[CRITIQUE] : McWalter
Réalisateur : Simon Astier
Acteurs : Mister V, Géraldine Nakache, William Lebghil, Vincent Dedienne, François Berléand,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Budget : -
Genre : Action, Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h51min.
Synopsis :
Inspiré du personnage du même nom créé par Mister V, McWalter nous plonge dans les péripéties d’un agent secret déjanté. Après avoir éliminé un méchant qui menaçait la terre, et au passage une usine de pains à burger, McWalter peut enfin se consacrer à faire le deuil de sa compagne Tracy, morte accidentellement dans la précédente attaque. Mais c’était sans compter sur une série d’explosions mystérieuses qui secouent la planète. Son agence, exaspérée par ses méthodes destructrices, le convoque pour lui demander des comptes. Les choses tournent mal quand McWalter est accusé à tort : sur chaque lieu d’explosion, des traces de son ADN ont été retrouvées, l’impliquant directement. Mais s’il n’est pas coupable, alors qui orchestre ces attentats ? Alors qu’il tente de se défendre, une nouvelle explosion frappe le siège de l’agence... Pris au piège, notre héros doit non seulement prouver son innocence, mais aussi échapper à ceux qu’il a longtemps servis, tout en essayant de découvrir le cerveau derrière ces attaques dévastatrices.
Alors même que le spectateur lambda se plaint d'une uniformisation, pas toujours véridique (mais pas totalement fausse non plus) de la comédie hexagonale, quelques irréductibles plumes gauloises tentent chaque année de leur prouver que l'on peut sensiblement leur proposer quelque chose d'original par chez nous, sans forcément chercher à renouveler le genre de fond en comble - ni même chercher à atteindre le sacro-saint statut de référence singulière.
Si l'on pense instinctivement à Antonin Peretjako et ses comédies shootées aux ZAZ, aux délires singuliers de Quentin Dupieux, aux pépites de Guillaume Brac, Bruno Podalydès où Albert Dupontel (auxquels ont peut ajouter le dynamique tandem Hugo Benamozig et David Caviglioli), sans oublier les balades romancées d'Emmanuel Mouret, il était plus où moins acquis que le nom de Simon Astier commence gentiment mais sûrement à venir à l'esprit, tout du moins sur un petit écran où il avait su dégainer deux petites pépites sans égales dans la production hexagonale - Hero Corp et Mortel.
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© Amazon Prime Video/Les Films entre 2 et 4 |
Pour le grand écran en revanche, la limonade n'est pas du tout la même et c'est par la case de la SVOD, du côté d'une Prime Vidéo qui ne sait pas forcément toujours bien produire - et encore plus français -, qu'il fait ses gammes avec McWalter, pur produit parodique visant à installer un Mister V aka Yvick Letexier encore green (basé sur un de ses personnages phare, il est également derrière le script, co-écrit avec Vincent Tirel et Freddy Gladieux) en tant que potentiel lead de comédies FR (il fait littéralement le show sans pour autant trop tirer la couverture sur lui), et qui exactement réussit là où un 38°5 quai des orfèvres s'était méchamment cassé la pellicule : incarner un joli héritier des ZAZ et des Nuls (voire même de Kad et Olivier) assumant totalement son humour absurde (même lorsqu'il ne fonctionne pas toujours) sans totalement perdre sa - maigre - cohérence dans sa pluie de références plus ou moins bien digérées.
Si l'on pourra taper (très) facilement sur son action sur-cutée à mort (moins sur sa mise en scène soignée et sur une intrigue logiquement conventionnelle, tant l'intérêt n'est absolument pas là), voire sur son rythme un poil décousu (son dernier tiers tire vraiment sur la corde, et ça se sent) sur ses errances potaches qui ne le font pas toujours filer droit (encore une fois tous les gags ne font pas mouche, mais difficile de vraiment bouder son plaisir), McWalter, joue la carte du trip foutraque et déglingué à la générosité folle, et vient venger plusieurs années de comédies faisandées achetées et produites par Amazon, en incarnant un rendez-vous certes loin d'être fin, mais qui se déguste et s'apprécie sans faim.
Il était (un peu) temps...
Jonathan Chevrier