[CRITIQUE] : Ballerina
Réalisateur : Len Wiseman
Acteurs : Ana De Armas, Norman Reedus, Ian McShane, Lance Reddick, Angelica Huston, Keanu Reeves, Gabriel Byrne,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Action, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h05min.
Synopsis :
Se déroulant pendant John Wick : Parabellum, Ballerina suit la vengeance implacable d'Eve Macarro la nouvelle tueuse de l’organisation Ruska Roma.
Voir la merveilleuse Ana De Armas retrouver (enfin) sa panoplie d'héroïne badass au sein d'un actionner où elle incarnerait le bras armé et furieusement vengeur de la justice (où juste une nana qu'il ne faut surtout pas emmerder), avait tout pour nous enthousiasmer un minimum (elle n'a décemment pas à justifier son statut d'héroïne capable de proprement botter des culs : ses quelques minutes d'écran dans Mourir peut attendre nous suffisent), et même si cela impliquait qu'elle devait porter sur ses larges épaules, l'héritage déclinant d'une franchise - John Wick - qui avait déjà raté le premier virage de sa franchisation aveugle et abusive (la ronflante série Le Continental).
Échoué, officiellement, au pas forcément finaud Len Wiseman, absent des radars depuis le faisandé Total Recall : Mémoires programmées (officieusement, Chad Stahelski aurait retourné quasiment l'intégralité du film à Pragues, pendant deux mois, à l'automne dernier), et censé s'intercaler entre le solide troisième film et le cartoonesque quatrième opus, Ballerina perpétue donc une Wick-sploitation qui vit bien (Nobody 2 de Timo Tjahjanto arrive cet été John Wick cinquième du nom est officiellement en préparation) en tentant de jouer la carte d'une bisserie au féminin à la violence décomplexée, tout en embrassant tous les tropes familiers du revenge movie sauce assassin avec une gourmandise effrontée - pitch facile à la clé.
Raccrochant plus où moins habilement les wagons avec la franchise mère (on y suit les aternoiements d’Eve Maccaro aka Kikimora, la ballerine que l'on observait danser sur scène dans Parabellum, qui profite de son entraînement de tueuse impitoyable offert par la Ruska Room, qu'elle n'hésitera pas à mettre en danger, pour venger la mort de son papounet d'une simili-secte dominée par Dean Keaton himself, la légende Gabriel Byrne), jusque dans la redite de ses codes formels comme de ses thématiques, avec même la présence tutélaire d'une pluie de visages familiers (notamment un Keanu Reeves dont la présence relègue maladroitement le personnage de Kikimora, à son statut de sous-Baba Yaga), Ballerina reprend moins la sobriété des deux premiers films, que l'amour déglinguée de la surenchère (et le rythme furieusement inégal également) des deux derniers, à travers un massacre plus incohérent et sanglant que jamais qui n'a pas peur de jouer les arrêts de jeu dispensable (on accroche gentiment les deux heures de bobines).
Conventionnel as hell mais emballé avec entrain dans l'action (la patte Stahelski, clairement), entre gunfights musclés et empoignades solidement chorégraphiées (avec une Ana De Armas qui a un sacré arsenal pour trucider son prochain, dont un lance-flamme déjà dans la légende de la saga), Ballerina se fait une bisserie friquée aussi inoffensive que captivante qui a le bon d'être plus ou moins conscient de ses limites (de son sous-texte féministe, à peine esquissé, à sa narration expurgé de tout élan mélodramatique, qui en font instinctivement l'opus le plus fragile de la saga), d'où son penchant à jouer la carte de la surenchère pour compenser ses faiblesses.
Un véritable opus d'intronisation à un personnage débrouillard et badass croqué juste ce qu'il faut, qui annonce sans trembler une seconde aventure qui pourrait, comme John Wick 2, laisserait exploser son plein potentiel et une identité peut-être plus affirmée, moins dans l'ombre de la figure mère.
On ne dit pas non, tant que Stahelski reste impliqué de près sur la chose.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Ana De Armas, Norman Reedus, Ian McShane, Lance Reddick, Angelica Huston, Keanu Reeves, Gabriel Byrne,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Action, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h05min.
Synopsis :
Se déroulant pendant John Wick : Parabellum, Ballerina suit la vengeance implacable d'Eve Macarro la nouvelle tueuse de l’organisation Ruska Roma.
Voir la merveilleuse Ana De Armas retrouver (enfin) sa panoplie d'héroïne badass au sein d'un actionner où elle incarnerait le bras armé et furieusement vengeur de la justice (où juste une nana qu'il ne faut surtout pas emmerder), avait tout pour nous enthousiasmer un minimum (elle n'a décemment pas à justifier son statut d'héroïne capable de proprement botter des culs : ses quelques minutes d'écran dans Mourir peut attendre nous suffisent), et même si cela impliquait qu'elle devait porter sur ses larges épaules, l'héritage déclinant d'une franchise - John Wick - qui avait déjà raté le premier virage de sa franchisation aveugle et abusive (la ronflante série Le Continental).
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Copyright Metropolitan FilmExport |
Échoué, officiellement, au pas forcément finaud Len Wiseman, absent des radars depuis le faisandé Total Recall : Mémoires programmées (officieusement, Chad Stahelski aurait retourné quasiment l'intégralité du film à Pragues, pendant deux mois, à l'automne dernier), et censé s'intercaler entre le solide troisième film et le cartoonesque quatrième opus, Ballerina perpétue donc une Wick-sploitation qui vit bien (Nobody 2 de Timo Tjahjanto arrive cet été John Wick cinquième du nom est officiellement en préparation) en tentant de jouer la carte d'une bisserie au féminin à la violence décomplexée, tout en embrassant tous les tropes familiers du revenge movie sauce assassin avec une gourmandise effrontée - pitch facile à la clé.
Raccrochant plus où moins habilement les wagons avec la franchise mère (on y suit les aternoiements d’Eve Maccaro aka Kikimora, la ballerine que l'on observait danser sur scène dans Parabellum, qui profite de son entraînement de tueuse impitoyable offert par la Ruska Room, qu'elle n'hésitera pas à mettre en danger, pour venger la mort de son papounet d'une simili-secte dominée par Dean Keaton himself, la légende Gabriel Byrne), jusque dans la redite de ses codes formels comme de ses thématiques, avec même la présence tutélaire d'une pluie de visages familiers (notamment un Keanu Reeves dont la présence relègue maladroitement le personnage de Kikimora, à son statut de sous-Baba Yaga), Ballerina reprend moins la sobriété des deux premiers films, que l'amour déglinguée de la surenchère (et le rythme furieusement inégal également) des deux derniers, à travers un massacre plus incohérent et sanglant que jamais qui n'a pas peur de jouer les arrêts de jeu dispensable (on accroche gentiment les deux heures de bobines).
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Copyright Metropolitan FilmExport |
Conventionnel as hell mais emballé avec entrain dans l'action (la patte Stahelski, clairement), entre gunfights musclés et empoignades solidement chorégraphiées (avec une Ana De Armas qui a un sacré arsenal pour trucider son prochain, dont un lance-flamme déjà dans la légende de la saga), Ballerina se fait une bisserie friquée aussi inoffensive que captivante qui a le bon d'être plus ou moins conscient de ses limites (de son sous-texte féministe, à peine esquissé, à sa narration expurgé de tout élan mélodramatique, qui en font instinctivement l'opus le plus fragile de la saga), d'où son penchant à jouer la carte de la surenchère pour compenser ses faiblesses.
Un véritable opus d'intronisation à un personnage débrouillard et badass croqué juste ce qu'il faut, qui annonce sans trembler une seconde aventure qui pourrait, comme John Wick 2, laisserait exploser son plein potentiel et une identité peut-être plus affirmée, moins dans l'ombre de la figure mère.
On ne dit pas non, tant que Stahelski reste impliqué de près sur la chose.
Jonathan Chevrier