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[CRITIQUE] : Berlin Nobody


Réalisatrice : Jordan Scott
Acteurs : Eric Bana, Sylvia Hoeks, Sadie Sink, Jonas Dassler, Sophie Rois,...
Distributeur : Canal+
Budget : -
Genre : Thriller, Drame.
Nationalité : Britannique, Allemand, Américain, Français.
Durée : 1h34min.

Synopsis :
Le film est inspiré du roman Tokyo écrit par Nicholas Hogg en 2015.

Un expatrié américain et psychologue social Ben Monroe emménage à Berlin pour approfondir ses recherches sur l'épidémie de mentalité sectaire. Alors qu'il s'immerge dans une secte allemande, sa fille adolescente rebelle, Mazzy, se lie avec un mystérieux et énigmatique garçon. Alors que ces deux mondes entrent en collision, Mazzy se retrouve en grand danger et Ben devra faire une course contre la montre pour sauver sa fille.



Critique :



Ce n'est pas la prédiction la plus risquée que vous lirez ses prochains jours, n'est pas feu maman Stallone qui veut nous direz-vous - ou pas -, elle et son talent certain pour la rumpologie (l'incroyable art divinatoire qui consiste à lire l'avenir dans le sillon interfessier, que nous ne maîtrisons pas même si oui, nous avons un net penchant déviant pour les nanars où les comédiens/comédiennes jouent comme des culs), mais de toutes les jeunes têtes qui forment la distribution de Stranger Things - on ôtera les plus âgés Joe Keery et Maya Hawke -, Sadie Sink est celle pour qui l'on voit un bel avenir tout tracé, sans doute, peut-être, parce qu'elle est la plus (la seule?) talentueuse du lot et qu'elle n'a pas forcément eu besoin de plusieurs occasions, pour le démontrer (coucou le pourtant pas folichon The Whale de Darren Aronofsky).

Même au cœur d'un simili-DTV indéfendable tel que Berlin Nobody signé Jordan Scott - oui, la fille de Ridley -, aux côtés des trop rares Eric Bana et Sylvia Hoeks (qu'on aurait aimé voir ailleurs), elle sait habilement tirer son jeu.

Copyright Vertical Entertainment

Thriller psychologico-fourre-tout gentiment réac qui flirte avec le drame familial saupoudré de relation père-fille brisée par un divorce, le film, adapté du roman Tokyo de Nicholas Hogg (qui déplace justement son intrigue de la capitale nippone à celle allemande) et à l'intrigue un poil grossière, arpente pêle-mêle et continuellement en surface les thématiques sinueuses de l'isolement urbain, de l'éco-activisme, de l'instrumentalisation idéologique et même du fanatisme féministe sauce secte qui promet la liberté par le sacrifice spirituel, le tout sous fond de critique du consumérisme.

Chargé comme une mule mais aussi artificiel que sa facture est générique ou même que ses personnages, qui sont moins des figures suffisamment croquées pour être plaisante à suivre, que des pions d'une narration tortueuse et apathique à peine mieux formée; Berlin Nobody, à l'image de son final méchamment bordélique, ne vaut in fine que pour sa distribution, qui tente de faire des miracles avec le peu de matériel à disposition (la déchéance des projets auxquels s'attache Bana, fait vraiment peine à voir).
Une séance aussi peu cohérente qu'oubliable donc, même si l'on a - déjà - mirer plus oubliable cette année...


Jonathan Chevrier