne mérite simplement qu'à croupir dans le trou du cul d'un bac à DVD/Blu-Ray d'un hard hard hard discount.

C'est con, on aurait pu faire bien mieux d'un personnage au potentiel cinématographique énorme, et à la mythologie plus que solide.
Le perso est aujourd'hui bel et bien mort et solidement enterré, la faute à un cinéaste qui s'est lui-même bien mis six pieds sous terre également.
La dernière fois qu'on le voit sur grand écran donc, a moins qu'un cinéaste fou qui en a sacrément dans le pantalon se mette en tête de relever le pari de lui offrir de nouveau une nouvelle chance sur grand écran.

Avis aux amateurs, mais cette fois non talentueux vraiment s'abstenir...



Jonathan Chevrier

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