[CRITIQUE] : Azrael
Réalisateur : E.L. Katz
Acteurs : Samara Weaving, Victoria Carmen Sonne, Sebastian Bull Sarning, Eero Milonoff,...
Budget : -
Distributeur : -
Genre : Action, Épouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h25min
Synopsis :
Dans un monde où personne ne parle. Une communauté dévote traque une jeune femme, Azrael, qui s'est échappée de son emprisonnement. Recapturée, elle doit être sacrifiée pour lutter contre un esprit malveillant.
Non, quand bien même son titre laisse sensiblement présager du contraire, Azrael de EL Katz n'est pas du tout un biopic centré sur les aventures poilues du chat de Gargamel (ne vous inquiétez pas, Sony Pictures fera en sorte que cela arrive un de ses quatre), où tout du moins pas un biopic tout public où les Schtroumpfs se laisseraient aller à cramer et machouiller leur prochain - la magie de la plume de Simon Barrett quand elle est inspirée.
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Trip horrifique et post-apocalyptique muet (!) tout aussi ambitieux (muet qu'on vous dit !) et brutal qu'il est franchement dispersé, le film a néanmoins sa propre - et fantastique - Schtroumpfette badass à lui, une Samara Weaving dont la résilience comme le physique à la fois frêle et coriace, sont repoussés jusqu'à leurs limites les plus extrêmes et ce dans le silence le plus complet : dans cette horreur, on ne peut vraiment pas vous entendre crier puisqu'on vous arrache - littéralement - votre voix.
Cauchemar en apné et surnaturel à la fois dérangeant et perturbant qui a un peu trop pris au sérieux la gimmick chère à Sans un bruit (quasiment aucun dialogue), pour mieux lui coller une brutalité tout droit sortie de la Ozploitation (une violence cruelle et gentiment gore dont on ressort difficilement indemne), le film assume tout du long sa volonté - risquée - de frustrer son auditoire en jouant la carte de l'épure jusqu'au-boutiste, posant plus de questions qu'il ne donne de réponses tout en ne développant jamais réellement un monde dont le mode de fonctionnement titille méchamment notre curiosité (même s'il n'a pas besoin de trop pousser le concept d'un extrémisme religieux ayant totalement vrillé).
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Mais qu'importe au fond, se minimalisme excessif qui est tout aussi délibéré que malin (il a, au moins, le bon ton de ne pas se vautrer dans un élan de complexité vain), le film se veut comme un purgatoire infernal sur terre auquel nous avons tous été soumis et dont nous ne pouvons plus nous échapper, à l'instar d'une Samara Weaving qui lutte viscéralement pour sauver sa peau face à une menace vorace et sanguinaire - depuis Ready or Not, elle a instinctivement notre empathie -, qui l'a poussera à reprendre dans le sang, le contrôle de sa féminité et de son destin.
Mené tambour battant et particulièrement corsé, c'est la petite bombe énervé qu'on n'attendait pas forcément, mais qui fait joliment son office, puis qui a besoin de plus qu'une Queen Samara qui botte des culs ?
Ne répondez pas, on a tous la réponse...
Jonathan Chevrier
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