[CRITIQUE] : Predator : Badlands
Réalisateur : Dan Trachtenberg
Avec : Elle Fanning, Dimitrius Schuster-Koloamatangi, Stefan Grube, Rohinal Nayaran,...
Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : -
Genre : Action, Épouvante-Horreur, Science-fiction.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h47min.
Synopsis :
Dans le futur sur une planète lointaine, un jeune Predator, exclu de son clan, trouve une alliée improbable en la personne de Thia et entreprend un voyage en territoire hostile, à la recherche de l'adversaire ultime.
Que faire d'une franchise férocement à l'agonie, passé quelques suites sans saveurs - et autres spin-offs abominables -, qui n'arrivaient pas à tutoyer ne serait-ce que de loin, l'aura imposante du film original et, dans une moindre mesure, celle de son excellente suite qui quittait la jungle amazonienne, pour celle urbaine d'une Los Angeles écrasée par la canicule et une impitoyable guerre des gangs.
Si Shane Black pensait avoir la réponse sans être capable de la graver dans le marbre de la pellicule (même si son Predator est définitivement plus défendable que le film de Nimrod Antal, sorti dix ans plus tôt), Dan Trachtenberg lui, l'avait trouvé par la force d'un prequel savamment pensé qui revenait aux sources même de la saga, sans jamais avoir à se perdre dans le jeu putassier du fan service (à la différence, entre autres, de Fede Alvarez pour Alien : Romulus).
![]() |
| Copyright 2025 20th Century Studios. All Rights Reserved. |
Avec Prey, le bonhomme offrait un bain de jouvence au plus célèbre des prédateurs extraterrestres du cinéma ricain, tout en prenant sans demander son reste les clés de l'avenir de ses aventures sur le petit comme le grand écran, avec tout d'abord Predator : Killer or Killers, une semi-anthologie à l'animation par étapes mi-figue, mi-raisin qui reprenait peu où proue le même concept de Prey (placer le monstre/chasseur emblématique et arrogant - où Yautja, dans son versant hostile - dans un environnement et une époque spécifiques encore jamais abordés par la saga, tout en rééquilibrant subtilement le rapport de force David vs Goliathesque) et Predator : Badlands qui... reprend lui aussi le même concept avec une nuance de taille qui rabat un brin les cartes de la mythologie initiée par le bijou de John McTiernan : c'est ne sont plus les humains chassés par un tueur impitoyable qui sont au coeur de l'action, mais bien le dit tueur.
Et le verdict est très vite limpide, ce septième film est le moins Predator-esque de tous les films de la saga, dans le plus mauvais sens du terme.
Délaissant sensiblement la violence - voire l'horreur - et l'action primaire pour les contours d'un simili film familial sauce Star Wars où Baby Yoda se serait transformé en un bébé tatoo/singe - Bud -, la narration Disney-esque s'attache à rendre empathique et attachant un Yautja (Dek) lancé dans une quête sans tension pour prouver qu'il n'est pas le chasseur chétif et vulnérable qu'il semble être, mais bien une machine de guerre capable de fumer une bestiole légendaire - le Kalisk -, le tout aidé d'une synthétique (Thia) de chez Weyland-Yutani (ce qui acte, encore plus que le cadre " junglesque " de Alien : Earth, la fusion entre les franchises Alien et Predator, et précise la production proche de l'inévitable Alien vs Predator), enthousiaste même si amputée de ses deux guiboles, et de Bud, plus utile qu'il n'en a l'air.
![]() |
| Copyright 2025 20th Century Studios. All Rights Reserved. |
Privilégiant l'humour fantaisiste et la dynamique des contraires d'un buddy movie des 80s (pensez 48 heures, avec le flic/chasseur stoïque et le sidekick affreusement bavard), dans une sorte de cocktail mi-entrainant, mi-réconfortant qui s'appuie moins sur sa mise en scene enlevée (comme son montage, à l'action joliment lisible) que sur la linéarité d'une écriture qui bazarde trop vite la caractérisation de ses personnages (réduite à peau de chagrin), ni ne profite jamais assez de la dangerosité foisonnante et généreuse d'un cadre sauvage, comme d'un bestiaire (et là encore, jamais très loin de Alien : Earth) plutôt chouette; Badlands frustre au final presque autant qu'il divertit, quand bien même il est difficile de reprocher à Trachtenberg d'avoir voulu faire bifurquer la franchise sur un terrain plus ludique, qui plus est avec un souci du détail (des VFX aux effets pratiques comme dans la cohérence même de son nouvel univers) aussi poussé.
Mais la Disney-ification de la franchise (sa classification PG-13) se fait un peu trop brutale pour ne pas paraître potentiellement dangereuse, si la firlr aux grandes oreilles se laisse aller à policer la moindre de ses franchises brutales et - savoureusement - régressives.
Jonathan Chevrier



.jpg)




