[CRITIQUE] : Stopmotion
Réalisateur : Robert Morgan
Acteurs : Aisling Franciosi, Stella Gonet, Tom York, Caoilinn Springall,...
Distributeur : Shadowz
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Animation.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h33min
Synopsis :
Ella travaille dans le domaine exigeant de l’animation image par image. Elle officie dans l’ombre envahissante de sa mère, star de la discipline désormais incapable de mener un projet à son terme. Un événement funeste va pousser Ella vers une autre forme de création.
Qui dit Halloween dit, pour tout amateur de cinéma frissonnant mais aussi et surtout pour tout cinéphile de bon goût, un (très) gros détour du côté du calendrier concocté chaque année par la plateforme Shadowz, certes déjà généreuse en séances horrifiques tout au long de l'année mais qui, spooky season oblige, dégaine avec encore plus de gourmandise les petites exclusivités bien croustillantes, histoire de repartir du bon pied pour les deux derniers mois de l'année tout en téléfilms de Noël glucosés à venir.
Première monture d'une programmation qui s'annonce particulièrement piquante, Stopmotion, estampillé premier long-métrage du wannabe cinéaste Robert Morgan (derrière l'excellent D is for Deloused de l'anthologie The ABCs of Death 2), pur morceau de terreur psychologique et artisanal façon plongée tordue au cœur de la psyché troublée d'une jeune femme tourmentée par un passé difficile et ses propres démons (magnifique Aisling Franciosi, définitivement rompue au genre), qu'elle tente d'affronter à travers son art : le cinéma, et plus particulièrement le cinéma d'animation, alors qu'elle travaille avec sa mère autoritaire et perfectionniste, sur un court-métrage animé image par image mettant en scène d'effrayantes figurines miniatures en argile.
Mais alors que sa matriarche reste clouée sur son lit d'hôpital, la jeune animatrice, toujours écrasé par la rigueur excessive de celle-ci, décide de se lancer seule dans la redéfinition de leur projet commun, sa première opportunité de créer quelque chose de totalement personnel : une exécution si sombre et crue (à tous les niveaux, tant son fétichisme pour la bidoche n'a strictement rien de vegan) qu'elle ne sait pas vraiment d'où lui vient l'inspiration.
Et alors qu'elle est de plus en plus au bord de la rupture et que son emprise sur la réalité s'effrite, l'obscurité cauchemardesque qui nourrissait son art, commence lentement mais sûrement à empoisonner son existence...
Aussi profondément dérangeant qu'étrangement émouvant, au plus près de la passion comme du déchirement artistique d'une femme traumatisée, que Morgan observe et dissèque au détour d'une narration certes cousue de fil blanc (et pas forcément prompt à rompre avec les conventions du genre) mais résolument efficace dans sa manière de faire s'abattre sans barrière sur son auditoire, une lente et intense odyssée auto-destructrice (avec un regard pas assez poussé mais fascinant, sur le lien créatif entre traumatisme et art); Stopmotion n'en reste pas moins un sacré premier effort techniquement abouti (au-delà d'un sound design absolument dingue, les séquences en stop-motion sont, assez logiquement, les plus réussies du film) et sans compromis, qui lance sous les meilleurs auspices cette session Halloween cuvée 2025 de la plateforme.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Aisling Franciosi, Stella Gonet, Tom York, Caoilinn Springall,...
Distributeur : Shadowz
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Animation.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h33min
Synopsis :
Ella travaille dans le domaine exigeant de l’animation image par image. Elle officie dans l’ombre envahissante de sa mère, star de la discipline désormais incapable de mener un projet à son terme. Un événement funeste va pousser Ella vers une autre forme de création.
Qui dit Halloween dit, pour tout amateur de cinéma frissonnant mais aussi et surtout pour tout cinéphile de bon goût, un (très) gros détour du côté du calendrier concocté chaque année par la plateforme Shadowz, certes déjà généreuse en séances horrifiques tout au long de l'année mais qui, spooky season oblige, dégaine avec encore plus de gourmandise les petites exclusivités bien croustillantes, histoire de repartir du bon pied pour les deux derniers mois de l'année tout en téléfilms de Noël glucosés à venir.
![]() |
Copyright Bluelight |
Première monture d'une programmation qui s'annonce particulièrement piquante, Stopmotion, estampillé premier long-métrage du wannabe cinéaste Robert Morgan (derrière l'excellent D is for Deloused de l'anthologie The ABCs of Death 2), pur morceau de terreur psychologique et artisanal façon plongée tordue au cœur de la psyché troublée d'une jeune femme tourmentée par un passé difficile et ses propres démons (magnifique Aisling Franciosi, définitivement rompue au genre), qu'elle tente d'affronter à travers son art : le cinéma, et plus particulièrement le cinéma d'animation, alors qu'elle travaille avec sa mère autoritaire et perfectionniste, sur un court-métrage animé image par image mettant en scène d'effrayantes figurines miniatures en argile.
Mais alors que sa matriarche reste clouée sur son lit d'hôpital, la jeune animatrice, toujours écrasé par la rigueur excessive de celle-ci, décide de se lancer seule dans la redéfinition de leur projet commun, sa première opportunité de créer quelque chose de totalement personnel : une exécution si sombre et crue (à tous les niveaux, tant son fétichisme pour la bidoche n'a strictement rien de vegan) qu'elle ne sait pas vraiment d'où lui vient l'inspiration.
Et alors qu'elle est de plus en plus au bord de la rupture et que son emprise sur la réalité s'effrite, l'obscurité cauchemardesque qui nourrissait son art, commence lentement mais sûrement à empoisonner son existence...
![]() |
Copyright Bluelight |
Aussi profondément dérangeant qu'étrangement émouvant, au plus près de la passion comme du déchirement artistique d'une femme traumatisée, que Morgan observe et dissèque au détour d'une narration certes cousue de fil blanc (et pas forcément prompt à rompre avec les conventions du genre) mais résolument efficace dans sa manière de faire s'abattre sans barrière sur son auditoire, une lente et intense odyssée auto-destructrice (avec un regard pas assez poussé mais fascinant, sur le lien créatif entre traumatisme et art); Stopmotion n'en reste pas moins un sacré premier effort techniquement abouti (au-delà d'un sound design absolument dingue, les séquences en stop-motion sont, assez logiquement, les plus réussies du film) et sans compromis, qui lance sous les meilleurs auspices cette session Halloween cuvée 2025 de la plateforme.
Jonathan Chevrier