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[CRITIQUE] : Alger


Réalisateur : Chakib Taleb-Bendiab
Acteurs : Meriem Medjkane, Nabil Asli, Hichem Mesbah, Ali Namous,...
Distributeur : GAWL
Budget : -
Genre : Thriller.
Nationalité : Algérien.
Durée : 1h33min.

Synopsis :
L'enlèvement d'une petite fille crée tension et suspicion à Alger. Seuls Dounia brillante psychiatre et Sami inspecteur en charge peuvent déterrer les démons du passé…




Au sein d'une distribution hexagonale de plus en plus imposante (entendons-nous bien, c'est à la fois une bénédiction comme une malédiction pour tous les cinéphiles, peut-être un peu moins cela dit pour les simples spectateurs qui ne se laisseront pas submerger par cette accumulation de propositions), il y a des séances dont on n'attend pas forcément grand chose (ce qui est assez vulgaire annoncé comme cela, évidemment, mais tu sais cher lecteur, l'honnêteté l'est aussi parfois), voire dont on a pas forcément connaissance de leur exploitation mais qui pourtant, presque contre une adversité imaginaire conçue par notre hypothétique prévision de ce qu'il a à nous offrir, arrivent à nous cueillir de la plus belle des manières, en nous assénant une petite cla-claque derrière la nuque qui remet toutes nos idées en place.

Copyright Temple Production

Elles sont rares ses séances, sporadiques même tant on s'échine à garder nos radars cinématographiques les plus alertes possibles, mais merveilleusement essentielles.
Alger, estampillé premier long-métrage du wannabe cinéaste Chakib Taleb-Bendiab (représentant de l'Algérie aux derniers Oscars, pour ne rien gâcher à son CV), est définitivement fait de cette pellicule-là, solide thriller psychologico-sordide dans une capitale algérienne tentaculaire, cadre labyrinthique, théâtre urbain et mémoriel des crimes d'hier comme d'aujourd'hui, dont la modernité affirmée mais incertaine porte encore, malgré elle, les traces et les traumatismes de la brutalité de la décennie noire, dont la tragédie au coeur de la narration se fait un édifiant prolongement.

Le personnage à part entière d'une enquête douloureuse entourant la disparition d'une jeune fille (inspirée de faits bien réels), capturée à travers deux figures bien distinctes (et symboles même d'une nation coincée entre tradition et modernité) aux investigations parallèles : une psychiatre criminologue particulièrement perspicace, Dounia, et un jeune inspecteur de police plutôt brusque, Sami.

Copyright Temple Production

Une enquête/quête de vérité à la narration pas toujours heureuse mais monté et mis en scène avec une jolie assurance (pour preuve son prologue, où la palette de Taleb-Bendiab se fait affûtée même si pas exempt d'aspérités par la suite), Alger incarne un modeste mais prometteur premier effort, une autopsie nerveuse et à ruelles ouvertes d'une Algérie à deux vitesses dont les qualités surpassent sans trembler ses menus défauts.
Vivement la suite donc.


Jonathan Chevrier