[CRITIQUE] : Play Dirty
Réalisateur : Shane Black
Acteurs : Mark Wahlberg, LaKeith Stanfield, Rosa Salazar, Keegan-Michael Key, Claire Lovering, Nat Wolff, Tony Shalhoub,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Budget : -
Genre : Action, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h05min
Synopsis :
Parker, accompagné de Grofield, Zen et d’une équipe chevronnée, tombe par hasard sur un butin qui les met en conflit avec la mafia new-yorkaise, dans cette aventure audacieuse et pleine de malice.
Par la force d'un flux constant de nouveautés au sein de leurs catalogues, les plateformes de streaming - et plus directement Netflix -, ont révolutionnés le concept des séances dîtes " légères " du samedi soir, ces fameux petits plaisirs coupables qui nécessitaient un minimum d'investissement par le passé (se déplacer en salles où dans un vidéoclub) sont désormais disponible sans effort chaque semaine, produits - où acquis - à la chaîne et visibles pour un prix défiant toute concurrence.
Une autre époque, plus cynique aussi bien dans sa production que dans son rapport au spectateur, devenu une donnée chiffrée qu'il ne faut plus tant contenter qu'appâter mollement dans un confort artificiel, en espérant qu'il passe plus de temps chez soi que chez la concurrence.
Mais, et c'est ce qu'il y a de contradictoire aussi (on s'en fout, la vie n'est-elle pas elle-même, qu'une succession de contradictions ? Vous avez quatre heures), il peut parfois y avoir un vrai et pur plaisir cinéphile qui peut se dégager d'un solide divertissement familier et dérivé, porté par des talents - à tous les niveaux - au savoir-faire éprouvé, capables de mettre de côté nos réserves et nous faire passer un bon moment.
Si les exemples récents se comptent sur les doigts d'une main méchamment amputée (Mr. Wolff 2 de Gavin O'Connor, Ravage de Gareth Evans voire dans une certaine mesure, Heads of State d'Ilya Naishuller), ont peut décemment y rajouter la dernière pizza quatre fromages supplément bastos de Shane Black, Play Dirty, comédie d'action nerveuse à l'ancienne sauce revenge/heist movie, basée - un poil de loin - sur le cultissime personnage de Parker, l'anti-héros criminel créé par Donald E. Westlake (dont il laisse l'insensibilité glaciale aux vestiaires) qui devait un temps marquer les rétrouvailles entre le cinéaste et Robert Downey Jr., douze ans après Iron Man 3.
Remplacé au flingue levé par un Marky Mark Wahlberg qui, il est vrai, commence à un peu trop traîner ses biscottos du côté des plateformes depuis le début des années 2020, jamais aussi cool que lorsqu'il doit incarner des personnages qui ont tout de livres ouverts - avec très peu de pages dedans - qui parle mieux avec ses poings et ses guns qu'avec sa prose (un personnage comme Black les adore, et qui nous rappelle au bon souvenir du Holland March de The Nice Guys); le film roule gentiment sa bosse, partant d'un braquage sous fond de trahison, à un immense casse - le trésor d'une épave convoité par la pègre, un syndicat du crime qui a Parker dans le viseur et un président corrompu - chapeauté par une chouette équipe de voleurs new-yorkais (une belle galerie de visages familiers du genre, mention autant à la vénéneuse et féroce - mais très drôle - femme fatale Zen de Rosa Salazar, qu'au Grofield de LaKeith Stanfield, BFF de Parker/braqueur/aspirant acteur qui utilise ses butins pour financer sa propre compagnie de théâtre).
Pas moins malin ni plus conventionnel qu'un autre, avec une violence un chouïa décomplexée, un joli lot de jeux de mots percutants et une action honnêtement emballée (mais aux CGI limités), quand bien même la mise en scène de Black n'a l'impact ni le dynamisme de ses meilleurs efforts (là où son écriture elle, reste pourtant toujours aussi efficace et enlevée même dans ses rebondissements les plus alambiqués), Play Dirty est un petit bout de cinéma brut, anarchique et rétro qui titille avec enthousiasme notre fibre nostalgique (jusqu'à la présence d'Alan Silvestri au score).
Tellement que l'on ne chipoterait pas à l'idée d'en découvrir une suite dans un futur plus où moins proche.
Après tout, quitte à ce que Prime Vidéo joue la carte de la franchisation à outrance, autant qu'elle donne du boulot à ce bon vieux Shane pour qu'il se refasse la cerise une bonne fois pour toutes...
Jonathan Chevrier
Acteurs : Mark Wahlberg, LaKeith Stanfield, Rosa Salazar, Keegan-Michael Key, Claire Lovering, Nat Wolff, Tony Shalhoub,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Budget : -
Genre : Action, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h05min
Synopsis :
Parker, accompagné de Grofield, Zen et d’une équipe chevronnée, tombe par hasard sur un butin qui les met en conflit avec la mafia new-yorkaise, dans cette aventure audacieuse et pleine de malice.
Par la force d'un flux constant de nouveautés au sein de leurs catalogues, les plateformes de streaming - et plus directement Netflix -, ont révolutionnés le concept des séances dîtes " légères " du samedi soir, ces fameux petits plaisirs coupables qui nécessitaient un minimum d'investissement par le passé (se déplacer en salles où dans un vidéoclub) sont désormais disponible sans effort chaque semaine, produits - où acquis - à la chaîne et visibles pour un prix défiant toute concurrence.
Une autre époque, plus cynique aussi bien dans sa production que dans son rapport au spectateur, devenu une donnée chiffrée qu'il ne faut plus tant contenter qu'appâter mollement dans un confort artificiel, en espérant qu'il passe plus de temps chez soi que chez la concurrence.
Mais, et c'est ce qu'il y a de contradictoire aussi (on s'en fout, la vie n'est-elle pas elle-même, qu'une succession de contradictions ? Vous avez quatre heures), il peut parfois y avoir un vrai et pur plaisir cinéphile qui peut se dégager d'un solide divertissement familier et dérivé, porté par des talents - à tous les niveaux - au savoir-faire éprouvé, capables de mettre de côté nos réserves et nous faire passer un bon moment.
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Copyright Jasin Boland_Prime © Amazon Content Services LLC |
Si les exemples récents se comptent sur les doigts d'une main méchamment amputée (Mr. Wolff 2 de Gavin O'Connor, Ravage de Gareth Evans voire dans une certaine mesure, Heads of State d'Ilya Naishuller), ont peut décemment y rajouter la dernière pizza quatre fromages supplément bastos de Shane Black, Play Dirty, comédie d'action nerveuse à l'ancienne sauce revenge/heist movie, basée - un poil de loin - sur le cultissime personnage de Parker, l'anti-héros criminel créé par Donald E. Westlake (dont il laisse l'insensibilité glaciale aux vestiaires) qui devait un temps marquer les rétrouvailles entre le cinéaste et Robert Downey Jr., douze ans après Iron Man 3.
Remplacé au flingue levé par un Marky Mark Wahlberg qui, il est vrai, commence à un peu trop traîner ses biscottos du côté des plateformes depuis le début des années 2020, jamais aussi cool que lorsqu'il doit incarner des personnages qui ont tout de livres ouverts - avec très peu de pages dedans - qui parle mieux avec ses poings et ses guns qu'avec sa prose (un personnage comme Black les adore, et qui nous rappelle au bon souvenir du Holland March de The Nice Guys); le film roule gentiment sa bosse, partant d'un braquage sous fond de trahison, à un immense casse - le trésor d'une épave convoité par la pègre, un syndicat du crime qui a Parker dans le viseur et un président corrompu - chapeauté par une chouette équipe de voleurs new-yorkais (une belle galerie de visages familiers du genre, mention autant à la vénéneuse et féroce - mais très drôle - femme fatale Zen de Rosa Salazar, qu'au Grofield de LaKeith Stanfield, BFF de Parker/braqueur/aspirant acteur qui utilise ses butins pour financer sa propre compagnie de théâtre).
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Pas moins malin ni plus conventionnel qu'un autre, avec une violence un chouïa décomplexée, un joli lot de jeux de mots percutants et une action honnêtement emballée (mais aux CGI limités), quand bien même la mise en scène de Black n'a l'impact ni le dynamisme de ses meilleurs efforts (là où son écriture elle, reste pourtant toujours aussi efficace et enlevée même dans ses rebondissements les plus alambiqués), Play Dirty est un petit bout de cinéma brut, anarchique et rétro qui titille avec enthousiasme notre fibre nostalgique (jusqu'à la présence d'Alan Silvestri au score).
Tellement que l'on ne chipoterait pas à l'idée d'en découvrir une suite dans un futur plus où moins proche.
Après tout, quitte à ce que Prime Vidéo joue la carte de la franchisation à outrance, autant qu'elle donne du boulot à ce bon vieux Shane pour qu'il se refasse la cerise une bonne fois pour toutes...
Jonathan Chevrier