[CRITIQUE] : Here
Réalisateur : Bas Devos
Acteurs : Stefan Gota, Liyo Gong, Cédric Luvuezo, Saadia Bentaïeb,...
Distributeur : JHR Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Belge.
Durée : 1h22min
Synopsis :
Stefan est ouvrier dans le bâtiment à Bruxelles. Sur le point de rentrer chez lui en Roumanie, il rencontre en traversant la forêt une jeune chercheuse d’origine chinoise qui étudie les mousses et les lichens. L’attention qu’elle porte à l’invisible l’arrête net dans son projet de retour.
Critique :
Mine de rien, et même s'il n'atteint pas toujours nos salles obscures (quand bien même le cinéma du bonhomme est voisin au notre), le cinéaste belge Bas Devos est en passe de se constituer une filmographie joliment singulière d'où émerge quelques caractéristiques bien marquées (une durée limitée et ne dépassant jamais les quatre-vingt-dix minutes, une caméra posée et au plus près des corps, une propension gourmandes à jouer avec les ellipses).
Si on l'avait laissé avec une jolie curiosité quelques semaines avant la pandémie et la fermeture des salles, Ghost Tropic, petit bout de cinéma social sur la banalité poétique du quotidien, vissée sur les pérégrinations nocturnes - et involontaires - d'une femme traversant une Bruxelles endormie, le voilà de retour avec peut-être (assurément) son meilleur effort à ce jour : Here, incarnation parfaite d'un cinéma minimaliste et épuré à l'extrême, vissé sur les invisibles du quotidien - comme nous.
Dans la stricte lignée de Jim Jarmusch, Devos s'attache avec simplicité à compter la rencontre entre Stefan, ouvrier en bâtiment roumain à Bruxelles sur le point de retourner dans son pays natal (et visiblement très fan de soupe, un quasi-running gag au cœur de la narration), et Shuxiu, une jeune chercheuse d’origine chinoise qui étudie les mousses et les lichens - la bryologie, pour être plus précis.
Lui souffre d'insomnie, symbole d'un mal-être directement lié à son retour en Roumanie, elle n'a de lien avec le monde qu'au travers de sa relation avec sa tante, propriétaire et cuisinière d'un restaurant chinois.
Deux solitudes errantes, deux personnalités aux cultures bien distinctes qui vont s'entrechoquer, s'apprivoiser, s'apprendre en marchant l'un à côté de l'autre, en usant habilement du silence pour exprimer mille mots, en prêtant attention autant à l'autre qu'au monde qui les entoure.
Tout est annoncé dans le titre au fond, Here, c'est être là, affirmer son existence comme avoir conscience de ce qui existe, jouir de la quiétude de la nature autant de la présence de l'autre.
Drame qui a tout des prémisses d'une potentielle comédie romantique (qui se termine il est vrai, d'une manière un poil abrupte), le film incarne une œuvre profondément délicate et poétique prenant la forme d'une épiphanie cinématographique bienveillante, humble et généreuse, à la poésie enchanteresse.
Une fois n'est pas coutume, le bonbon charmant et magique du moment en salles, nous vient bien du plat pays.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Stefan Gota, Liyo Gong, Cédric Luvuezo, Saadia Bentaïeb,...
Distributeur : JHR Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Belge.
Durée : 1h22min
Synopsis :
Stefan est ouvrier dans le bâtiment à Bruxelles. Sur le point de rentrer chez lui en Roumanie, il rencontre en traversant la forêt une jeune chercheuse d’origine chinoise qui étudie les mousses et les lichens. L’attention qu’elle porte à l’invisible l’arrête net dans son projet de retour.
Critique :
Drame Jarmuschien en diable qui a tout des prémisses d'une potentielle jolie comédie romantique sur deux solitudes errantes qui s’apprivoisent, #Here incarne une œuvre profondément délicate et poétique, véritable épiphanie cinématographique bienveillante, humble et généreuse. pic.twitter.com/YlpRyYu8JT
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) July 11, 2024
Mine de rien, et même s'il n'atteint pas toujours nos salles obscures (quand bien même le cinéma du bonhomme est voisin au notre), le cinéaste belge Bas Devos est en passe de se constituer une filmographie joliment singulière d'où émerge quelques caractéristiques bien marquées (une durée limitée et ne dépassant jamais les quatre-vingt-dix minutes, une caméra posée et au plus près des corps, une propension gourmandes à jouer avec les ellipses).
Si on l'avait laissé avec une jolie curiosité quelques semaines avant la pandémie et la fermeture des salles, Ghost Tropic, petit bout de cinéma social sur la banalité poétique du quotidien, vissée sur les pérégrinations nocturnes - et involontaires - d'une femme traversant une Bruxelles endormie, le voilà de retour avec peut-être (assurément) son meilleur effort à ce jour : Here, incarnation parfaite d'un cinéma minimaliste et épuré à l'extrême, vissé sur les invisibles du quotidien - comme nous.
Dans la stricte lignée de Jim Jarmusch, Devos s'attache avec simplicité à compter la rencontre entre Stefan, ouvrier en bâtiment roumain à Bruxelles sur le point de retourner dans son pays natal (et visiblement très fan de soupe, un quasi-running gag au cœur de la narration), et Shuxiu, une jeune chercheuse d’origine chinoise qui étudie les mousses et les lichens - la bryologie, pour être plus précis.
Lui souffre d'insomnie, symbole d'un mal-être directement lié à son retour en Roumanie, elle n'a de lien avec le monde qu'au travers de sa relation avec sa tante, propriétaire et cuisinière d'un restaurant chinois.
Deux solitudes errantes, deux personnalités aux cultures bien distinctes qui vont s'entrechoquer, s'apprivoiser, s'apprendre en marchant l'un à côté de l'autre, en usant habilement du silence pour exprimer mille mots, en prêtant attention autant à l'autre qu'au monde qui les entoure.
Tout est annoncé dans le titre au fond, Here, c'est être là, affirmer son existence comme avoir conscience de ce qui existe, jouir de la quiétude de la nature autant de la présence de l'autre.
Drame qui a tout des prémisses d'une potentielle comédie romantique (qui se termine il est vrai, d'une manière un poil abrupte), le film incarne une œuvre profondément délicate et poétique prenant la forme d'une épiphanie cinématographique bienveillante, humble et généreuse, à la poésie enchanteresse.
Une fois n'est pas coutume, le bonbon charmant et magique du moment en salles, nous vient bien du plat pays.
Jonathan Chevrier