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[CRITIQUE] : La réparation


Réalisateur : Régis Wargnier
Acteurs : Clovis Cornillac, Julia de Nunez, Julien De Saint-Jean, J.C. Lin,...
Budget : -
Distributeur : Nour Films
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h44min

Synopsis :
Quelques heures avant l'attribution de sa 3ème étoile, le célèbre chef Paskal Jankovski disparait avec son second lors d'une partie de chasse. A 20 ans, sa fille Clara se retrouve seule aux commandes du restaurant. Deux ans plus tard, elle reçoit une mystérieuse invitation pour Taïwan...




Et si Clovis Cornillac, au demeurant l'un des meilleurs (oui) comédiens de sa génération, n'était finalement jamais aussi bon devant la caméra que lorsqu'il se dirige derrière ?
La question a le mérite d'être posée tant depuis quelques temps, mis à part un joli second rôle dans le très chouette Si on chantait de Fabrice Maruca, le bonhomme n'a jamais véritablement marqué l'écran en dehors de ses excellents passages derrière la caméra, démontrant par les actes que même dans le septième art, on n'est finalement jamais mieux servi que par soi-même.

Copyright Nour films

Pour preuve son solide parcours, lui qui est passé d'une jolie comédie romantique tendre et délicate (Un peu, beaucoup, aveuglément, pour lequel il se met en scène aux côtés de la pétillante Mélanie Bernier), à une excellente suite de l'adaptation sur grand écran de Belle et Sebastien, avant de réaliser une sorte de fusion de ses deux premiers efforts - avec une belle touche de fantastique - via C'est Magnifique !.
Sans oublier Couleurs de l'Incendie (adaptation du roman éponyme de Pierre Lemaître qu'il croque comme une grande fresque d'époque certes pas dénué de quelques  couacs, mais d'une humanité bouleversante).

Force est d'admettre que le nouveau long-métrage d'un Régis Wargnier absent des plateaux de cinéma depuis onze ans et Le Temps des aveux, La Réparation, vient un poil corroborer cette thèse, véritable pot-pourri touchant qui tente de manière un poil trop confuse de mêler les genres et les émotions, entre la légère exploration des dessous de la haute gastronomie (et une célébration plus où moins délicate et jamais réellement palpable, de l'art culinaire soit l'inverse du récent La Passion de Dodin Bouffant de Tran Anh Hung, plus défendable sur tous les points), l'invitation au voyage copieusement contemplative et le drame à la fois énigmatico-sensoriel sous-Prozac et le mélo familial, sous fond de disparition et de rédemption.

Copyright Nour films

Le tout noué autour d'une - touchante, il est vrai - relation père-fille frappée par l'absence et le mystère, le premier disparaissant, à l'aube de l'obtention de sa troisième étoile, avec son second lors d'une simple partie de chasse, laissant la seconde face à l'obligation de reprendre - sans qu'elle ne le veuille réellement - les commandes du restaurant familial durant plus deux ans, jusqu'à ce qu'elle ne soit invitée à se rendre à Taïwan...
Intriguant sur le menu, la popote n'arrive pourtant jamais véritablement à prendre à l'écran, pas tant la faute à une écriture somme toute conventionnelle mais pas condamnable, mais bien à un Wargnier pas forcément investi derrière la caméra, porteur d'une mise en scène distancée et manquant cruellement de saveurs, qui va de pair avec une direction d'acteurs substantiellement encore plus irrégulière.

Oui, le bonhomme nous avait habitué à des mets cinématographiques bien, bien mieux dressés et exécutés...


Jonathan Chevrier



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