[CRITIQUE/RESSORTIE] : Star Wars : Épisode I - La Menace Fantôme
Réalisateur : George Lucas
Avec : Liam Neeson, Ewan McGregor, Natalie Portman, Jake Lloyd, Ian McDarmid,…
Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : 115 M$
Genre : Aventure, Fantastique, Science-fiction.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h13min
Date de sortie : 13 octobre 1999
Date de ressortie : 1er mai 2024
Synopsis :
Avant de devenir un célèbre chevalier Jedi, et bien avant de se révéler l’âme la plus noire de la galaxie, Anakin Skywalker est un jeune esclave sur la planète Tatooine. La Force est déjà puissante en lui et il est un remarquable pilote de Podracer. Le maître Jedi Qui-Gon Jinn le découvre et entrevoit alors son immense potentiel.
Pendant ce temps, l’armée de droïdes de l’insatiable Fédération du Commerce a envahi Naboo, une planète pacifique, dans le cadre d’un plan secret des Sith visant à accroître leur pouvoir. Pour défendre la reine de Naboo, Amidala, les chevaliers Jedi vont devoir affronter le redoutable Seigneur Sith, Dark Maul.
Critique :
Véritable phénomène cinématographique, culturel et sociologique qui n'est plus que l'ombre d'elle-même depuis qu'elle est passé sous le pavillon de la firme aux grandes oreilles, la saga Star Wars, qui a autant se déclinaison désormais que de films ancrés dans sa structure originale, avait déjà connu un séisme aux abords du nouveau millénaire, lorsque George Lucas, son paternel, qui n'avait jusqu'ici réellement été impliqué derrière la caméra que pour sa première monture - Un Nouvel Espoir -, s'était lancé dans l'idée aussi folle qu'opportuniste (n'ayons pas peur des mots) d'offrir à la fois un lifting aux trois premiers films - monumentale erreur -, et une trilogie prequelle pour mieux exprimer les origines d'une destinée dont nous avions tous conscience et connaissance de l'issue, celle tragique d'Anakin Skywalker/Dark Vador (monumentale erreur bis).
S'il est désormais plus honnête de penser, le poids des années faisant leur office, que George Lucas est - définitivement - un meilleur commercial plus qu'un meilleur cinéaste (si Disney lui a succédé, personne mieux que lui n'a su aussi habilement presser un produit au potentiel commercial inextinguible, tout en alimentant sa propre gloire et son auto-fétichisme marqué), l'illusion était encore parfaite en 1999, tant L'Épisode I - La Menace Fantôme pouvait, et peut toujours, prétendre au titre du film le plus attendu de l'histoire du cinéma, à une heure où la salle obscure n'avait pas encore perdu de son pouvoir sacré.
Un statut qui, même malgré lui, en faisait déjà une sorte de petit échec avant même de passer par la case écriture, puisqu'il était acquis qu'il se confronterait à la tâche impossible de répondre aux énormes attentes d'un public aussi loyal qu'il était tout autant enclin à le crucifier qu'à le déifier.
Mais faisant fît du " à quoi bon ? ", Lucas a persisté et signé et, sans tambour ni trompettes, la déception s'est imposée et, vingt-cinq ans plus tard, elle persiste encore et toujours dans sa domination même si, l'honnêteté de la maturité oblige, tout n'est décemment pas à jeter dans ce premier prequel un poil paresseux mais divertissant - à la différence de son abominable suite, L'Attaque des Clones.
Au-delà même de la vacuité d'une histoire qui ne méritait qu'un seul film (et encore, La Revanche des Siths démontrera péniblement que même sur deux petites heures, George Lucas n'a jamais véritablement su caractériser le passage du côté obscur de l'aîné des Skywalker), c'est l'incapacité criante qu'à pu connaître le cinéaste dès ce premier opus, à rendre son action entraînante et vibrante (excepté la course de pods et le final de l'Episode I, l'ouverture de l'Episode III et des deux affrontements homériques), à rendre son émotion réellement impactante ou même ses personnages suffisamment profonds (quitte même à rendre les origines du couple Padmé/Anakin profondément gênante), qui frustre le plus; et non les pitreries de Jar Jar Binks, dont la maladresse semble tout droit sortie du pire des DTV Disney, difficilement intégré dans une intrigue qui n'a absolument pas besoin de lui.
Et n'oubliez pas depuis, d'ajouter à cette popote maléfique, une 3D qui ne fait que pointer encore plus tragiquement les fêlures de cet édifice déséquilibré dès sa base, engoncé qu'il est dans sa volonté maladroite d'élargir plus ou moins sérieusement sa mythologie (la mise en images des premières manœuvres de Dark Sidious pour faire tomber la République et les Jedis, et finalement prendre le pouvoir en tant que Chancelier suprême), tout en louchant avec négligence vers le divertissement familial limité, via un esprit juvénile qui n'a d'humour que les intentions.
Mais, comme dit plus haut, tout n'est pas à jeter et de jolies satisfactions résistent au temps et à une nostalgie persistante, dans cet opus peut-être plus terrestre qu'il le devrait : Liam Neeson et Ewan McGregor en tête, parfait dans les rôles de Qui-Gon Jinn et Obi-Wan Kenobi, la course de pods sur Tatooine (peut-être la meilleure séquence de toute la prélogie) mais également ce fameux duel à trois sabres impliquant Dark Maul, Qui-Gon et Obi-Wan, accompagné des sonorités folles de Duel of the Fates (l'une des plus belles compositions de John Williams, tout simplement).
Un Dark Maul dont la présence charismatique aurait évidemment mérité un peu plus de gras, tout comme un combat final aussi jouissif que frustrant, sacrifié sur l'autel d'une structure à triple point de vue, piquée au Retour du Jedi (mais sans sa réussite).
Pas de quoi transformer le plomb en or, mais suffisant pour rendre un énième visionnage à l'issue prévisible, moins pénible que ce qu'aura pu offrir la saga peut de temps après, mais surtout depuis...
Jonathan Chevrier
Avec : Liam Neeson, Ewan McGregor, Natalie Portman, Jake Lloyd, Ian McDarmid,…
Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : 115 M$
Genre : Aventure, Fantastique, Science-fiction.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h13min
Date de sortie : 13 octobre 1999
Date de ressortie : 1er mai 2024
Synopsis :
Avant de devenir un célèbre chevalier Jedi, et bien avant de se révéler l’âme la plus noire de la galaxie, Anakin Skywalker est un jeune esclave sur la planète Tatooine. La Force est déjà puissante en lui et il est un remarquable pilote de Podracer. Le maître Jedi Qui-Gon Jinn le découvre et entrevoit alors son immense potentiel.
Pendant ce temps, l’armée de droïdes de l’insatiable Fédération du Commerce a envahi Naboo, une planète pacifique, dans le cadre d’un plan secret des Sith visant à accroître leur pouvoir. Pour défendre la reine de Naboo, Amidala, les chevaliers Jedi vont devoir affronter le redoutable Seigneur Sith, Dark Maul.
Critique :
#LaMenaceFantôme à un quart de siècle au compteur et ne vieillit pas forcément bien. Pas tant un mauvais film que le symbole d'une prélogie bancale et dispensable ou Lucas opère un retour trop ciblé pour son bien, au coeur de la force. +1 pour la course de modules et Dark Maul. pic.twitter.com/wb3fFTCmRn
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) May 5, 2024
Véritable phénomène cinématographique, culturel et sociologique qui n'est plus que l'ombre d'elle-même depuis qu'elle est passé sous le pavillon de la firme aux grandes oreilles, la saga Star Wars, qui a autant se déclinaison désormais que de films ancrés dans sa structure originale, avait déjà connu un séisme aux abords du nouveau millénaire, lorsque George Lucas, son paternel, qui n'avait jusqu'ici réellement été impliqué derrière la caméra que pour sa première monture - Un Nouvel Espoir -, s'était lancé dans l'idée aussi folle qu'opportuniste (n'ayons pas peur des mots) d'offrir à la fois un lifting aux trois premiers films - monumentale erreur -, et une trilogie prequelle pour mieux exprimer les origines d'une destinée dont nous avions tous conscience et connaissance de l'issue, celle tragique d'Anakin Skywalker/Dark Vador (monumentale erreur bis).
Copyright Twentieth Century Fox France |
S'il est désormais plus honnête de penser, le poids des années faisant leur office, que George Lucas est - définitivement - un meilleur commercial plus qu'un meilleur cinéaste (si Disney lui a succédé, personne mieux que lui n'a su aussi habilement presser un produit au potentiel commercial inextinguible, tout en alimentant sa propre gloire et son auto-fétichisme marqué), l'illusion était encore parfaite en 1999, tant L'Épisode I - La Menace Fantôme pouvait, et peut toujours, prétendre au titre du film le plus attendu de l'histoire du cinéma, à une heure où la salle obscure n'avait pas encore perdu de son pouvoir sacré.
Un statut qui, même malgré lui, en faisait déjà une sorte de petit échec avant même de passer par la case écriture, puisqu'il était acquis qu'il se confronterait à la tâche impossible de répondre aux énormes attentes d'un public aussi loyal qu'il était tout autant enclin à le crucifier qu'à le déifier.
Mais faisant fît du " à quoi bon ? ", Lucas a persisté et signé et, sans tambour ni trompettes, la déception s'est imposée et, vingt-cinq ans plus tard, elle persiste encore et toujours dans sa domination même si, l'honnêteté de la maturité oblige, tout n'est décemment pas à jeter dans ce premier prequel un poil paresseux mais divertissant - à la différence de son abominable suite, L'Attaque des Clones.
Copyright Twentieth Century Fox France |
Au-delà même de la vacuité d'une histoire qui ne méritait qu'un seul film (et encore, La Revanche des Siths démontrera péniblement que même sur deux petites heures, George Lucas n'a jamais véritablement su caractériser le passage du côté obscur de l'aîné des Skywalker), c'est l'incapacité criante qu'à pu connaître le cinéaste dès ce premier opus, à rendre son action entraînante et vibrante (excepté la course de pods et le final de l'Episode I, l'ouverture de l'Episode III et des deux affrontements homériques), à rendre son émotion réellement impactante ou même ses personnages suffisamment profonds (quitte même à rendre les origines du couple Padmé/Anakin profondément gênante), qui frustre le plus; et non les pitreries de Jar Jar Binks, dont la maladresse semble tout droit sortie du pire des DTV Disney, difficilement intégré dans une intrigue qui n'a absolument pas besoin de lui.
Et n'oubliez pas depuis, d'ajouter à cette popote maléfique, une 3D qui ne fait que pointer encore plus tragiquement les fêlures de cet édifice déséquilibré dès sa base, engoncé qu'il est dans sa volonté maladroite d'élargir plus ou moins sérieusement sa mythologie (la mise en images des premières manœuvres de Dark Sidious pour faire tomber la République et les Jedis, et finalement prendre le pouvoir en tant que Chancelier suprême), tout en louchant avec négligence vers le divertissement familial limité, via un esprit juvénile qui n'a d'humour que les intentions.
Copyright Twentieth Century Fox France |
Mais, comme dit plus haut, tout n'est pas à jeter et de jolies satisfactions résistent au temps et à une nostalgie persistante, dans cet opus peut-être plus terrestre qu'il le devrait : Liam Neeson et Ewan McGregor en tête, parfait dans les rôles de Qui-Gon Jinn et Obi-Wan Kenobi, la course de pods sur Tatooine (peut-être la meilleure séquence de toute la prélogie) mais également ce fameux duel à trois sabres impliquant Dark Maul, Qui-Gon et Obi-Wan, accompagné des sonorités folles de Duel of the Fates (l'une des plus belles compositions de John Williams, tout simplement).
Un Dark Maul dont la présence charismatique aurait évidemment mérité un peu plus de gras, tout comme un combat final aussi jouissif que frustrant, sacrifié sur l'autel d'une structure à triple point de vue, piquée au Retour du Jedi (mais sans sa réussite).
Pas de quoi transformer le plomb en or, mais suffisant pour rendre un énième visionnage à l'issue prévisible, moins pénible que ce qu'aura pu offrir la saga peut de temps après, mais surtout depuis...
Jonathan Chevrier