[CRITIQUE] : Doux Jésus
Réalisateur : Frédéric Quiring
Acteurs : Marilou Berry, Isabelle Nanty, Barbara Bolotner, Néva Kéhouane,...
Distributeur : UGC Distribution
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h26min
Synopsis :
Sœur Lucie, religieuse dévouée, décide de fuir son couvent au bout de 20 ans pour retrouver son amour de jeunesse. C'est pour elle le début d'une aventure extraordinaire qui mettra sa foi à l'épreuve et la confrontera au monde d’aujourd’hui plein de surprises et de tentations.
C'est une certitude, il est de plus en plus difficile, à une heure où les sorties s'enchaînent chaque mercredi avec une frénésie dangereusement gourmande, de ne pas tomber du côté obscur de la toile et de ne pas se lancer tête baissée dans la traque du bon mot bien gras pour chicoter un divertissement populaire qui, au fond, ne demande que cela; pour cravater mignon et sans vaseline une oeuvre dont la volonté première n'est pas tant de paresseusement faire rire son auditoire, mais bien de passablement se foutre de sa poire dans une symphonie en prout majeur semblant tout droit sortie des recoins les moins glorieux de notre production hexagonale.
Le vrai plaisir coupable n'est pas une séance en elle-même, mais notre propension à l'accueillir avec tout le sel qu'elle peut mériter, quand bien même il n'est jamais bon de tirer aveuglément sur l'ambulance de la comédie populaire française dite " facile " - pour être poli.
![]() |
Copyright 2024 - LES FILMS DU 24 - TF1 FILMS PRODUCTION |
Faites entrer le nouvel accusé donc, Doux Jésus de Frédéric Quiring, sorte de cousin plus où moins légitime au pitoyable Juste Ciel de Laurent Tirard qui, évidemment, ne se laisse pas aller à bifurquer vers la nunsploitation détendue du sermon donc (les crucifix restent accrochés au mur et les diableries sont en grève), lui préférant un petit esprit road/feel good movie aux " nonneries " pas aussi désagréable que redouté, vissé qu'il est sur les atermoiements plutôt entraînant d'une sister Marilou Berry qui met vingt ans de dévouement aux oubliettes pour le si tentant fruit défendu de l'amour, en se lançant à la découverte du monde moderne et des souvenirs de son passé - mais pas que -, sensiblement symbolisés par son amour de jeunesse dans un dernier tiers assez maladroit.
Pas si cathostrophique que ça (même pas désolé), lui qui distille même plus d'un rire complice, en grande partie grâce au capital sympathie conséquent aussi bien de Marilou Berry que d'Isabelle Nanty (qui peut presque tout nous vendre, même un Tuche 24), Doux Jésus ne mérite pas qu'on se bouffe l'hostie mais fait son office avec un minimum de sincérité.
On a pas la foi en lui certes, mais ce n'était pas si loin.
Jonathan Chevrier