[CRITIQUE] : Septembre sans attendre
Réalisateur : Jonás Trueba
Avec : Itsaso Arana, Vito Sanz, Andrés Gertrudix, Jitin Gulati,...
Distributeur : Arizona Distribution.
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Français, Espagnol.
Durée : 1h54min
Synopsis :
Après 14 ans de vie commune, Ale et Alex ont une idée un peu folle : organiser une fête pour célébrer leur séparation. Si cette annonce laisse leurs proches perplexes, le couple semble certain de sa décision. Mais l’est-il vraiment ?
Critique :
Le cinéma de Jonás Trueba, plus que ceux de tout autre cinéaste actuelle, à une saveur particulière, enivrante, rafraîchissante : celle de l'immédiateté, de ses images du moment présent volées, capturées avec une telle vitalité qu'elles semblent passer de la caméra à l'écran sans s'embarasser d'un court séjour dans une salle de montage, par peur peut-être d'atténuer le parfum urgent et brûlant des morceaux de réalité qu'elles incarnent.
Du cinéma Rohmerien en diable où tout semble finement pensé et jamais gratuit, tant un naturel désarmant embaume continuellement l'écran au moins autant que le désir palpable de Trueba à vouloir faire vivre ses personnages à leur faire ressentir les choses, à leur faire désespérément bouffer la vie pour mieux l'imprimer sur la pellicule, presque dans un desir de renouer avec la pureté du néo-classicisme, sans réellement l'affirmer totalement pour autant.
Dans son immense et passionnée simplicité (mais, on le sait, infiniment complexe à obtenir), Septembre sans attendre transpire le cinéma de son auteur de tous les pores de ses bobines (jusque dans la citation du totem Stanley Cavell), une histoire organique qui se filme au même rythme qu'elle se projette à l'écran, dans une sorte de ballet méta-cinématographique (et même de film dans le film) qui vient constamment titiller la curiosité de son auditoire sur sa manière d'être construite.
Une histoire simple et empathique parce que merveilleusement universelle, dans sa manière de distiller l'idée simple et optimiste, à travers de petits détails, la possibilité que l'on puisse tout recommencer en amour, que l'on puisse aimer à nouveau la même personne même après un amour fané.
Mais pour qu'un nouvel amour naisse, un autre de soit se mourir et il faut donc accepter la rupture et cette tragédie émotionnelle annoncée, est imprimée dès la première scène du long-métrage, sans qu'aucun des deux personnes concernés ne soient pourtant convaincus par la matérialisation de celle-ci.
Après quatorze ans de vie commune, Ale et Alex ont perdu l'amour qui les unissait mais pas la complicité qui caractérisait, et caractérise toujours, leur union.
Point de tristesse pourtant car aucun d'eux ne veut se laisser emporter par la poussière nostalgique et mélancolique du passé : ils préfèrent faire la fête, célébrer avec sincérité leur affection commune ou comment faire du divorce non pas le point final d'une romance, mais bien une fenêtre ouverte vers autre chose car la vie elle, continue toujours.
Tout du long, Septembre sans attendre et son humour aussi complice qu'insouciant, s'évertue à briser le nihilisme du divorce et à en pointer sa normalité et ses possibilités loin d'être toutes pessimistes, à l'image même d'un Jonás Trueba qui jusqu'ici était mué par la nécessité d'un renouvellement constant et de rechercher le meilleur en chaque chose, en chaque événement, en chaque âme.
Mais il n'en masque pas pour autant les incertitudes tant il se fait une ré-affirmation de l'amour par l'image (où plutôt les images, volées aux souvenirs du passé), d'une passion qui se manifeste à nouveau après les doutes, les questionnements et la perte d'illusions.
Comédie de remariage comme à l'âge d'or d'Hollywood qui cache habilement, sans vraiment le cacher au fond, son jeu, Septembre sans attendre, dominé par la magnificence de son tandem Itsaso Arana/Vito Sanz, est un bonheur de cinéma délicat, à la fois doux et amer, beau et essentiel... comme le cinéma de son auteur.
Jonathan Chevrier
Avec : Itsaso Arana, Vito Sanz, Andrés Gertrudix, Jitin Gulati,...
Distributeur : Arizona Distribution.
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Français, Espagnol.
Durée : 1h54min
Synopsis :
Après 14 ans de vie commune, Ale et Alex ont une idée un peu folle : organiser une fête pour célébrer leur séparation. Si cette annonce laisse leurs proches perplexes, le couple semble certain de sa décision. Mais l’est-il vraiment ?
Critique :
Comédie de remariage originale, qui s'évertue à briser le pessimisme du divorce dans une célébration improbable et par l'humour, de sa normalité, #SeptembreSansAttendre, dominé par un magnifique tandem Itsaso Arana/Vito Sanz, se fait un bonheur de séance délicate, douce et amère. pic.twitter.com/QMnK6ORYV2
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) August 26, 2024
Le cinéma de Jonás Trueba, plus que ceux de tout autre cinéaste actuelle, à une saveur particulière, enivrante, rafraîchissante : celle de l'immédiateté, de ses images du moment présent volées, capturées avec une telle vitalité qu'elles semblent passer de la caméra à l'écran sans s'embarasser d'un court séjour dans une salle de montage, par peur peut-être d'atténuer le parfum urgent et brûlant des morceaux de réalité qu'elles incarnent.
Du cinéma Rohmerien en diable où tout semble finement pensé et jamais gratuit, tant un naturel désarmant embaume continuellement l'écran au moins autant que le désir palpable de Trueba à vouloir faire vivre ses personnages à leur faire ressentir les choses, à leur faire désespérément bouffer la vie pour mieux l'imprimer sur la pellicule, presque dans un desir de renouer avec la pureté du néo-classicisme, sans réellement l'affirmer totalement pour autant.
Copyright Lisbeth Salas/Losilusos films |
Dans son immense et passionnée simplicité (mais, on le sait, infiniment complexe à obtenir), Septembre sans attendre transpire le cinéma de son auteur de tous les pores de ses bobines (jusque dans la citation du totem Stanley Cavell), une histoire organique qui se filme au même rythme qu'elle se projette à l'écran, dans une sorte de ballet méta-cinématographique (et même de film dans le film) qui vient constamment titiller la curiosité de son auditoire sur sa manière d'être construite.
Une histoire simple et empathique parce que merveilleusement universelle, dans sa manière de distiller l'idée simple et optimiste, à travers de petits détails, la possibilité que l'on puisse tout recommencer en amour, que l'on puisse aimer à nouveau la même personne même après un amour fané.
Mais pour qu'un nouvel amour naisse, un autre de soit se mourir et il faut donc accepter la rupture et cette tragédie émotionnelle annoncée, est imprimée dès la première scène du long-métrage, sans qu'aucun des deux personnes concernés ne soient pourtant convaincus par la matérialisation de celle-ci.
Après quatorze ans de vie commune, Ale et Alex ont perdu l'amour qui les unissait mais pas la complicité qui caractérisait, et caractérise toujours, leur union.
Point de tristesse pourtant car aucun d'eux ne veut se laisser emporter par la poussière nostalgique et mélancolique du passé : ils préfèrent faire la fête, célébrer avec sincérité leur affection commune ou comment faire du divorce non pas le point final d'une romance, mais bien une fenêtre ouverte vers autre chose car la vie elle, continue toujours.
Tout du long, Septembre sans attendre et son humour aussi complice qu'insouciant, s'évertue à briser le nihilisme du divorce et à en pointer sa normalité et ses possibilités loin d'être toutes pessimistes, à l'image même d'un Jonás Trueba qui jusqu'ici était mué par la nécessité d'un renouvellement constant et de rechercher le meilleur en chaque chose, en chaque événement, en chaque âme.
Copyright Lisbeth Salas/Losilusos films |
Mais il n'en masque pas pour autant les incertitudes tant il se fait une ré-affirmation de l'amour par l'image (où plutôt les images, volées aux souvenirs du passé), d'une passion qui se manifeste à nouveau après les doutes, les questionnements et la perte d'illusions.
Comédie de remariage comme à l'âge d'or d'Hollywood qui cache habilement, sans vraiment le cacher au fond, son jeu, Septembre sans attendre, dominé par la magnificence de son tandem Itsaso Arana/Vito Sanz, est un bonheur de cinéma délicat, à la fois doux et amer, beau et essentiel... comme le cinéma de son auteur.
Jonathan Chevrier