[CRITIQUE] : Bergers


Réalisatrice : Sophie Deraspe
Acteurs : Félix-Antoine DuvalSolène Rigot, Guilaine LondezMichel Benizri,...
Budget : -
Distributeur : Pyramide Distribution
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Canadien, Français.
Durée : 1h53min

Synopsis :
Sur un coup de tête, Mathyas troque sa vie de publicitaire à Montréal pour celle de berger en Provence. Il espérait trouver la quiétude, il découvre un métier éreintant et des éleveurs souvent à bout. Mais quand il rencontre Elise qui elle aussi vient de tout quitter, ils se voient confier un troupeau de 800 moutons et s’engagent dans une transhumance. Ensemble, ils vont traverser les épreuves de la montagne et se façonner une vie nouvelle.




On avait laissé le cinéma de la talentueuse cinéaste québécoise Sophie Deraspe, entre deux confinements pendant la pandémie du Covid-19 mais surtout sur un quatrième effort résolument osé, Antigone : une réimagination/transposition moderne sauce 2.0 de la tragédie grecque éponyme de Sophocle, en la catapultant dans le Canada d'aujourd'hui et, plus directement, dans la banlieue de Montréal, en gardant scrupuleusement la même assise littéraire - jusque dans l'usage des mêmes prénoms du matériau d'origine.

Un pari relevé haut la main, où elle arrivait à faire coïncider tragédie grecque avec les réseaux sociaux, le rap et le street art, tout en gardant tout du long le cap de la chronique dramatico-sociale au réalisme frontal, tissée autour d'un portrait de femme douloureux (sans ne jamais brader la complexité des deux bords de son histoire), totalement connecté avec le ton et la forme arborée par le film.

Copyright Pyramide Distribution

Autant dire donc que l'on attendait avec une certaine impatience son cinquième effort, Bergers - une adaptation du roman autobiographique de Mathyas Lefebure -, que l'on espérait comme une nouvelle aventure humaine aux accents à la fois sentimentaux, philosophiques et existentialistes, vissée sur l'aventure humaine poétique d'un jeune publicitaire, Mathyas, qui quitte Montréal pour les montagnes provençales et une vie de berger moins tranquille qu'éreintante.
Une décision excentrique qui le mènera à rencontré Élise, qui elle aussi vient de tout quitter - un job d'agente de l'immigration -, et de se lancer en tandem dans une transhumance avec pas moins de 800 moutons.

Le bonheur est dans les Alpes donc, dans ce qui peut se voir parfois comme une idéalisation un poil excessive de la vie agricole (on est même pas si loin d'une romantisation coton et bourgeoise du retour à la nature), qui jongle pourtant assez justement dans son intégralité, entre la comédie touchante sous fond de dépaysement et le drame minimaliste, quand bien même ses dialogues lui sape constamment la laine.
Pas désagréable donc, même si la précision et la justesse scénaristique de Sophie Deraspe nous avait bien, bien plus convaincu par le passé.


Jonathan Chevrier




Post Comment