[CRITIQUE] : Premières Classes

Réalisatrice : Kateryna Gornostai
Acteurs : -
Distributeur : Dulac Distribution
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Ukrainien, Luxembourgeois, Hollandais, Français.
Durée : 2h05min
Synopsis :
En Ukraine, maintenir les écoles ouvertes est devenu un acte de résistance. Sur la ligne de front ou dans des zones plus reculées, l’apprentissage continue malgré les alertes, les coupures d’électricité et les menaces constantes. Un témoignage précieux où chaque image raconte la ténacité et la dignité face au chaos.
Quand bien même elle n'occupe plus vraiment la une des médias, qui ne se concentrent finalement que sur l'immédiateté (tout du moins, celle qui les arrange - avec une objectivité souvent tremblante - et leur permet de faire vendre et/où de faire de l'audimat, à défaut de réellement... informer), la guerre en Ukraine continue pourtant de battre son plein avec une intensité soutenue, premier conflit d'envergure à une ère du numérique ou tout est filmé et peut être suivi - avec toute la perversité et la tragédie que se la comporte -, d'une manière inimaginablement plus glaciale : rien de moins qu'en direct.
Il n'est pas si étonnant dès lors, qu'une poignée de cinéastes s'engouffrent dans cette brèche pour y raconter leur histoire où même, plus simplement, celles de ceux pour qui le quotidien est de lutter pour survivre.
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Copyright Dulac Distribution |
Comme le deuxième effort de Kateryna Gornostai, Premières classes, documentaire minimaliste un poil trop schématique pour son bien, abordant (tout en survolant, paradoxalement, plusieurs points essentiels) le fonctionnement de la vie scolaire au quotidien en terres ukrainiennes (mais laissant hors champ une guerre omniprésente), tentative courageuse de préserver un semblant de normalité pour une jeunesse traumatisée, au cœur de salles de classes en ruines.
Trouvant sa pertinence dans son statut de véritable chronique historique immédiate (aussi bien sur une mobilisation institutionnelle, que sur un cinéma qui continue lui aussi, à exister malgré tout), moins dans sa mise en scène épurée à l'extrême (et qui réduit à peau de toute implication émotionnelle avec les personnes à l'écran), le documentaire n'en reste pas moins une belle ode à la persévérance et à la résilience de nouvelles générations mobilisées à préparer l'avenir tout en espérant que l'éclaircit vienne enfin après la pluie.
Jonathan Chevrier