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[CRITIQUE] : Back To Business


Réalisateur : Jonathan Eusebio
Acteurs : Ke Huy Quan, Ariana DeBose, Daniel Wu, Sean Astin,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Action.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h23min.

Synopsis :
Menacé par des hommes de main de son frère et sollicité par son ex-partenaire qui a besoin de lui, un agent immobilier renoue avec son passé de tueur à gages.




Au-delà d'avoir incarné pour l'ambitieuse firme A24, un véritable cheval de Troie au cœur de la course aux statuettes dorées 2022 (d'autant que le film apparaissait déjà à l'époque et encore plus aujourd'hui, comme une sacrée anomalie au sein d'un palmarès récent sensiblement lisse), Everywhere All at Once de Daniel Kwan et Daniel Scheinert a ramené sur le devant de la scène un Ke Huy Quan à la carrière littéralement ressuscité (Oscar à la clé), lui qui a d'autant plus su jouer de son capital sympathie (comme de la nostalgie des spectateurs) pour rester un minimum sous le feu des projecteurs depuis - même avec des choix loin d'être heureux.

Et dans ses " mauvais " choix, difficile de ne pas placer en tête de liste le modeste mais malade Love Hurts aka Back Go Business par chez nous, de l'ancien cascadeur/wannabe cinéaste Jonathan Eusebio (pour lequel il partage l'écran avec une Ariana DeBose qui, elle aussi, n'a pas une carrière post-Oscar des plus glorieuses), qui le catapulte d'une manière un brin improbable en lead aussi mystérieux que fantasmé, tout en jouant sur ses capacités martiales bien réelles.

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Actionner comique - où comédie d'action, c'est selon - qui n'a de romantisme que sa manière de répéter sans cesse (voix-off plombante en prime) que l'intrigue se déroule en pleine Saint-Valentin, au pitch pas plus prétexte qu'un autre (un agent immobilier prospère et gentiment ringard, laisse ressortir le John Wick du passé qui est en lui - un sombre passé d'assassin au service de son frère baron du crime -, lorsque son ancienne flamme, une barmaid qu'il était censé tuer, refait surface à quelques jours de la Saint-Valentin), où les affrontements musclés sont moins conçus dans un souci de sens (aussi impressionnants soient-ils) que pour booster sporadiquement une narration amorphe et redondante (aux enjeux moins simples que superficiels), comme pour appuyer la carte d'un humour qui se rêve plus ironique qu'il ne l'est; Love Hurts a tout d'un wannabe Bullet Train suburbain (jusque dans ses personnages stéréotypés et sans profondeur) dont le vernis faussement cool et cartoonesque peine à cacher l'inconstance comme la vacuité.

Reste un Ke Huy Quan (très) impliqué et un charismatique Daniel " Into The Badlands " Wu qu'on aurait aimé ailleurs... c'est maigres rachitique même.
A tel point qu'on lui préfère volontiers son cousin Nobody de Ilya Naishuller (moins sa suite, certes), encore plus épuré mais surtout plus fun et acerbe.


Jonathan Chevrier