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[CRITIQUE] : Frankie Freako


Réalisateur : Steven Kostanski
Avec : Conor Sweeney, Matthew Kennedy, Adam Brooks, Meredith Sweeney,...
Distributeur : Shadowz
Budget : -
Genre : Aventure, Comédie, Fantastique, Épouvante-Horreur.
Nationalité : Canadien.
Durée : 1h22min.

Synopsis :
Après avoir appelé une hotline, Conor Sweeney doit combattre les forces du mal libérées par la ligne téléphonique, dirigées par le gobelin Frankie Freako.





Le cinéma encore naissant mais à l'imaginaire dément de créativité du cinéaste canadien Steven Kostanski (solide artisan du maquillage et des effets pratiques, dont la colle et le latex se sont balladés sur une sacrée flopée de péloches sur les deux dernières décennies), c'est la définition parfaite du cinéma cholestérol, ce supplément cheddar dégoulinant sur des frites déjà trop salées, ce petit rab' de choucroute à la cantoche du bureau, qui est appelé à souiller l'oxygène autour de la machine à café pour tout le reste de la semaine.

Exactement le genre de cinéma peu digeste qui reste englué sur tes poignées d'amour mais dont, au fond, tu peux difficilement t'en passer parce que oui, le " mauvais cinéma " (retiens les guillemets, ils ne sont que pour les deux, trois lecteurs fragiles au fond de la salle) comme la junk food, ça a du bon pour ton petit cœur de cinéphile vulnérable et nostalgique, tant que tu n'en abuses pas, mon cochon.
Et question abus - et nostalgie -, le papa de Psycho Goreman s'y connaît, et pas qu'un peu.

Copyright Shout! Studios

En attendant son Deathstalker qui s'annonce gratiné comme une tartiflette pour dix-huit convives, Shadowz pour son calendrier Halloween cuvée 2025, gâte les cinéphiles déviants que nous sommes avec son effort précédent, peut-être encore plus génialement barré et jusqu'au-boutiste : Frankie Freako, merveilleuse comédie potacho-horrifique déglinguée et amoureusement bricolée, qui renforce encore un peu plus notre amour sincère pour le bonhomme, ici plus affuté qu'un couteau suisse (il occupe les casquettes de réalisateur, scénariste, producteur et monteur, tout en gérant le département des maquillages et effets spéciaux... quel mec).

Avec une assurance folle, Kostanski surfe toujours aussi justement entre le clin d'œil jamais facile doublé d'un hommage moderne à l'horreur cheezy de l'ère VHS (et plus particulièrement aux - géniales - bandes horrifiques à marionnettes et à créatures malveillantes, de Critters à Puppet Masters en passant par Ghoulies), et un esprit parodique in fine plus aimant que véritablement moqueur, au détour du calvaire chaotique et désopilant vécu par un yuppie coincé (excellent Connor Sweeney) qui a le malheur d'appeler la pire des hotlines pour bousculer son quotidien sans fun.

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Fleurtant volontairement avec le bis sanglant à forte tendance Z, tellement généreux qu'on en oublie ses défauts et ses facilités, Freakie Freako est un bonheur de divertissement absurde et excessif, tout autant éreintant qu'il est délicieusement stimulant, à la nostalgie jamais superficielle.
Bref, comme Candyman, n'appelez surtout pas Frankie Freako, sauf si vous voulez fighter les forces du mal avec des démons pas plus grands qu'un mogwai et élevés au manoir Playboy, où que vous manquez un poil trop de Mister Cocktail (référence de boomer, et on s'en balance mignon) pour que vos soirée soit - vraiment - plus folles.

Par chez nous, on appelle Steven Kostanski, et on ne le regrette jamais.


Jonathan Chevrier