[CRITIQUE] : Sting


Réalisateur : Kiah Roache-Turner
Acteurs : Noni Hazlehurst, Jermaine Fowler, Alyla Browne, Robyn Nevin,...
Budget : -
Distributeur : Canal +
Genre : Épouvante-horreur.
Nationalité : Australien.
Durée : 1h32min

Synopsis :
Une enfant de 12 adopte une petite araignée. L'animal grandit de façon disproportionnée, tout comme son appétit pour le sang frais.




On se demandait bien, hors gros Z qui tâchent (on vous aime Mike Mendez et Tibor Takács), quand le succès d'estime du brillant Vermines de Sébastien Vaniček allait faire naître une nouvelle vague de bandes titillant gentiment notre arachnophobie, que ce soit sur un grand écran bien traumatisant, où dans le confort relatif d'un petit où l'on pourrait un tant soit peu contrôler notre flippe.

Pas de bol, c'est plutôt vache maigre (où toile maigre, pour être plus dans le mood) depuis deux piges, de quoi accueillir avec un certain enthousiasme le bien nommé Sting de Kiah Roache-Turner (le déglingué Nekrotronic), petit bout d'horreur australien qui semble avoir les huit pattes un poil trop coincées entre les sièges du train fantôme sombre et déjanté, et de la wannabe péloche Amblin tout droit sortie des 80s/90s (pensez Les Gremlins, en plus fauché) qui se prend un peu trop au sérieux pour son bien, en complexifiant une équation thématique pourtant férocement simpliste - tout en ne donnant absolument aucun grain à moudre à une galerie de personnages fade as hell.
Car ce n'est pas tant dans le plaisir sanguinaire de la chair que le film se gamelle mignon (c'est tout aussi cheap que franchement jouissif quand son araignée se déchaîne), mais bien dans sa volonté de nourrir son escapade macabro-nostalgique et gentiment barré, d'une touche maladroite de drame familial.

Emma Bjorndahl/SP Sting Productions

Le film se focalise totalement où presque sur les atermoiements d'une gamine créative à l'aube de l'adolescence, qui négocie difficilement la séparation de ses parents mais surtout la nouvelle union de sa mère, avec un bébé à la clé.
Un contexte lourd qui se voit " illuminé " (ironie, sauf pour le spectateur) par l'arrivée inopinée d'une sorte d'araignée extraterrestre qu'elle prend sous son aile, avant que la bestiole ne commence à prendre méchamment du volume et à bouffer tout ce qui bouge...

Et si l'on ne peut totalement taper sur la pellicule d'un Roache-Turner qui cherche à donner du cœur à sa série B certes peu originale mais au potentiel cartoonesque énorme, difficile tout de même de s'emballer pour ce cocktail incohérent et ennuyeux qui se sabote lui-même par la faiblesse de son écriture et son incapacité à tailler dans le gras d'un montage qui se focalise moins sur ses effusions de sang (reléguées à son dernier tiers, il est vrai franchement efficace), que sur la construction d'un pendant dramatique inintéressant et frustrant.
Une séance conventionnelle donc, là ou elle aurait pu être merveilleusement cheesy et, de facto, bien plus recommandable.


Jonathan Chevrier




Post Comment