[CRITIQUE] : Comme un lundi
Réalisateur : Ryo Takebayashi
Acteurs : Makita Sports, Wan Marui, Koki Osamura, Yugo Mikawa, Ryô Ikeda,...
Distributeur : Art House
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Japonais.
Durée : 1h23min.
Synopsis :
Votre boss vous harcèle ? Vos collègues vous épuisent ? Vous ne voulez plus retourner au bureau ? Vous n’imaginez pas ce que traversent Yoshikawa et ses collègues ! Car, en plus des galères, ils sont piégés dans une boucle temporelle... qui recommence chaque lundi ! Entre deux rendez-vous client, réussiront-ils à trouver la sortie ?
Critique :
Résolument dans la tranche supérieure de toutes les péloches ayant gentiment pillé la référence absolue Un Jour sans Fin de feu Harold Ramis, Palm Springs de Max Barbakow - et avec un brillant scénario d'Andy Siara - révolutionnait avec enthousiasme, à l'instar de la merveilleuse série made in Netflix Poupée Russe, la rugosité du concept de l'emprisonnement dans une boucle temporelle, en le plaçant au coeur des artifices d'une comédie romantique saupoudrée d'un double récit initiatique infiniment touchant et empathique.
Acteurs : Makita Sports, Wan Marui, Koki Osamura, Yugo Mikawa, Ryô Ikeda,...
Distributeur : Art House
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Japonais.
Durée : 1h23min.
Synopsis :
Votre boss vous harcèle ? Vos collègues vous épuisent ? Vous ne voulez plus retourner au bureau ? Vous n’imaginez pas ce que traversent Yoshikawa et ses collègues ! Car, en plus des galères, ils sont piégés dans une boucle temporelle... qui recommence chaque lundi ! Entre deux rendez-vous client, réussiront-ils à trouver la sortie ?
Critique :
Fustigeant l'individualisme et la culture du travail profondément toxique au Japon, à travers le prisme du fantastique et de la comédie satirique, #CommeUnLundi, à la fois modeste, joliment naïf et peut-être un poil surfait, n'en est pas moins une séance aussi drôle que touchante pic.twitter.com/xn059qcDpk
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) May 6, 2024
Résolument dans la tranche supérieure de toutes les péloches ayant gentiment pillé la référence absolue Un Jour sans Fin de feu Harold Ramis, Palm Springs de Max Barbakow - et avec un brillant scénario d'Andy Siara - révolutionnait avec enthousiasme, à l'instar de la merveilleuse série made in Netflix Poupée Russe, la rugosité du concept de l'emprisonnement dans une boucle temporelle, en le plaçant au coeur des artifices d'une comédie romantique saupoudrée d'un double récit initiatique infiniment touchant et empathique.
Une vraie bombe incarnant sans trembler une évasion science-fictionnelle aussi délirante qu'elle est désarmante de tendresse, donnant du sens à l'apparente insignifiance de la vie avec un enthousiasme contagieux.
Copyright Arthouse |
Bonne nouvelle, un petit bout de cinéma venu tout droit du Pays du soleil levant, vient tout juste de lui damner le pion en complexifiant encore un peu plus son équation familière : plusieurs personnages impliqués dans une seule et même boucle temporelle qui dure non pas une journée mais bien une semaine, le tout flanqué au coeur d'un cadre professionnel aussi isolé qu'anxiogène - un open space.
C'est la belle promesse vendue donc par Comme un lundi de Ryo Takebayashi, qui s'offre une déclinaison rafraîchissante et divertissante de ce sous-genre en enfermant une poignée d'employés dans un paradoxe temporel sur leur lieu de travail.
Une sorte d'éternité punitive et professionnelle partagée (puisque continuellement à l'échelle du bureau, unique lieu de cette boucle), à la fois terrifiante et burlesque tant elle rabat savamment les cartes (ici ce n'est pas le personnage principal qui est le seul et encore moins le premier, à remarquer ce phénomène temporel, puisqu'il est convaincu de cette vérité par d'autres figures conscientes et fatiguées d'être plongées dans cette interminable répétitivité), creuse intelligemment et progressivement la profondeur de ses personnages, le tout en étant joliment méta dans son réquisitoire.
De la sempiternelle nécessité de grandir/mûrir/évolué inhérente au genre, Takebayashi lui juxtapose donc un pendant un poil moins personnel et plus collectif, dans un souci d'entraide et de cohérence ou seule la cohésion et la communication peut offrir une porte de sortie, sorte de projet de travail commun sur l'importance de prendre des décisions, à l'issue pourtant étrangement réelle : faire d'une routine plus saine un antidote à... la routine.
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Fustigeant avec pertinence l'individualisme et la culture du travail profondément toxique au Japon (une thématique on ne peut plus actuelle), à travers le prisme du fantastique débridé et de la comédie satirique et foutraque, Comme un Lundi, à la fois modeste et tendrement naïf (si la passion doit survivre à tout, l'esprit collectif ne résout lui définitivement pas tous les maux) même si peut-être un poil surfait, n'en est pas moins une vraie expérience drôle et touchante tout en rupture de tons délicieuses, comme on aimerait en voir plus souvent.
Two words : Bam pigeon.
Jonathan Chevrier
Akemi Yoshikawa est une jeune créative dans une petite agence de communication japonaise. Son quotidien est rythmé par les blagues de son patron, des clients indécis et colériques et des collègues gentils mais un peu encombrants. Akemi a la gagne et vise un poste dans une agence plus prestigieuse. Tellement obsédée par cette promotion, elle en oublie qu’elle a une vie privée mais surtout se retrouve sans s’en rendre compte dans une boucle temporelle qui la fait revivre indéfiniment la même semaine.
Comme un lundi se place dans le genre tendance et presque éculé du film de boucle temporelle. Popularisé par la comédie romantique devenue culte - même si selon mon humble avis un poil misogyne - Un jour sans fin, le genre est revenu en force dernièrement dans l’horreur (Happy Birthdead), la comédie romantique (Palm Springs) ou la comédie tout court (Beyond the Infinite Two Minutes). Phénomène facilement associable à l’impression de tourner en rond dans nos vies et sur nos réseaux sociaux.
Le monde du travail est le décor parfait pour évoquer ce marasme qui nous empare lorsque tous les jours se suivent et se ressemblent, d’autant plus au Japon où le travail a une place proéminente avec des conditions infernales. Nous vivons une véritable révolution autour de la notion de travail. Le presque fanatisme actuel autour de la série The Office (2005-2013) n’est pas un hasard. La série a sentie bien en avance toutes les contradictions qui se jouaient dans les bureaux et à quel point le mythe de l’accomplissement au travail était faux et dangereux. The Office a ouvert la voie à de nombreuses productions qui remettent en question l’équilibre vie privée/travail et la balance entre individualisme et collectif : impossible de ne pas évoquer Severance, série de science-fiction (Dan Erickson) où il est possible de séparer sa personne en deux, celle qui va travailler et celle qui profite de sa vie en dehors du travail. L’une oubliant les souvenirs de l’autre. Je vous laisse imaginer le quotidien de celle qui ne vit absolument qu’au travail… Comme un lundi se place dans un registre plus léger mais propose une réflexion similaire.
L’atout principal du film est sa légèreté dans l’écriture. Les co-scénaristes Saeri Natsuo, Ryo Takebayashi ont réussi à éviter la lourdeur qui peut accompagner les films de boucle temporelle grâce à une écriture des personnages pétillante et des changement d’objectif fréquents. Le réalisateur Ryo Takebayashi est avant tout un artiste qui expérimente avec différents formats et cela se ressent. Il commence sa carrière avec le projet participatif BestFriends.com, pièce de théâtre virtuelle et diffusée en live dans laquelle le personnage - déjà joué par la mutine Wan Maru - interagit avec les spectateurs. Il réalise ensuite le film documentaire Bookmark 14, où il suit le quotidien d’une classe au collège. Ce côté touche à tout, ludique, se ressent par les nombreuses ruptures de ton dans Comme un lundi.
Comme un lundi est un film joyeux et joliment cafouilleux qui propose une douce réflexion sur la place du travail dans la société. Il questionne les relations entre l’individu et le collectif tout en évoquant le besoin de rêver pour exister. Derrière la comédie qui peut paraître un peu simple se cache une myriade de pistes de réflexion portées par des personnages attachants et une écriture légère et équilibrée. Un film bien dans son époque.
Éléonore Tain
Comme un lundi se place dans le genre tendance et presque éculé du film de boucle temporelle. Popularisé par la comédie romantique devenue culte - même si selon mon humble avis un poil misogyne - Un jour sans fin, le genre est revenu en force dernièrement dans l’horreur (Happy Birthdead), la comédie romantique (Palm Springs) ou la comédie tout court (Beyond the Infinite Two Minutes). Phénomène facilement associable à l’impression de tourner en rond dans nos vies et sur nos réseaux sociaux.
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Le monde du travail est le décor parfait pour évoquer ce marasme qui nous empare lorsque tous les jours se suivent et se ressemblent, d’autant plus au Japon où le travail a une place proéminente avec des conditions infernales. Nous vivons une véritable révolution autour de la notion de travail. Le presque fanatisme actuel autour de la série The Office (2005-2013) n’est pas un hasard. La série a sentie bien en avance toutes les contradictions qui se jouaient dans les bureaux et à quel point le mythe de l’accomplissement au travail était faux et dangereux. The Office a ouvert la voie à de nombreuses productions qui remettent en question l’équilibre vie privée/travail et la balance entre individualisme et collectif : impossible de ne pas évoquer Severance, série de science-fiction (Dan Erickson) où il est possible de séparer sa personne en deux, celle qui va travailler et celle qui profite de sa vie en dehors du travail. L’une oubliant les souvenirs de l’autre. Je vous laisse imaginer le quotidien de celle qui ne vit absolument qu’au travail… Comme un lundi se place dans un registre plus léger mais propose une réflexion similaire.
L’atout principal du film est sa légèreté dans l’écriture. Les co-scénaristes Saeri Natsuo, Ryo Takebayashi ont réussi à éviter la lourdeur qui peut accompagner les films de boucle temporelle grâce à une écriture des personnages pétillante et des changement d’objectif fréquents. Le réalisateur Ryo Takebayashi est avant tout un artiste qui expérimente avec différents formats et cela se ressent. Il commence sa carrière avec le projet participatif BestFriends.com, pièce de théâtre virtuelle et diffusée en live dans laquelle le personnage - déjà joué par la mutine Wan Maru - interagit avec les spectateurs. Il réalise ensuite le film documentaire Bookmark 14, où il suit le quotidien d’une classe au collège. Ce côté touche à tout, ludique, se ressent par les nombreuses ruptures de ton dans Comme un lundi.
Copyright Arthouse |
Comme un lundi est un film joyeux et joliment cafouilleux qui propose une douce réflexion sur la place du travail dans la société. Il questionne les relations entre l’individu et le collectif tout en évoquant le besoin de rêver pour exister. Derrière la comédie qui peut paraître un peu simple se cache une myriade de pistes de réflexion portées par des personnages attachants et une écriture légère et équilibrée. Un film bien dans son époque.
Éléonore Tain
Comme un lundi nous offre une nouvelle approche du film de boucle temporelle. Concept ô combien écumé dans les films et les séries, on cherche toujours la faille qui semble ici bien difficile à déceler tant les propositions semblent toutes examinées en à peine une heure trente de métrage.
Faisant un pied de nez à ses ancêtres cinématographiques, il tente et réussi en peu de temps et en quasi huis clos à divertir avec sincérité et humour.
Un vrai bon moment de renouveau !
Jess
Faisant un pied de nez à ses ancêtres cinématographiques, il tente et réussi en peu de temps et en quasi huis clos à divertir avec sincérité et humour.
Un vrai bon moment de renouveau !
Jess