[CRITIQUE] : Sous Hypnose
Réalisateur : Ernst De Geer
Avec : Herbert Nordrum, Asta Kamma August, Andrea Edwards, David Fukamachi Regnfors,...
Distributeur : Survivance
Budget : -
Genre : Comédie, Drame.
Nationalité : Suédois, Norvégien, Français.
Durée : 1h40min
Synopsis :
André et Vera, jeune couple d'entrepreneurs, ont l'occasion de présenter leur application de santé féminine lors d'un prestigieux concours de pitchs devant des d'investisseurs. Avant de s’y rendre, Vera a rendez-vous pour une séance d’hypnose thérapeutique, afin d’arrêter de fumer. À partir de ce moment, rien ne va se dérouler comme prévu.
Il est arrivé un stade critique où, la faute à un Ruben Östlund (pas uniquement lui, évidemment... mais surtout lui) qui n'a eu de cesse de répéter ad vitam æternam la même formule avec une apathie pesante (en même temps, il a été adulé et récompensé pour cela), nous avons tous beaucoup trop vu et encaissé de satires plus où moins acides sur la rigidité de la société plurielle européenne, pour être un tant soit peu attiré par une nouvelle bande s'aventurant sur cette voie mal défrichée, même armée des meilleurs intentions et d'un humour affûté.
Estampillé premier long-métrage du wannabe cinéaste suédois Ernst De Geer et peut-être plus proche, au fond, des débuts de Lars Von Trier), Sous Hypnose, tend cela dit à nous donner un poil d'espoir quand au fait qu'il reste encore un semblant fureur vertueuse et purement scandinave, dans ce réservoir cinématographique définitivement particulier, lui dont les intentions sont claires dès le départ : jouer d'un humour à la fois savamment acide et dérangeant, pour mieux bousculer et embrasser jusqu'à l'extrême ses personnages comme son auditoire... et ça marche.
Flanqué tout autant au cœur du monde loin d'être merveilleux des startupers et des créateurs d'applications (ici une en particulier, Epione, une application destinée à améliorer la santé des femmes dans le monde), que dans la vérité d'un couple en déclin dont le comportement excentrique et excessif de sa moitié féminine (dont le déclic, symbolique, est opéré à la suite d'une séance d'hypnothérapie pour arrêter de fumer), ne se fait que la réponse totalement décomplexée face à la toxicité (égoïsme, mensonge,...) de son versant masculin, et une lassitude à toujours encaisser les compromis pour éviter tout conflit; une réappropriation de sa propre identité comme de son propre espace expurgée de toute manipulation extérieure, au point qu'elle n'a même pas peur de passer par la case gênante d'un auto-sabordage - sentimental comme professionnel - à la fois désopilant et imprévisible.
Comédie de mœurs savamment piquante et incommodante prenant en grippe les affres rigidement structuré et réglementé des normes contemporaines (de celles qu'on s'impose à celles qu'on inflige aux autres), tout aussi bien qu'il questionne crûment les notions d'équilibre et d'épanouissement personnel dans le couple (avec une exploration empathique et grinçante de l'incertitude); Sous Hypnose, porté par la prestation délicate d'Asta Kamma August, est de ces petits bonbons scandinaves qui pousse avec intelligence et subtilité à la réflexion, tout en s'autorisant quelques chicanes bien grinçantes.
La belle découverte de la semaine.
Jonathan Chevrier
Avec : Herbert Nordrum, Asta Kamma August, Andrea Edwards, David Fukamachi Regnfors,...
Distributeur : Survivance
Budget : -
Genre : Comédie, Drame.
Nationalité : Suédois, Norvégien, Français.
Durée : 1h40min
Synopsis :
André et Vera, jeune couple d'entrepreneurs, ont l'occasion de présenter leur application de santé féminine lors d'un prestigieux concours de pitchs devant des d'investisseurs. Avant de s’y rendre, Vera a rendez-vous pour une séance d’hypnose thérapeutique, afin d’arrêter de fumer. À partir de ce moment, rien ne va se dérouler comme prévu.
Il est arrivé un stade critique où, la faute à un Ruben Östlund (pas uniquement lui, évidemment... mais surtout lui) qui n'a eu de cesse de répéter ad vitam æternam la même formule avec une apathie pesante (en même temps, il a été adulé et récompensé pour cela), nous avons tous beaucoup trop vu et encaissé de satires plus où moins acides sur la rigidité de la société plurielle européenne, pour être un tant soit peu attiré par une nouvelle bande s'aventurant sur cette voie mal défrichée, même armée des meilleurs intentions et d'un humour affûté.
Estampillé premier long-métrage du wannabe cinéaste suédois Ernst De Geer et peut-être plus proche, au fond, des débuts de Lars Von Trier), Sous Hypnose, tend cela dit à nous donner un poil d'espoir quand au fait qu'il reste encore un semblant fureur vertueuse et purement scandinave, dans ce réservoir cinématographique définitivement particulier, lui dont les intentions sont claires dès le départ : jouer d'un humour à la fois savamment acide et dérangeant, pour mieux bousculer et embrasser jusqu'à l'extrême ses personnages comme son auditoire... et ça marche.
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© Jonathan Bjerstedt / Survivance |
Flanqué tout autant au cœur du monde loin d'être merveilleux des startupers et des créateurs d'applications (ici une en particulier, Epione, une application destinée à améliorer la santé des femmes dans le monde), que dans la vérité d'un couple en déclin dont le comportement excentrique et excessif de sa moitié féminine (dont le déclic, symbolique, est opéré à la suite d'une séance d'hypnothérapie pour arrêter de fumer), ne se fait que la réponse totalement décomplexée face à la toxicité (égoïsme, mensonge,...) de son versant masculin, et une lassitude à toujours encaisser les compromis pour éviter tout conflit; une réappropriation de sa propre identité comme de son propre espace expurgée de toute manipulation extérieure, au point qu'elle n'a même pas peur de passer par la case gênante d'un auto-sabordage - sentimental comme professionnel - à la fois désopilant et imprévisible.
Comédie de mœurs savamment piquante et incommodante prenant en grippe les affres rigidement structuré et réglementé des normes contemporaines (de celles qu'on s'impose à celles qu'on inflige aux autres), tout aussi bien qu'il questionne crûment les notions d'équilibre et d'épanouissement personnel dans le couple (avec une exploration empathique et grinçante de l'incertitude); Sous Hypnose, porté par la prestation délicate d'Asta Kamma August, est de ces petits bonbons scandinaves qui pousse avec intelligence et subtilité à la réflexion, tout en s'autorisant quelques chicanes bien grinçantes.
La belle découverte de la semaine.
Jonathan Chevrier