[CRITIQUE] : Lumberjack the monster
Réalisateur : Takashi Miike
Acteurs : Kazuya Kamenashi, Nanao, Riho Yoshioka, Keisuke Horibe,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Thriller, Épouvante-horreur.
Nationalité : Japonais.
Durée : 1h59min
Synopsis :
Après avoir survécu à l'attaque d'un tueur en série masqué, l'avocat impitoyable Akira Ninomiya se lance sur le chemin de la vengeance.
Critique :
Acteurs : Kazuya Kamenashi, Nanao, Riho Yoshioka, Keisuke Horibe,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Thriller, Épouvante-horreur.
Nationalité : Japonais.
Durée : 1h59min
Synopsis :
Après avoir survécu à l'attaque d'un tueur en série masqué, l'avocat impitoyable Akira Ninomiya se lance sur le chemin de la vengeance.
Critique :
Jonglant habilement entre le thriller psychologique et le fantastique avec une bonne dose de grotesque, #LumberjackTheMonster se fait une bonne cuvée Miikienne, où le cinéaste délaisse toute idée d'une narration cohérente, au profit de l'adrénaline et d'une violence exagérée. pic.twitter.com/Ah9Bz24YhK
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) June 4, 2024
N'ayons pas peur des mots, le vénéré Takashi Miike est sans l'ombre d'un ombre d'un doute, le cinéaste le plus fou, prolifique (la barre des cent films est déjà atteinte...) et extravagant qui est venu bousculé de son talent le septième art de ses trente dernières années, tous genres et continents confondus, lui qui a su se frayer un chemin dans nos coeurs de cinephiles - mais surtout en Occident - grâce à Audition, une claque sans nom dont personne ne s'en est véritablement remis.
Un touche-à-tout iconoclaste, qui a aligné les péloches avec une frénésie proprement indécente - Woody Allen peut aller se rhabiller dix fois -, au point même d'aborder tous les fronts et formats possibles, tant il est aussi à l'aise avec les petites productions bricolées qu'avec les grosses montures produits par les majors.
Un grand bonhomme qui ne semble vivre que pour tourner et qui, on l'espère, ne s'arrêtera pas tout de suite, surtout qu'il n'a pas perdu un iota de son mojo au fil des décennies, malgré quelques séances il est vrai, résolument plus mineures.
Son nouvel effort en date, Lumberjack the monster est, soyons un tant soit peu soit honnête, fait un peu de cette pellicule-là en comparaison des gros pics de sa filmographie, aussi satisfaisant et efficace soit-il, lui qui jongle entre le thriller psychologique et le fantastique pure avec une bonne grosse dose de grotesque, pour mieux incarner une balade tout autant déglinguée et intense que ridiculeusement alambiquée, dans les méandres de la psyché tortueuse d'un tueur en série - qui laisse ses victimes avec le cerveau méticuleusement ôté de leur caboche -, à travers l'obsession vengeresse de l'une de ses victimes (Akira Ninomiya, un avocat tout autant fou qu'impitoyable, qui a une puce dans le cerveau bloquant, littéralement, son sens de l'empathie) qui a su lui échapper, et avec qui il se lance dans un jeu du chat et de la souris mortel.
À la fois intense et furieusement prévisible, d'autant qu'il se perd dans un dédale de dialogues sur-explicatifs pour ne pas perdre un auditoire qui, à la base, n'est pas forcément là pour suivre une intrigue cohérente (on est chez Miike, se perdre ai cœur de l'ultra-violence, est sensiblement le but de chaque séance), le film conserve tout du long son attrait par la force expressive de la mise en scène de son orfèvre d'auteur, dont la caméra virevoltante et énervée sublime autant la photographie lugubre de Nobuyasu Kita (qui rend lumineuse les entrailles dangereuses d'une Tokyo rarement aussi peu accueillante), qu'elle est elle-même dynamitée par le montage énergique de Naoichiro Sagara.
Sacrifiant comme assez souvent, la profondeur de ses personnages - sans trop de nuances - au profit de l'adrénaline et d'une violence savamment exagérée, Lumberjack the monster se fait néanmoins une nouvelle exploration brutale et implacable dans la noirceur de l'âme humaine, balancée dans un shaker à l'énergie débordante.
Qu'on se le dise, les excursions aux enfers de Takashi Miike, même avec les affres du temps qui passe, restent quand-même toujours aussi chouette.
Jonathan Chevrier
Un touche-à-tout iconoclaste, qui a aligné les péloches avec une frénésie proprement indécente - Woody Allen peut aller se rhabiller dix fois -, au point même d'aborder tous les fronts et formats possibles, tant il est aussi à l'aise avec les petites productions bricolées qu'avec les grosses montures produits par les majors.
Un grand bonhomme qui ne semble vivre que pour tourner et qui, on l'espère, ne s'arrêtera pas tout de suite, surtout qu'il n'a pas perdu un iota de son mojo au fil des décennies, malgré quelques séances il est vrai, résolument plus mineures.
Image via Netflix |
Son nouvel effort en date, Lumberjack the monster est, soyons un tant soit peu soit honnête, fait un peu de cette pellicule-là en comparaison des gros pics de sa filmographie, aussi satisfaisant et efficace soit-il, lui qui jongle entre le thriller psychologique et le fantastique pure avec une bonne grosse dose de grotesque, pour mieux incarner une balade tout autant déglinguée et intense que ridiculeusement alambiquée, dans les méandres de la psyché tortueuse d'un tueur en série - qui laisse ses victimes avec le cerveau méticuleusement ôté de leur caboche -, à travers l'obsession vengeresse de l'une de ses victimes (Akira Ninomiya, un avocat tout autant fou qu'impitoyable, qui a une puce dans le cerveau bloquant, littéralement, son sens de l'empathie) qui a su lui échapper, et avec qui il se lance dans un jeu du chat et de la souris mortel.
À la fois intense et furieusement prévisible, d'autant qu'il se perd dans un dédale de dialogues sur-explicatifs pour ne pas perdre un auditoire qui, à la base, n'est pas forcément là pour suivre une intrigue cohérente (on est chez Miike, se perdre ai cœur de l'ultra-violence, est sensiblement le but de chaque séance), le film conserve tout du long son attrait par la force expressive de la mise en scène de son orfèvre d'auteur, dont la caméra virevoltante et énervée sublime autant la photographie lugubre de Nobuyasu Kita (qui rend lumineuse les entrailles dangereuses d'une Tokyo rarement aussi peu accueillante), qu'elle est elle-même dynamitée par le montage énergique de Naoichiro Sagara.
Image via Netflix |
Sacrifiant comme assez souvent, la profondeur de ses personnages - sans trop de nuances - au profit de l'adrénaline et d'une violence savamment exagérée, Lumberjack the monster se fait néanmoins une nouvelle exploration brutale et implacable dans la noirceur de l'âme humaine, balancée dans un shaker à l'énergie débordante.
Qu'on se le dise, les excursions aux enfers de Takashi Miike, même avec les affres du temps qui passe, restent quand-même toujours aussi chouette.
Jonathan Chevrier