[CRITIQUE] : Rapide


Réalisateur : Morgan S. Dalibert
Acteurs : Paola Locatelli,  Alban Lenoir, Anne Marivin, Tchéky Karyo, Rik Kleve,...
Budget : -
Distributeur : Universal Pictures International France
Genre : Action, Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h38min

Synopsis :
Max a toujours aimé aller vite. Elle ne sait pas faire autrement. Alors quand elle découvre le karting, c’est une évidence : elle sera championne de F1. Les compétitions juniors s’enchainent, les victoires aussi. Pourtant, à 17 ans, aucune écurie ne la retient. Sa faute principale : être une jeune femme dans un sport d’hommes. Face à ce monde qui lui tourne le dos, seul un ancien pilote de deuxième zone totalement fantasque croit encore en son potentiel. Un seul but : faire de Max la plus rapide.




Irréductible gaulois bien décidé à changer le statut d'un cinéma d'action made in France sclérosé et cantonné à n'exister que sous les pitreries amorphes d'héritiers fébriles de feu Europa Corp où même d'un Olivier Marchal dont le cinéma n'est plus que l'ombre de lui-même (Bastion 36 n'était pas si horrible, certes), Alban Lenoir apparaît comme la lumière enthousiasmante et burnée au coeur d'un tunnel bien sombre; le phare d'un genre qui renaît gentiment mais sûrement de ces cendres, après avoir été un temps délaissé par des producteurs peu enclin aux risques - et des cinéastes pas forcément outillés pour le célébrer, aussi.

Copyright Julien Goldstein

C'est justement du côté des plateformes, via Netflix dans un premier temps puis Disney Plus, qu'il a méchamment bousculé la fourmilière avec le diptyque/bientôt trilogie Balle Perdue puis AKA et enfin Antigang, la relève (oublions tous consciemment le remake du Salaire de la Peur, qui a fait du mal à tout le monde et encore plus aux spectateurs), trois actionners survitaminés et jouant pleinement la carte de la bonne bisserie musclée de luxe, des tentatives pleinement réussies de conjurer doublement le sort d'une action bien de chez nous endormie.

Exit les firmes au Tudum et aux grandes oreilles, c'est bien du côté des salles obscures qu'on le retrouve cette fois avec Rapide de Morgan S. Dalibert (AKA, on reste en famille), film de course que l'on espérait évidemment plus proche d'un Grand Prix que d'un Driven (même notre amour pour Sly à ses limites), quand bien même il était quasiment acquis qu'il ne révolutionnerait absolument pas une popote bien trop familière pour être bousculée.
Flairez plutôt : l'histoire d'un outsider, ici une jeune adolescente accro à l'ivresse de la vitesse, qui rêve de percer dans l'univers très fermé de la Formule 1, et qui n'a que pour seul co-pilote un ancien as du volant qui la prend sous son aile.

Copyright Julien Goldstein

N'en jetez pas plus, tout son plan de course est dégainé dès le premier virage et pourtant difficile ne pas trouver du charme à ce petit bout de cinéma qui n'use pas tant que cela la gomme de ses pneus malgré quelques tours de piste superflus, mais qui sait jouer de l'accélérateur avec adresse : les scènes au plus près du cockpit sont solides, son humour assez complice et le tandem Lenoir/Locatelli fait vite oublier l'aspect furieusement caricatural de leurs personnages.
Pas de quoi grimper sur le podium du genre donc, mais ça en a suffisamment dans le moteur pour faire passer un sympathique moment en salles.


Jonathan Chevrier



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