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[CRITIQUE] : The Killer's Game


Réalisateur : J.J. Perry
Acteurs : Dave Bautista, Sofia Boutella, Pom Klementieff, Scott Adkins, Terry Crews, Ben Kingsley,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Genre : Action, Comédie, Romance.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h44min

Synopsis :
Un tueur à gages de haut vol, Joe Flood, apprend qu'il est condamné par une maladie. Catholique, il décide de ne pas mettre fin à ses jours et s'assure que sa compagne sera à l'abri financièrement. Quand Flood apprend qu'il a été mal diagnostiqué, sa nouvelle mission est de protéger sa femme. Mais plusieurs assassins se disputent maintenant la prime que Flood leur avait promise en vue de son décès imminent.




Critique :



De toute la liste de lutteurs ayant tenté de passer du ring au grand écran, de Hulk Hogan (pas un bon film au compteur, mais Caraïbes Offshores dans nos veines) à Dwayne Johnson/The Rock, en passant par Paul Levesque/Triple H, John Cena où même Mike Mizanin/The Miz, Dave Bautista est peut-être celui avec le plus de talent, lui qui a su aussi bien jouer de son charisme animal (son surnom à la WWE, facile) pour être convaincant dans l'action, que de son excellent timing comique du côté du MCU, pour se payer un sacré ticket au cœur d'une jungle Hollywoodienne où les action men ne sont plus véritablement les bienvenus depuis plusieurs décennies.

Mais c'est, définitivement, dans ses partitions pour des productions dites plus mineures qu'il a su distiller à l'écran une véritable force tranquille, terre-à-terre mais à la dangerosité toujours tapis dans l'ombre, pas si éloigné d'un Robert Duvall où d'un Robert Forster, laissant présager qu'avec un solide faiseur de rêves à ses côtés, l'éternel Batista pourrait pleinement être des comédiens qui comptent au sein du septième art ricain.

Copyright Lionsgate

Le hic, c'est que le bonhomme a une féroce tendance à s'attacher à tout et n'importe quoi ces derniers mois/années - surtout n'importe quoi.
Et Killer's Game est clairement fait de cette pellicule là, nouveau long-métrage d'un J.J. Perry qui s'était fait connaître avec le sympathique actionner vampirique Night Shift du côté de chez Netflix, petite comédie d'action sauce tueurs à gages avec un doigt de romance, dont le pitch oscillant entre 30 jours max (oui...) et The Odd Job, était pourtant plutôt accrocheur sur le papier : un tueur professionnel éthique - il ne zigouille que les méchants - basé à Budapest, se pensant être atteint d'une maladie neurodégénérative incurable qui ne lui donne que trois mois à vivre, engage une tueuse qui a une sacré dent contre pour lui faire la peau, sauf que... spoilers, le médecin s'est planté et il n'y a aucun SAV, il va devoir combattre la dite tueuse, mais aussi à toute une galerie de tueurs et de mercenaires à qui elle a fait appel.

Le tout avec une distribution maousse costaud de comédiennes/comédiens rompus au genre (Bautista donc, mais aussi Sofia Boutella, Pom Klementieff, Scott Adkins, Terry Crews et même Ben Kingsley)
Mais ce qui est chouette sur le papier ne l'est pas forcément à l'écran - et inversement -, et jamais le film, adapté du roman éponyme de Jay Bonansinga (pourquoi pas), ne se montre à la hauteur de son concept, sorte de John Wick du pauvre à l'action sous sédatif qui répète mollement la même mécanique d'un tueur affrontant littéralement tout le business (des strip-teaseuses lesbiennes à un groupe de K-pop mortel, tout y passe), enchaînant avec une frénésie maladive les carnages apathiques saupoudrés d'un sang numérique cheap à en faire pâlir de jalousie la saga Expendables.
Le tout avec une écriture limitée au possible, entre dialogues risibles et description des personnages au ras des pâquerettes.

Copyright Lionsgate

Simili-DTV dérivé et générique aussi ennuyé qu'ennuyeux pour lequel Dave Bautista s'investit un peu trop pour son bien (frappé par l'énergie du désespoir, il est le seul à sincèrement donner un semblant de vie - d'intérêt - à une intrigue où même la badass Sofia Boutella, est cantonnée au rôle du love interest inquiète), The Killer's Game n'a pas grand chose pour lui, si ce n'est qu'il est peut-être moins bruyant et fastidieux que la majorité des films à atterrir sur la catalogue lessivé de Prime Vidéo.

Oubliable donc, et le mot est faible.


Jonathan Chevrier