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[CRITIQUE] : Riverboom



Réalisateur : 
Claude Baechtold
Avec : Claude Baechtold, Paolo Woods et Serge Michel.
Distributeur : Zinc Film
Budget : -
Genre : Documentaire, Comédie.
Nationalité : Suisse.
Durée : 1h39min

Synopsis :
Un an après les attentats du 11 septembre, le photographe Claude Baechtold se laisse embarquer par deux reporters risque-tout dans un périple à travers l’Afghanistan en guerre. Avec sa caméra vidéo achetée sur place, il va capturer en images ce road trip...



Critique :



Ce qui pourrait être, sur le papier, une satire plus ou moins dans la veine d'un
The Men Who Stare at Goats de Jon Ronson, a pourtant tout d'une véritable histoire vraie, de celles tellement folles qu'elles ne peuvent pas être inventées, pas même par un Dieu cinéma à la créativité de plus en plus vacillante.
Oui, Riverboom, est bel et bien un objet de fiction - pas toujours adroit certes - mais avant tout et surtout la narration d'événements ayant réellement eu lieu, le road-trip rocambolesques de trois jeunes reporters dans un Afghanistan au lendemain des attentats du 11 septembre, en 2002, à une heure où les américains - et l'OTAN - ont " libérés " le pays de la menace talibans, et distille la perspective d’une démocratie future.

Soit Claude Baechtold, jeune suisse encore rongé par le deuil de ses parents et proprement étranger aux métiers du journalisme, qui va pourtant se laisser convaincre par deux reporters de guerre, son ami Serge Michel puis le photographe italien Paolo Woods, de gambader en terres afghanes et croquer une série d'articles pour le compte du Figaro.

Copyright Zinc

Pour l'occasion, le bonhomme, armé d'une fausse carte de presse, achète une caméra DV bas de gamme dans un bazar de Kaboul, et cette dite relique enregistrera leur rocambolesque voyage de deux mois, au gré des rencontres et des prises de risques plus où moins absurdes (ils sont littéralement allés là où peu sont allés), où les différences culturelles incarnent un terreau plutôt propice aux situations amusantes, même si plus cocasse étant moins ce qui est montré à l'écran (parfois lourd dans son irreverence et sa recherche ironique du bon mot), que la réalité même derrière la production de ce documentaire (les images ont été perdues pendant vingt ans, puis miraculeusement retrouvées).

Des images presque à l'arrachée, qui se font le témoin à la fois anarchique (la caméra est encore plus instable que dans le pire des Z), maladroit (les premières prises, plus qu'hasardeuses, sont même sans son) et lucidement innocent (puisque détaché de tout œil/vérité journaliste, Baechtold ne cherche qu'à retranscrire et comprendre ce qu'il voit), d'une nation fracturée et en plein bouleversement étrange et surréaliste.

Copyright Zinc

Et c'est cet amateurisme, que l'on pourrait intimement considéré comme un défaut, qui fait pourtant le sel de cet effort à la fois loufoque et étonnamment décomplexé, touchant et autocritique, road trip buddy moviesque qui n'hésite pas parfois, quitte à ce perdre un brin dans la surenchère, à s'extirper du carcan étriqué du journal de bord filmique, en laissant s'exprimer le pan autobiographique de son auteur, lancé dans une sorte de parcours spirituel mi-initiatique, mi-rédempteur.

Sensiblement hors des sentiers battus, didactique sans être ennuyeux, Riverboom, qui a le mérite de tenir tout du long son tempo rythmé et ludique, a tout de la jolie surprise que l'on attendait pas, et encore moins au sein d'une sélection d'un Étrange festival où il est, justement, un ajout... étrange.


Jonathan Chevrier





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