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[CRITIQUE] : Mary Anning


Réalisateur : Marcel Barelli
Acteurs : avec les voix de Camille D'Hainaut, Jason Vansilliette, Alexia Depicker, Bastien Van Dyck,...
Distributeur : Cinéma Public Films
Budget : -
Genre : Animation, Aventure, Historique.
Nationalité : Belge, Suisse, Français.
Durée : 1h12min.

Synopsis :
Dans l’Angleterre du XIXe siècle, Mary est une jeune fille passionnée par les fossiles, qu’elle cherche avec son père sur la plage, pour ensuite les vendre aux touristes. La mort soudaine du père jette la famille dans le désarroi : sans une source financière, ils vont bientôt devoir quitter leur maison et pire encore, pour Mary, sa bien aimée plage aux fossiles. Mais avant de mourir, son père lui a laissé un mystérieux message qui pourrait l’amener à bouleverser bien de choses...




Pour quiconque s'intéresse un tant soit peu à la science des fossiles et la discipline très pointue de la paléontologie (on ne va pas te mentir cher lecteur, on a beau aimer ce bon vieux Ross Geller, ce n'est absolument pas notre terrain d'expertise), le nom de Mary Anning se doit d'être un minimum familier là où pour le spectateur lambda et/où le cinéphile plus où moins averti - dont nous -, cette paléontologue autodidacte et figure incontournable de cette science évoque surtout un souvenir de cinéma qui nous est proche : elle est le cœur même du magnifique et tout en pudeur Ammonite de Francis Lee, qui narrait sa relation passionnée et mélancolique (mais surtout fictionnelle, tant le film ne s'est jamais revendiqué comme un biopic, et encore moins marqué par une réelle véracité historique) avec une jeune géologue réputée et mariée et convalescente, Charlotte Murchison (toutes deux incarnées par un splendide tandem Kate Winslet/Saoirse Ronan), qu'elle hébergeait dans sa demeure sur la côte du Dorset.

Copyright Cinema public films

Point de romance du côté de Mary Anning mais bien d'animation, puisque c'est de sa jeunesse dont il est question (notamment de sa découverte, quelques mois après la mort de son père, d'un squelette complet d'ichtyosaure) au cœur du premier long-métrage sensiblement romancé du wannabe cinéaste suisse Marcel Barelli, petit bout d'aventure gentiment condensé - à peine soixante-dix minutes au compteur -, qui vient s'attacher à l'indéfectible goût pour l'exploration de sa figure titre, confrontée autant à un monde scientifique qui, comme son Dorset rural, est bouffé par l'obscurantisme et le patriarcat, que par une précarité qui la frappe durement elle et les siens.

Un brin schématique voire manquant un poil d'imagination aussi bien face à son sujet fascinant (qui mériterait que le septième s'attarde réellement dessus), qu'aux opportunités folles qu'offre la beauté de son animation en 2D tout autant délicate qu'épurée (à la palette de couleurs au ton ardoise vraiment élégante), le film n'en reste pas moins une belle et ludique balade façon portrait chaleureux d'une paléontologue en devenir.
Et dans un mois de septembre un peu trop chiche en bandes animées, la proposition mérite donc doublement d'être acceptée.


Jonathan Chevrier