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[CRITIQUE] : Le Flic de Beverly Hills : Axel F.


Réalisateur : Mark Molloy
Acteurs : Eddie Murphy, Joseph Gordon-Levitt, Taylour Page, Kevin Bacon, Judge Reinhold, John Ashton, Paul Reiser, Bronson Pinchot,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Action, Policier, Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h55min.

Synopsis :
L’inspecteur Axel Foley reprend du service à Beverly Hills ! Lorsque la vie de sa fille est en jeu, il fait équipe avec elle, mais aussi avec un nouveau partenaire et ses vieux potes Billy Rosewood et John Taggart, pour mettre au jour un complot. La température risque de monter d’un cran !



Critique :


On a tous cette scène en tête, celle d'un Axel Foley aussi débraillé que sa vieille Chevy Nova était déglinguée, qui débarquait les yeux ébahis et moqueurs dans une Beverly Hills qui avait tout d'un autre monde en comparaison à son Détroit natal, une cité des excès tout en fric, en boutique de haute couture et en look excentrique (les années 80...), où son irrévérence et son rire furieusement contagieux, ne pouvait que faire des ravages.

Copyright Netflix

Un flic intègre mais peu prompt à suivre les ordres (le fait même d'être en Californie, enfreint un ordre de son chef), qui venait enquêter sur une affaire qui n'était pas la sienne mais l'impliquait directement - la mort de son meilleur ami, Mikey Tandino, à l'entrée de son propre appartement.
Le reste est entré dans la légende, il a renoué des liens avec sa BFF Jenny Summers, a cravaté cette belle crevure de Victor Maitland et s'est trouvé une nouvelle famille au sein de la police locale (le lieutenant Andrew Bogomil, le sergent John Taggart et surtout le jeune et fougueux inspecteur William « Billy » Rosewood), après avoir littéralement retourné la ville.

Si la suite de ses aventures californiennes oscillera entre l'excellent (son enquête pour faire tomber Maxwell Dent, qui a tenté d'assassiner Bogomil) et le furieusement décevant (sa quête de vengeance contre l'assassin de son boss Todd, Ellis DeWald), il y avait tout de même de quoi être inquiet à l'idée de le revoir à nouveau à Beverly Hills, quarante après sa première incursion (oui...), parce que les suites tardives n'ont jamais rien de bon, même lorsqu'elles sont portées des meilleures intentions qui soit.
Mais très vite, Le Flic de Beverly Hills : Axel F. (titre de merde, on est d'accord), chapeauté conjointement par le bleu Mark Molloy et une Netflix - avec papy Bruckheimer de loin, évidemment - toujours avide de produit populaire à user jusqu'à la moelle (Hollywood baby), rassure où, tout du moins, joue intelligemment sur du velours, conscient de ses forces comme de ses faiblesses.

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Il était entendu que le film ne pourrait pas reproduire la magie des deux premiers films, nous ne sommes plus dans les années 80, Beverly Hills n'est plus la même (quoique), les personnages ne sont plus les mêmes - tout comme les comédiens - mais surtout, le monde lui-même n'est plus le même.
À la différence d'un Prince à New York 2, qui venait artificiellement s'inscrire dans la continuité des aléas du jadis Prince et désormais Roi Akeem, ce quatrième opus a pleinement conscience qu'il ne peut pas reproduire le punch et la magie entraînante des deux premiers films, alors il swingue sur son propre tempo, pas totalement différent des autres suites tardives du moment (on ramène toujours des personnages bien-aimés des fans - avec quelques petits nouveaux, souvent des rejetons -, on recrée toujours autant des moments cultes des films précédents, dans une atmosphère mi-enthousiasmante, mi-nostalgique), mais suffisamment appliqué pour ne pas provoquer la frustration et la déception.

Facile et prévisible (on tricote autour de la relation difficile entre Axel et sa fille Jane; le Capitaine Grant de Kevin Bacon n'a pas besoin de cinq minutes à l'écran pour que son statut de flic corrompu soit annoncé; le retour de Taggart est lié à son incapacité à supporter sa femme; la bande annonce a déjà distillé le fait qu'Axel doit aller sauver Billy,...), l'intrigue suit scrupuleusement le terrain balisé de tout buddy cop movie des 80s, dans ses qualités comme dans ses (maigres, c'est la nostalgie qui parle) travers, et même la mise en scène suit cette même ligne pratique - Molloy est bien plus proche d'un Martin Brest que d'un Tony Scott donc.

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Mais c'est dans cette " sécurité ", dans ce respect scrupuleux des codes - et un poil de modernité - que, pour l'auteur de ses mots, Le Flic de Beverly Hills : Axel F. fonctionne parfaitement, lui qui n'a in fine jamais prétendu être plus qu'un legacyquel avec une action à l'ancienne, un humour complice à l'ancienne et même un Eddy Murphy des grands jours (le tout avec les meilleurs tubes des deux premiers films).
C'est simple, le comédien se glisse à nouveau dans le costume du rôle de sa vie, avec une familiarité et une confiance qui s'était lentement et durement dissipé au coeur du Flic de Beverly Hills III, et c'est son aisance, son bagout qui permet au film de passer sans trop d'encombres les quelques coups de mou de l'intrigue, voire les quelques références aux précédents films qui tombent à plat (le retour de Bronson " Serge " Pinchot en tête).

C'est quand Molloy utilise tous les tropes familiers du genre, quand Murphy - et donc Foley - fait ce qu'il veut, que ce quatrième film tutoie la magie old school de ses aînés.
Alors certes, on pourra déplorer le fait qu'il n'apporte rien de plus qu'un revival dispensable (ce qu'il est au fond, même dans ses qualités où sa volonté, fragile, de fustiger la corruption policière dans un ersatz d'esprit The Shieldien), que ces nouveaux éléments ne s'intègrent pas totalement au portrait de famille (Taylour Page à le rôle un brin ingrat de la fille plein de reproches, Joseph Gordon-Levitt est un mélange entre Rosewood et Taggart, Bacon s'éclate même si son rôle est caricatural as hell) où même que sa mise en scène ne lui permette jamais de s'éloigner du tout-venant Netflixien/DTV-esque du moment.

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S'il y a quarante ans, Axel Foley venait mettre un petit coup de pied dans la fourmilière du buddy cop movie par la force d'un humour incendiaire, il revient cette fois par la petite porte mais avec la même assurance, pour rompre un brin le sort des legacyquels pas toujours bien lunés, tout en nous rappelant au bon souvenir d'une époque pas si lointaine, où les studios étaient capable de produire des polars légers et divertissants, sans jamais se prendre au sérieux.
Oui, notre nostalgie nous perdra, mais laissez-nous encore un peu avec Foley et sa bande.


Jonathan Chevrier


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