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[CRITIQUE] : Ce qu'il se passe ensuite


Réalisatrice : Meg Ryan
Acteurs : Meg Ryan, David Duchovny.
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Comédie, Romance.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h46min.

Synopsis :
Deux anciens amants se retrouvent coincés, des années plus tard, dans un aéroport sous une tempête de neige.



Critique :



Avant même la vision de What happens later (Ce qu'il se passe ensuite par chez nous, pourquoi s'emmerder ?), un doux et poignant sentiment nostalgique embaumait l'aura du second long-métrage de l'actrice et prêtresse de la comédie romantique US des 80s/90s, Meg Ryan, aussi bien dans le fait de pouvoir la retrouver enfin en vedette d'un film (une denrée rare, elle qui n'était plus apparu à l'écran depuis huit ans et son premier effort, le drame Ithaca), que de l'évidence de la voir aborder le genre qui l'a rendu célèbre, à la fois devant et derrière la caméra.

D'autant que pour l'occasion, elle s'est attaché à une figure populaire et rare à l'écran, David Duchovny, histoire de renforcer encore un peu plus l'idée d'une exhumation consentie et émouvante (et opportuniste ?) d'une époque désormais révolue.

Un sentiment qui ne nous quitte pas vraiment après vision, dans le bon comme dans le mauvais sens du terme, tant l'invoquation du passé opérée par Ryan est d'une maladresse difficilement défendable.
Comédie romantique conventionnelle sur deux amoureux d'hier qui se remémorent leur douloureuse histoire vingt-cinq ans après, alors qu'une violente tempête les obligent à squatter un aéroport qui semble, plus où moins, sans vie, What happens later est une véritable relique d'un autre temps, une histoire de fantômes sur deux fantômes - où pas loin - qui n'ont plus réellement de rapports avec le présent, puisque coincés dans le souvenir des vestiges du passé, mais qui le sont également l'un pour l'autre puisque leur grande histoire d'amour n'a mené qu'à un souvenir nostalgique.

Stefania Rosini/Bleecker Street

Et pour le spectateur, l'idée même de retrouver Ryan et Duchovny ne fait qu'accentuer cette idée de fantômes, deux artisans d'une époque lointaine pensant naïvement - mais sincèrement aussi - cette comédie romantique comme une renaissance néoclassique du mélodrame d’antan (comme pouvait l'être les romances 80s/90s, avec les films des 50s).
Un cynisme cruel se dégage alors du titre original, tant le film se fait justement une interprétation criante de vérité, autant pour la romcom que pour ses interprètes, du passage inexorable du temps, un comble quand la narration en elle-même n'arrive même pas à aborder le sujet, s'éternisant sur la voie balisée d'une prévisibilité extrême, expression d'une mise en scène (affreusement inerte) et d'une écriture toutes aussi lessivées.

Dépourvu de sens dans sa manière affreusement banale de raviver la flamme de l'amour jamais complètement éteinte autant dans le cœur de son auditoire, qu'entre des personnages qui manquent autant de charme que de ce petit supplément de spiritualité comique qui faisait le sel de toutes les itérations romantiques de Meg Ryan à l'écran; What happens later, même porté par l'énergie du désespoir de ses interprètes qui tentent tant bien que mal de vendre la confusion de leur pendant cinématographique, démontre tragiquement (mais, ironiquement, avec justesse) que la magie d'hier, même convoqués par ses plus fiers représentants, peut ne pas dépasser la porte d'embarquement.


Jonathan Chevrier


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