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[CRITIQUE] : Six Jours


Réalisateur : Juan Carlos Medina
Acteurs : Sami Bouajila, Julie Gayet, Philippe Resimont, Yannick Choirat,...
Distributeur : SND
Budget : -
Genre : Thriller.
Nationalité : Français.
Durée : 1h41min.

Synopsis :
Nord de la France, 2005 : Malik, inspecteur de police, assiste impuissant à la mort d’une enfant suite à un kidnapping. En charge de l’enquête, il échoue à retrouver le meurtrier. Dix ans plus tard, sans élément nouveau, sans trace d'un dangereux criminel qui court toujours, l'affaire s’apprête à être classée définitivement. Mais quand de nouveaux faits en lien avec l’affaire se révèlent, Malik entame une course contre la montre dans l’espoir de résoudre l'enquête avant l’expiration du délai de prescription. Dans Six Jours. C’est le temps qui lui reste pour retrouver le coupable.



Critique :



Aussi étrange que cela puisse paraître (et à l'instar de la saga Scream de feu Wes Craven pour le cinéma de genre), les oeuvres d'Olivier Marchal ont incarné autant le renouveau que l'uniformisation du " polar musclé à la française ", une marchinalisation forcée dont seuls quelques cinéastes affutés (Julien Seri, Fred Cavayé, Guillaume Pierret,...) ont réussi à s'extirper avec des thrillers aussi divertissant qu'un minimum originaux.

Mais parce que l'on ne pourra décemment jamais faire pire que le proto-Se7en incarné Six-Pack d'Alain Berbérian, le tout aussi catastrophique Fleuve Noir d'Erick Zonca où même le " Mannien " La Mentale de Manuel Boursinhac (qui ne demandent qu'à être challengés), il n'est pas rare de voir plusieurs cinéastes s'essayer à la tâche et bousculer le genre... où non.
Faites entrer le nouvel accusé, Juan Carlos Medina, dont on avait apprécié les deux premiers efforts - Insensibles et GOLEM, le tueur de Londres -, et qui s'essaye donc à un premier polar dans la langue de Molière, avec un duo vedette sensiblement alléchant - Sami Bouajila et Julie Gayet.

Copyright SND

Polar brut de décoffrage qui aurait très bien pu être porté par ce bon vieux Liam Neeson, qui a littéralement vampirisé le genre au fil du temps (rien n'est dit qu'un remake US ne débarque pas dans les trois ans qui viennent, hein), la péloche suit l'enquête/quête rédemptrice d'un inspecteur lessivé pour retrouver l’auteur d’un kidnapping d’enfant qui avait tourné au drame dix ans plus tôt, exactement six jours avant que l’affaire ne soit définitivement classée - d'où le titre.

Dans un Roubaix de plus en plus noir et poisseux à l'écran, Medina dégaine un brin mollement son affaire, la faute à une mécanique narrative certes classique mais plombée par une pluie d'incohérences et de rebondissements malhabiles, que vient à peine relever aussi bien une mise en scène fonctionnelle, qu'une direction d'acteurs en demi-teinte (Bouajila en impose, mais ne peut pas tout porter sur ses larges épaules).
Du velours recyclé donc, pour un polar noir vintage et gentiment référencé (coucou le cinéma sud-coréen) qui espérait démontrer, en vain, que c'est souvent (toujours) dans les vieux bols, que l'on fait les meilleures soupes...


Jonathan Chevrier