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[CRITIQUE] : Destination Finale Bloodlines


Réalisateurs : Zach Lipovsky et Adam B. Stein
Acteurs : Brec Bassinger, Teo Briones, Kaitlyn Santa JuanaRichard Harmon,...
Budget : -
Distributeur : Warner Bros. France
Genre : Épouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h50min

Synopsis :
Hantée par un cauchemar terrifiant qui revient sans cesse, Stefanie, étudiante à l’université, rentre chez elle pour retrouver la trace de la seule personne susceptible d’enrayer ce cycle infernal et de sauver ses proches du sort funeste qui les attend...



Au rayon des dead teenagers movies, James Wong et la saga Destination Finale avait trouvé le boogeyman ultime, aussi absurde que furieusement légitime : la mort elle-même, définitivement la chose la plus terrifiante et inéluctable qui soit, qui guette tout le monde avec une attitude aussi désordonnée qu'arbitraire - voire souvent injuste.

Du pain béni pour le cinéma horrifique sévèrement calibré, véritable support naturel dans sa culture de l'instant, qui offre une exorcisation par l'extrême - dans l'humour comme dans la terreur - de cette peur commune que l'on neutralise temporairement en la confinant dans une évasion inoffensive et, souvent, sanglante.

Copyright 2025 Warner Bros. Entertainment Inc. All Rights Reserved.

Mais, à la différence d'un Ingmar Bergman avec Le Septième Sceau où, pour les amoureux des frangins Winchester, de feu la série Supernatural, la saga DF ne lui a pas donné de visage, lui préférant une vision plus abstraite, insaisissable et, de facto, plus prompt au ridicule : une figure malicieuse, méthodique et invisible, nichée dans un bruissement de vent, quelques desserrage de clous/boulons voire quelques tronçons de bois farceurs, à la dois difficile à traquer, impossible à réellement arrêter mais loin d'être si complexe à prédire, tout du moins pour les ados concernés par sa vengeance.
Car oui, il y a toujours un où une madame Irma a la prémonition et la perspicacité nécessaires pour comprendre le dessein de la Mort et son amour pour la tagline " karma is a bitch ", mais la vérité la plus pertinente est qu'il découvrira tôt où tard - toujours dans le climax - qu'il n'y survivra pas, car l'univers a besoin d'ordre et quand on va contre lui, il devient une véritable machine à tuer à l'effet domino implacable.

Des cinq premiers films, on retire assez facilement les second et troisième opus, définitivement les plus jouissifs dans leur manière de nouer suspense et mises à morts jouissives et créatives, une formule qu'avait sensiblement oublié le quatrième film et, un poil moins certes, le dernier qui jouait la carte du prequel bouclant la boucle avec l'œuvre originale, avant d'entamer une pause qui avouait dans sourciller que la franchise tournait méchamment en rond et n'avait strictement rien de neuf à offrir à son auditoire.

Mais parce qu'Hollywood ne sait pas passer plus d'une décennie, et encore plus du côté de son giron horrifique, sans déterrer une franchise et/où une production un tant soit peu populaire, bonjour donc Destination Finale Bloodlines de Zach Lipovsky et Adam B. Stein, annoncé comme un soft reboot venant un chouia rabattre les cartes avec de nouvelles règles/nuances offrant l'illusion d'un rafraîchissement appelé à n'être, évidemment, qu'éphémère.
Bonne pioche finalement, car si les deux cinéastes recyclent certes la même gimmick à deux, trois détails près (une scène d'introduction accrocheuse avant de gros coups de mou côté rythme, quelques grosses scènes d'exposition plus où moins irritantes, un enchaînement de morts plutôt fun sous-CGI, même si le bodycount reste assez sage,...), ils démontrent surtout leur respect sincère d'une formule éprouvée - la mort en cousine perverse de MacGyver -, en poussant le curseur du macabre et de l'ironie un poil plus violemment (cette séquence à l'hôpital...) que pour le troisième film - le meilleur -, tout en rendant leurs personnages tout aussi empathiques.

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Le tout en offrant au regretté Tony Todd, des adieux en grande pompe, en apportant enfin une réponse définitive à la véritable identité de son personnage et à sa place dans la mythologie de la franchise (notamment dans un monologue qui, replacé dans le contexte de notre réalité et de sa disparition soudaine, est profondément émouvant).

Sans péter dans la soie de l'originalité tout en ne bousculant pas plus que cela son approche unidimensionnelle, Destination Finale opère donc un retour sur du velours, avec un groove familier mais toujours aussi diaboliquement ludique et cruel, quand bien même il subit un poil mal la comparaison avec le sensiblement plus jubilatoire et gore The Monkey d'Osgood Perkins.
Pas de panique, la mort frappera toujours, et encore plus sur grand écran...


Jonathan Chevrier