[CRITIQUE] : Le Mélange des genre
Réalisateur : Michel Leclerc
Acteurs : Léa Drucker, Benjamin Lavernhe, Judith Chemla, Melha Bedia, Vincent Elbaz, Julia Piaton,...
Budget : -
Distributeur : Le Pacte
Genre : Comédie Dramatique, Policier.
Nationalité : Français.
Durée : 1h43min
Synopsis :
Simone, une flic aux idées conservatrices, est infiltrée dans un collectif féministe qu'elle suspecte de complicité de meurtre. A leur contact, Simone s’ouvre progressivement à leurs idées. Mais lorsqu’elle est soupçonnée par le groupe d'être une taupe, elle se sert du premier venu pour se couvrir : Paul, un homme doux, inoffensif et respectueux des femmes qui vit dans l’ombre de sa moitié, faisant de lui, malgré elle, un coupable innocent. Simone, catastrophée de ce qu’elle a fait, tente de réparer sa faute... Comment Paul va-t-il réagir ?
Il en aura fallu du temps, au moins plus de deux décennies d'une carrière discrète mais pas moins brillante, composée d'une flopée de seconds rôles d'exception et de trop rares (mais définitivement marquants, pour quiconque à su y prêter attention) grands rôles, pour que l'exceptionnelle Léa Drucker soit enfin reconnu à sa juste valeur dans le paysage cinématographique français, et qu'elle rallie sans trembler tous les suffrages.
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Copyright Stéphanie Branchu |
Si l'on peut chipoter, parfois, sur quelques choix maladroits (vous en connaissez beaucoup vous, des comédiennes qui auraient pu survivre à La Vérité si je mens! 3 mais surtout à Cyprien, tout en allant chiper un César - mérité - quelques années plus tard ? La légende Catherine Deneuve était déjà primé, ça ne joue pas), elle est de ses rares comédiennes qui fait déplacer un spectateur en salles, sur sa seule et unique présence.
On la retrouve en ce début d'année ciné 2025 avec le nouveau long-métrage d'un Michel Leclerc que l'on avait laissé en 2022 avec le (très) joli Les Goûts et les couleurs, Le Mélange des genres, où il s'attaque non sans un humour caustique à deux sujets gentiment casse-gueule : l'inégalité homme/femme l'impact aussi bien du côté masculin que féminin du mouvement #MeToo dans une société post-#MeToo à l'évolution toujours aussi laborieuse, nouée autour de l'infiltration d'une flic dans un collectif féministe, cherchant à déceler le vrai du faux dans une enquête pour meurtre, quitte à mentir et à accuser à tort de viol un pauvre innocent, pour ne pas griller sa couverture.
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Copyright Stéphanie Branchu |
Confrontant sans tension ni moralisme putassier les attitudes comme les certitudes en ouvrant continuellement le débat (même s'il se permet quelques errances gênantes et qu'il laisse la subtilité aux vestiaires), le cinéaste croque une fresque idéologico-engagée bancale qui se joue plus où moins adroitement des clichés pour mieux théoriser sur le bon vivre ensemble, cette idée furieusement utopique où tout le monde trouverait un certain équilibre, expurgé de tout cynisme et de tout radicalisme.
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