[CRITIQUE] : Hurry Up Tomorrow
Réalisateur : Trey Edward Shults
Acteurs : Abel Tesfaye, Jenna Ortega, Barry Keoghan, Riley Keough,...
Budget : -
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Genre : Drame, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h45min
Synopsis :
Abel, une star de la musique, est entraîné par une de ses fans dans une odyssée qui l’amènera à remettre en question les fondements mêmes de son existence.
Quiconque s'était hasardé à regarder jusqu'au bout (saluez votre courage à l'occasion, il le mérite) la gentiment anecdotique et artificiellement scandaleuse série made in HBO The Idol (que la chaîne a elle-même bazardé avant la fin), pouvait déjà avoir un avant-goût résolument conséquent autant de l'égocentrisme exacerbé d'Abel Tesfaye aka The Weeknd, que de son jeu d'acteur au ras des pâquerettes - pas le plus déshonorant des chanteurs qui se rêve comédien, cela dit.
Mais Hurry Up Tomorrow était appelé à pousser le bouchon bien plus loin, plus encore que le poisson rouge Maurice (si t'as pas la référence, tu as raté ta vie), projet vanté comme un opéra onirique et mélancolique co-écrit, composé, produit et porté à l'écran par le bonhomme, totalement tourné à sa propre gloire par un Trey Edward Shults dont les jolis échos de son premier effort, It Comes at Night (arrêtez avec Waves), semblent désormais bien loin.
Si l'on épluche avec un tant soit peu d'honnêteté le film, qui peine cela dit continuellement à en être un d'un point de vue narratif (aucun personnage n'est un tant soit peu croqué - des idées de personnalités sans liant, tout au plus -, aucune intrigue ni même aucune cohérence), on peut y voir l'idée d'une œuvre confessionnelle - voire auto-interrogative - nichée dans quelques titres trop ambitieux pour ce qui est montré à l'écran (tirés de son album conceptuel éponyme), mais elle est très vite engluée dans un drame psychologico-philosophique qui dégaine une analyse opaque et vide de sens sur la notion de célébrité comme du fanatisme derrière tout fandom, nouée autour d'un Droopy hystérique et égocentrique, qui lutte entre une tristesse insondable et son incapacité à ne pas paraître pour un imbécile à chaque plan, alors qu'il semble avoir perdu sa voix - sur scène - et qu'il tombe amoureux d'une mystérieuse inconnue pas si abîmée qu'elle le prétend, et qui aime les bidons d'essence...
Tout en déambulations répétitives et creuses avant de virer dans son dernier tiers, vers le thriller surréaliste ridicule as hell, Hurry Up Tomorrow est une expérience laborieuse même si d'un point de vue stylistique, Shults tente comme il le peut de percer les ténèbres qui assaillent Tesfaye (non, le cinéaste n'est pas le pire fanboy de David Lynch que le cinéma ricain récent a connu), là où le spectateur lui, a abandonné l'entreprise face au sceau écrasant de l'ennui et de la gêne devant cette exploration non pas de tout un milieu, mais bien celle abstraite de l'apitoiement sur soi-même à un stade critique, rythmée avec une truelle tordue.
Loin d'être une séance recommandable donc et oui, we feel it coming...
Jonathan Chevrier
Acteurs : Abel Tesfaye, Jenna Ortega, Barry Keoghan, Riley Keough,...
Budget : -
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Genre : Drame, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h45min
Synopsis :
Abel, une star de la musique, est entraîné par une de ses fans dans une odyssée qui l’amènera à remettre en question les fondements mêmes de son existence.
Quiconque s'était hasardé à regarder jusqu'au bout (saluez votre courage à l'occasion, il le mérite) la gentiment anecdotique et artificiellement scandaleuse série made in HBO The Idol (que la chaîne a elle-même bazardé avant la fin), pouvait déjà avoir un avant-goût résolument conséquent autant de l'égocentrisme exacerbé d'Abel Tesfaye aka The Weeknd, que de son jeu d'acteur au ras des pâquerettes - pas le plus déshonorant des chanteurs qui se rêve comédien, cela dit.
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Copyright Metropolitan FilmExport |
Mais Hurry Up Tomorrow était appelé à pousser le bouchon bien plus loin, plus encore que le poisson rouge Maurice (si t'as pas la référence, tu as raté ta vie), projet vanté comme un opéra onirique et mélancolique co-écrit, composé, produit et porté à l'écran par le bonhomme, totalement tourné à sa propre gloire par un Trey Edward Shults dont les jolis échos de son premier effort, It Comes at Night (arrêtez avec Waves), semblent désormais bien loin.
Si l'on épluche avec un tant soit peu d'honnêteté le film, qui peine cela dit continuellement à en être un d'un point de vue narratif (aucun personnage n'est un tant soit peu croqué - des idées de personnalités sans liant, tout au plus -, aucune intrigue ni même aucune cohérence), on peut y voir l'idée d'une œuvre confessionnelle - voire auto-interrogative - nichée dans quelques titres trop ambitieux pour ce qui est montré à l'écran (tirés de son album conceptuel éponyme), mais elle est très vite engluée dans un drame psychologico-philosophique qui dégaine une analyse opaque et vide de sens sur la notion de célébrité comme du fanatisme derrière tout fandom, nouée autour d'un Droopy hystérique et égocentrique, qui lutte entre une tristesse insondable et son incapacité à ne pas paraître pour un imbécile à chaque plan, alors qu'il semble avoir perdu sa voix - sur scène - et qu'il tombe amoureux d'une mystérieuse inconnue pas si abîmée qu'elle le prétend, et qui aime les bidons d'essence...
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Copyright Metropolitan FilmExport |
Tout en déambulations répétitives et creuses avant de virer dans son dernier tiers, vers le thriller surréaliste ridicule as hell, Hurry Up Tomorrow est une expérience laborieuse même si d'un point de vue stylistique, Shults tente comme il le peut de percer les ténèbres qui assaillent Tesfaye (non, le cinéaste n'est pas le pire fanboy de David Lynch que le cinéma ricain récent a connu), là où le spectateur lui, a abandonné l'entreprise face au sceau écrasant de l'ennui et de la gêne devant cette exploration non pas de tout un milieu, mais bien celle abstraite de l'apitoiement sur soi-même à un stade critique, rythmée avec une truelle tordue.
Loin d'être une séance recommandable donc et oui, we feel it coming...
Jonathan Chevrier