Breaking News

[CRITIQUE] : Breathing In

Réalisateur : Jaco Bouwer
Acteurs : Michele BurgersSven RuygrokJamie-Lee Money,...
Distributeur : Shadowz
Genre : Epouvante-horreur, Fantastique.
Nationalité : Sud-africain.
Durée : 1h45min

Synopsis :
1901, Afrique du Sud. Un général blessé trouve refuge dans la petite maison d'une femme et de sa jeune fille. Il apprendra bientôt la véritable raison pour laquelle elles l'ont invité et comment elles ont survécu seules pendant si longtemps.



Critique :



Même si la routine peut décemment gangrener les histoires d'amour, il y en a quelques-unes qui fonctionnent plutot bien par chez nous et qui ne tabassent pas tant que cela notre passion du septième - mieux, elles le renforce.
Un peu comme celles de voir la (très) chouette plateforme Shadowz nous dégainer chaque fin de mois avec une régularité assez folle, une ou plusieurs petites exclusivités bien croustillantes, histoire de repartir du bon pied pour les trente journées à venir, des séances totalement faîtes pour un auditoire qu'elle chérit bien, entre deux, trois frayeurs et autres giclées de sang - d'autant que ses exclus sont souvent dégainées par pairs.

Bah ouais, pourquoi choisir entre dessert et fromage quand on peut gentiment laisser parler notre gourmandise ?
Il fait froid, laissez notre cinéphilie prendre un peu de charpente là où il faut, même si c'est du gras superflu...


Accompagné du tout petit (à peine une heure de bobine) bout d'épouvante Hérésie de Didier Konings, on retrouve donc en cette première cuvée 2025 un autre morceau d'horreur folklorique, Breathing In du cinéaste sud-africain Jaco Bouwer (l'excellent Gaïa), sensiblement plus déroutant que son cousin hollandais.
Adaptation de la pièce de théâtre éponyme de Reza de Wet et flanquée dans l'Afrique du Sud du début des années 1900, frappée par la guerre coloniale entre l'armée britannique et les Boers (vissé sur la relation nouée entre une herboristerie, sa fille souffrant d'une maladie sans nom et d'un général sud-africain blessé dont elle s'occupe, aux dernières heures de la guerre), le film catapulte son auditoire au cœur d'un cauchemar gentiment suffocant même si beaucoup trop nébuleux pour son bien (il pose bien plus de questions qu'il ne donne de réponse), d'autant qu'il n'arrive pas non plus à totalement s'extirper de ses origines théâtrales - jusque dans son rythme décousu.

Morceau d'horreur atmosphérique à combustion lente, certes imparfait mais pimpé par la splendide photographie de Jorrie van der Walt, des dialogues joliment complexe et la partition solide d'une distribution totalement vouée à sa cause; Breathing In incarne une étonnante proposition qui, à défaut de rester en mémoire passé le générique de fin, à au moins le mérite d'être ludique et originale.
C'est déjà ça.


Jonathan Chevrier