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[FUCKING SERIES] : That '90s show saison 2, partie 1 : Ça roule toujours à Point Place


(Critique - avec spoilers - de la première partie de la saison 2)


Il était évident que tous ceux ayant un tant soit peu grandit avec la sitcom originale That '70s Show et ses diffusions aléatoires et tardives sur une France 2 en ayant strictement rien à branler de ses spectateurs (comme M6 avec Scrubs), ne pouvaient qu'adorer l'idée d'une déclinaison actuelle avec le gang original, même si celle-ci n'existait que dans le seul but de titiller notre nostalgie d'une manière plus où moins outrancière - comme tout bon revival qui se respecte, au fond.

Mais est-ce qu'un show qui taquine furieusement notre nostalgie, et qui fait suite à une série qui elle-même jouait déjà gentiment avec la nostalgie de son auditoire, peut-il être foncièrement mauvais, même avec un seuil d'objectivité relativement bas ?

Copyright Netflix

Sans être révolutionnaire, la première saison répondait gentiment par la négative en nous ramenant avec honnêteté et amour à Pont Olace, Wisconsin, dans le sous-sol des Forman, à travers un cocktail détonnant même si encore fragile, entre le retour à la maison jouissif avec des personnages que l'on a chérit (c'est simple, chaque fois que l'un des membres du casting original était à l'écran, la série s'avérait tout aussi drôle et attachante qu'avant), et la présentation de nouveaux n'ayant pas totalement encore fait leur trou (même s'il était evident qu'ils avaiennt déjà suffisamment de conscience de soi et de sérieux sincère pour porter un tel show sans l'appuie des anciens héros), même s'ils avaient déjà hérités des mêmes habitudes géniales que leurs aînés/parents (fumer de la weed dans le sous-sol des Forman, faire des conneries et subir les foudres de papy Red).

Où comment faire un peu de neuf avec beaucoup de vieux en somme, en créant une nouvelle dynamique de groupe plus ou moins attachante mais toujours frappée par le même humour slapstick et affûté (et un attachement commun évident, qui nous fait dépasser la question du " ils se supportent tous ? ", comme leur aînés finalement); un redémarrage doux et sain du matériau d'origine pour une nouvelle génération, qui sonnait la bonne cloche de la nostalgie tout en ayant eu le bon ton d'investir quelques demi-heures bénies sur les inestimables Kurtwood Smith et Debra Jo Rupp, qui n'ont définitivement pas vieilli et sont toujours aussi géniaux.

Copyright Patrick Wymore/Netflix

Restait donc à voir ce que donnerait la saison dite de la " confirmation ", inutilement scindée en deux par une Netflix définitivement plus raccro que jamais (première partie - intitulée Part 2 - dès le 27 juin, la seconde - Part 3 - dès le 24 octobre), et annoncée comme exclusivement centrée où presque sur sa jeune distribution, sans l'appuie de leurs parents - excepté la présence de Donna.
Bonne nouvelle, même si la nostalgie peut nous faire douloureusement penser le contraire (soyons honnêtes, la série n'aurait tout simplement pas supporté une nouvelle vague intensive de rappels de la distribution originale), That '90s show démontre assez joliment qu'elle se suffit à elle-même, créant sa propre personnalité en s'investissant totalement à travers celle de Leia Forman et de sa bande, de retour chez ses grands-parents presque un an après les aventures de la première saison - soit l'année 1996.

Comme son aînée, la série arrive a faire coïncider humour et relations amoureuses sans que la concentration sur celles-ci ne viennent surcharger la dynamique de groupe, ni relayé au banc de relief comique, tout personnage qui n'est pas en couple où n'y est pas lié (soit Ozzie, dont le statut de Fez de cette nouvelle bande semblait déjà tout trouvé).
Mais là où le show grandit, c'est dans sa manière de laisser la nostalgie de côté tout en n'invitant plus tellement à la comparaison entre la distribution d'origine, et le casting adolescent actuel.

Copyright Patrick Wymore/Netflix

Là où, comme toute bonne sitcom des années 90 (syndrome Friends), That '70 Show pouvait cruellement manquer d'inclusion et de diversité, sa déclinaison contemporaine prend acte de ces manquements et offre des arcs générationnels différents et plus réfléchis (le personnage de Gwen, confronté au fait d'être une adolescente afro-américaine dans une ville très majoritairement blanche, Ozzie, l'un des rares adolescents homosexuels de cette petite bourgade).

Mais ce qui était déjà un défaut majeur de la première saison, revient comme un boomerang au virage de cette seconde : sa durée, fruit de la formule réduite et jetable de la firme au Toudoum - qui se paye en plus le luxe de la scinder en deux.
Si That '70s show avait, au minimum dans ses grandes heures, une petite vingtaine d'épisodes pour s'exprimer, That '90s show ne dépasse jamais le stade des huit épisodes, ne laissant alors jamais vraiment place à des intrigues plus poussées (embrouilles durables entre les personnages, romances/ruptures de mi-saison,...),  et obligeant inéluctablement les scénaristes à conserver le plus artificiellement possible, le statu quo entre les personnages et leurs dynamiques.
Pour le bien du show, s'il est appelé à s'inscrire sur la durée (ce qui, avec Netflix, n'est jamais assuré, ce qui explique sans doute aussi le pourquoi de cette structure bancale), il est évident qu'il faudra donner plus de matière et de temps à ses salves d'épisodes pour faire grandir ses personnages et leurs liens.

Copyright Patrick Wymore/Netflix

Sans trop bousculer sa popote familière tout en étant sensiblement délester de ses obligations de la saison précédente, That '90s show consolide son statut de petite sitcom drôle et un brin nostalgique en faisant cette fois totalement confiance à sa jeune garde.
Le choix est payant, même si tout est encore à faire à Point Place - et sur Netflix -, pour Leia et ses amis.


Jonathan Chevrier



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