[CRITIQUE] : Toutes pour une
Réalisatrice : Houda Benyamina
Acteurs : Oulaya Amamra, Sabrina Ouazani, Deborah Lukumuena, Daphne Patakia, Georgina Amoros,...
Distributeur : UGC Distribution
Genre : Aventure.
Nationalité : Français.
Durée : 1h36min
Synopsis :
Quand Sara, jeune fille en fuite, découvre que les Trois Mousquetaires qui protègent la Reine de France sont en réalité des femmes, elle décide de partir avec elles et de suivre leur exemple : se transformer pour être libre, se transformer pour être soi…
Critique :
À une heure où le souvenir pas du tout lointain, de la dernière adaptation feuilletonesque en date du pavé littéraire Les Trois Mousquetaires par Martin Bourboulon, souffle définitivement plus le froid que le chaud (avant tout et surtout sa seconde partie, si on est totalement honnête), avec sa relecture dans l'air du temps plus pontifiante qu'entrainante, il y a quelque chose d'étrange, voire même de profondément incompréhensible, à l'idée de voir un autre projet de relecture plus où moins inspirée lui emboîter le pas, dans une sorte de fusion déglinguée et au féminin des versions de Paul WS Anderson - en beaucoup moins fun - et des Charlots, le tout embaumé dans un wannabe esprit rock mal hérité du déjà bancal Roi Arthur de Guy Ritchie.
Telle était la promesse donc, condamnée dès la diffusion sur la toile de sa bande annonce (quand bien les spectateurs fragiles l'ont condamnés sans le voir : regardez les films avant de les juger réellement, vous serez 1) pertinent et 2) moins con), incarnée par Toutes pour une, troisième long-métrage d'une Houda Benyamina pas forcément connue pour sa subtilité; une production populaire qui ne cherche pas tant à remettre l'église au milieu du village (à la différence d'un plutôt réussi Une Affaire d'honneur de Vincent Perez, hommage à peine masqué au Duellistes de Ridley Scott), qu'à jouer la carte du fourre-tout thématique dans un esprit ludique qui n'a de ludisme que le nom.
Relecture pasticho-abracadabrantesque et au féminin des lignes de Dumas, qui essaye tellement de se démarquer de ses aînés qu'elle en devient totalement ridicule, la bande est tout du long vissée sur des femmes Mousquetaires dont la réappropriation des atours masculins et virilistes - faux sexes et barbes comprises -, pensée comme une affirmation de leur liberté et de leur indépendance, ne se fait au fond qu'une reproduction d'une toxicité encore plus exacerbée puisque non remise en cause, et donc en totale contradiction avec la volonté de prise en grippe du patriarcat et de son conservatisme oppressant, qui aurait pu/du émerger d'un tel projet.
Toutes comme eux donc, à l'image même d'un Divines qui articulait peu où prou le même mantra mais surtout la même idée d'une émancipation féminine par la reproduction de la domination masculine - avec un esprit sororal cela dit plus maladroit, certes.
Acteurs : Oulaya Amamra, Sabrina Ouazani, Deborah Lukumuena, Daphne Patakia, Georgina Amoros,...
Distributeur : UGC Distribution
Genre : Aventure.
Nationalité : Français.
Durée : 1h36min
Synopsis :
Quand Sara, jeune fille en fuite, découvre que les Trois Mousquetaires qui protègent la Reine de France sont en réalité des femmes, elle décide de partir avec elles et de suivre leur exemple : se transformer pour être libre, se transformer pour être soi…
Critique :
Respirant l'aventure encore moins qu'un asthmatique bloqué dans un coin fumeur, #ToutesPourUne, qui reproduit le même mantra biaisé de Divines (une émancipation féminine par la reproduction de la domination toxique masculine), postule déjà au statut du plus gros ratage FR de 2025 pic.twitter.com/F17sdJBLQg
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) January 22, 2025
À une heure où le souvenir pas du tout lointain, de la dernière adaptation feuilletonesque en date du pavé littéraire Les Trois Mousquetaires par Martin Bourboulon, souffle définitivement plus le froid que le chaud (avant tout et surtout sa seconde partie, si on est totalement honnête), avec sa relecture dans l'air du temps plus pontifiante qu'entrainante, il y a quelque chose d'étrange, voire même de profondément incompréhensible, à l'idée de voir un autre projet de relecture plus où moins inspirée lui emboîter le pas, dans une sorte de fusion déglinguée et au féminin des versions de Paul WS Anderson - en beaucoup moins fun - et des Charlots, le tout embaumé dans un wannabe esprit rock mal hérité du déjà bancal Roi Arthur de Guy Ritchie.
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Telle était la promesse donc, condamnée dès la diffusion sur la toile de sa bande annonce (quand bien les spectateurs fragiles l'ont condamnés sans le voir : regardez les films avant de les juger réellement, vous serez 1) pertinent et 2) moins con), incarnée par Toutes pour une, troisième long-métrage d'une Houda Benyamina pas forcément connue pour sa subtilité; une production populaire qui ne cherche pas tant à remettre l'église au milieu du village (à la différence d'un plutôt réussi Une Affaire d'honneur de Vincent Perez, hommage à peine masqué au Duellistes de Ridley Scott), qu'à jouer la carte du fourre-tout thématique dans un esprit ludique qui n'a de ludisme que le nom.
Relecture pasticho-abracadabrantesque et au féminin des lignes de Dumas, qui essaye tellement de se démarquer de ses aînés qu'elle en devient totalement ridicule, la bande est tout du long vissée sur des femmes Mousquetaires dont la réappropriation des atours masculins et virilistes - faux sexes et barbes comprises -, pensée comme une affirmation de leur liberté et de leur indépendance, ne se fait au fond qu'une reproduction d'une toxicité encore plus exacerbée puisque non remise en cause, et donc en totale contradiction avec la volonté de prise en grippe du patriarcat et de son conservatisme oppressant, qui aurait pu/du émerger d'un tel projet.
Toutes comme eux donc, à l'image même d'un Divines qui articulait peu où prou le même mantra mais surtout la même idée d'une émancipation féminine par la reproduction de la domination masculine - avec un esprit sororal cela dit plus maladroit, certes.
Mais même dans son désir d'incarner un vrai spectacle feuilletonesque drôle et rythmé, tout tient du grand n'importe quoi, la péloche s'abrutissant au fur et à mesure de son déroulement " parodique " à coups de dialogues consternants et de scènes d'action loin d'être lisibles, cocktail qui trouve son pinacle dans une scène mémorable (celle du carosse, sommet de consternation), qui incarne avec brio tout ce qui peut clocher au cœur même de cet effort, sans doute bien intentionné à la base.
À prendre évidemment au premier degré - ce n'est pas rigolo sinon -, refusant, étrangement, d'aborder pleinement son sujet avec ambition pour lui préférer une facilité assez atterrante, jusque dans sa mise en scène qui respire l'aventure encore moins qu'un asthmatique bloqué dans un coin fumeur; Toutes pour une arrive très tôt pour tirer sa flèche et se compter, déjà, parmi les pires films de l’année.
L'œuvre d'Alexandre Dumas n'est donc pas encore destinée à reposer en paix, que ce soit dans notre propre industrie ou ailleurs...
Jonathan Chevrier
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À prendre évidemment au premier degré - ce n'est pas rigolo sinon -, refusant, étrangement, d'aborder pleinement son sujet avec ambition pour lui préférer une facilité assez atterrante, jusque dans sa mise en scène qui respire l'aventure encore moins qu'un asthmatique bloqué dans un coin fumeur; Toutes pour une arrive très tôt pour tirer sa flèche et se compter, déjà, parmi les pires films de l’année.
L'œuvre d'Alexandre Dumas n'est donc pas encore destinée à reposer en paix, que ce soit dans notre propre industrie ou ailleurs...
Jonathan Chevrier