[CRITIQUE] : Put Your Soul on Your Hand and Walk
Réalisatrices : Sepideh Farsi et Fatma Hassona
Acteurs : -
Distributeur : New Story
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Français, Palestinien, Iranien.
Durée : 1h50min.
Synopsis :
Put your soul on your hand and walk est ma réponse en tant que cinéaste, aux massacres en cours des Palestiniens. Un miracle a eu lieu lorsque j’ai rencontré Fatem Hassona. Elle m’a prêté ses yeux pour voir Gaza où elle résistait en documentant la guerre, et moi, je suis devenue un lien entre elle et le reste du monde, depuis sa « prison de Gaza » comme elle le disait. Nous avons maintenu cette ligne de vie pendant plus de 200 jours. Les bouts de pixels et sons que l’on a échangés sont devenus le film que vous voyez. L’assassinat de Fatem le 16 avril 2025 suite à une attaque israélienne sur sa maison en change à jamais le sens.
À une heure où les médias choisissent une manière sournoise et partiale de couvrir l'actualité, pour quiconque n'ayant pas le réflexe de se perdre dans les méandres des réseaux sociaux où, il est vrai, tout et son contraire y est affirmé telle une vérité irréfutable; le septième art est plus que jamais un outil de prise de conscience et de connaissance essentiel, pour réaliser ce qu'il se passe réellement sur notre planète.
Pas de polissage de l'image par une quelconque rédaction obscure, pas de crainte d'un quelconque incident diplomatique : simplement montrer la réalité, en nous plaçant au plus près d'elle, comme ont pu le faire des œuvres telles que No Other Land de Basel Adra, Hamdan Ballal, Rachel Szor et Yuval Abraham, Un médecin pour la paix de la cinéaste franco-américaine Tal Barda, From Ground Zero où encore Put Your Soul on Your Hand and Walk de Sepideh Farsi et Fatma Hassona qui nous catapulte, lui aussi, frontalement face à cette dure vérité dont on limite consciemment et politiquement l'écho (et ce n'est pas reconnaître publiquement - où plutôt hypocritement tant on y reconnaît pas le génocide qui s'y déroule - la Palestine comme un état qui risque de changer cette donne).
Bousculée par la tragédie et l'injustice du réel, cette plongée dans les vérités terribles d'une existence au cœur d'une bande de Gaza occupée et instable, celle dévoilée crûment par la photojournaliste palestinienne Fatma Hassona, décédée avec sa famille il y a quelques semaines (fruit de sa correspondance vidéo avec la cinéaste iranienne Sepideh Farsi, dont la familiarité évidente entre les deux femmes est totalement trahit par la distance à la fois spatiale et situationnelle irrésoluble : la première ne peut quitter Gaza, la seconde ne peut y entrer), prend instinctivement les douloureux contours d'une chronique nécrologique, du témoignage à la fois tranquille et lucide d'une jeune femme parfaitement consciente que la mort et la destruction engendré par ce génocide, ne s'arrêteraient pour personne et encore moins pour elle.
Des images puissantes et bouleversantes, dont la qualité déclinante ne fait qu'en renforcer l'importance comme l'immédiateté face à un danger et une violence omniprésente, qu'en renforcer l'impression pénétrante que chaque vidéo où elle n'est jamais uniquement un simple rapporteur de sa/la situation, tant elle se livre au fil des conversations (comme ses rêves de voyages et de découvertes impossibles du monde, incroyablement tangibles), pourrait être la dernière - comme le souligne elle-même la cinéaste.
Effort merveilleusement reservé et authentique logé entre le portrait intime et le documentaire de guerre, Put Your Soul on Your Hand and Walk crée un espace d'expression à la fois interdit (on ne dénombre plus les journalistes tués dans l'exercice de leur fonction) et bouleversant (un espace pour une voix qui n'est désormais plus), pour un grand et précieux témoignage.
L'une des séances immanquables de la semaine, et même tout simplement de l'année.
Jonathan Chevrier
Acteurs : -
Distributeur : New Story
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Français, Palestinien, Iranien.
Durée : 1h50min.
Synopsis :
Put your soul on your hand and walk est ma réponse en tant que cinéaste, aux massacres en cours des Palestiniens. Un miracle a eu lieu lorsque j’ai rencontré Fatem Hassona. Elle m’a prêté ses yeux pour voir Gaza où elle résistait en documentant la guerre, et moi, je suis devenue un lien entre elle et le reste du monde, depuis sa « prison de Gaza » comme elle le disait. Nous avons maintenu cette ligne de vie pendant plus de 200 jours. Les bouts de pixels et sons que l’on a échangés sont devenus le film que vous voyez. L’assassinat de Fatem le 16 avril 2025 suite à une attaque israélienne sur sa maison en change à jamais le sens.
À une heure où les médias choisissent une manière sournoise et partiale de couvrir l'actualité, pour quiconque n'ayant pas le réflexe de se perdre dans les méandres des réseaux sociaux où, il est vrai, tout et son contraire y est affirmé telle une vérité irréfutable; le septième art est plus que jamais un outil de prise de conscience et de connaissance essentiel, pour réaliser ce qu'il se passe réellement sur notre planète.
Pas de polissage de l'image par une quelconque rédaction obscure, pas de crainte d'un quelconque incident diplomatique : simplement montrer la réalité, en nous plaçant au plus près d'elle, comme ont pu le faire des œuvres telles que No Other Land de Basel Adra, Hamdan Ballal, Rachel Szor et Yuval Abraham, Un médecin pour la paix de la cinéaste franco-américaine Tal Barda, From Ground Zero où encore Put Your Soul on Your Hand and Walk de Sepideh Farsi et Fatma Hassona qui nous catapulte, lui aussi, frontalement face à cette dure vérité dont on limite consciemment et politiquement l'écho (et ce n'est pas reconnaître publiquement - où plutôt hypocritement tant on y reconnaît pas le génocide qui s'y déroule - la Palestine comme un état qui risque de changer cette donne).
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Copyright RÊVES D'EAU PRODUCTIONS |
Bousculée par la tragédie et l'injustice du réel, cette plongée dans les vérités terribles d'une existence au cœur d'une bande de Gaza occupée et instable, celle dévoilée crûment par la photojournaliste palestinienne Fatma Hassona, décédée avec sa famille il y a quelques semaines (fruit de sa correspondance vidéo avec la cinéaste iranienne Sepideh Farsi, dont la familiarité évidente entre les deux femmes est totalement trahit par la distance à la fois spatiale et situationnelle irrésoluble : la première ne peut quitter Gaza, la seconde ne peut y entrer), prend instinctivement les douloureux contours d'une chronique nécrologique, du témoignage à la fois tranquille et lucide d'une jeune femme parfaitement consciente que la mort et la destruction engendré par ce génocide, ne s'arrêteraient pour personne et encore moins pour elle.
Des images puissantes et bouleversantes, dont la qualité déclinante ne fait qu'en renforcer l'importance comme l'immédiateté face à un danger et une violence omniprésente, qu'en renforcer l'impression pénétrante que chaque vidéo où elle n'est jamais uniquement un simple rapporteur de sa/la situation, tant elle se livre au fil des conversations (comme ses rêves de voyages et de découvertes impossibles du monde, incroyablement tangibles), pourrait être la dernière - comme le souligne elle-même la cinéaste.
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Copyright RÊVES D'EAU PRODUCTIONS |
Effort merveilleusement reservé et authentique logé entre le portrait intime et le documentaire de guerre, Put Your Soul on Your Hand and Walk crée un espace d'expression à la fois interdit (on ne dénombre plus les journalistes tués dans l'exercice de leur fonction) et bouleversant (un espace pour une voix qui n'est désormais plus), pour un grand et précieux témoignage.
L'une des séances immanquables de la semaine, et même tout simplement de l'année.
Jonathan Chevrier