[CRITIQUE] : Averroès & Rosa Parks
Réalisateur : Nicolas Philibert
Acteurs : -
Distributeur : Les Films du Losange
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Français.
Durée : 2h23min.
Synopsis :
Averroès et Rosa Parks : deux unités de l’hôpital Esquirol, qui relèvent - comme l’Adamant - du Pôle psychiatrique Paris-Centre. Des entretiens individuels aux réunions « soignants-soignés », le cinéaste s’attache à montrer une certaine psychiatrie, qui s’efforce encore d’accueillir et de réhabiliter la parole des patients. Peu à peu, chacun d’eux entrouvre la porte de son univers. Dans un système de santé de plus en plus exsangue, comment réinscrire des êtres esseulés dans un monde partagé ?
Critique :
Un an à peine après son fantastique Sur L'Adamant, pour lequel il est reparti de la Berlinale avec le prestigieux Ours d'or, Nicolas Philibert, définitivement plus prolifique que jamais, nous revient déjà avec Averroès & Rosa Parks, second volet de son triptyque sur sa plongée au coeur du pôle psychiatrique Paris-Centre (en attendant sa conclusion, La Machine à écrire et autres sources de tracas, en salles le 17 avril prochain), cette fois vissé sur la vérité des deux unités qui donnent leur titre au film : Averroès et Rosa Parks.
Une nouvelle fois, fruit d'entretiens individuels ou même de réunions « soignants-soignés », Philibert décortique la mécanique complexe de la guérison d'une psychiatrie qui donne/réhabilite la parole des patients, qui met l'humain au centre à une heure où notre système de santé en est dépourvu dans ses plus hautes sphères, où notre système de santé a dépassé le simple stade (supposément alarmant pourtant) de l'agonie.
Si les sujets de cette enquête/expertise change, la méthode miraculeuse du cinéaste elle, n'a définitivement rien perdu de sa superbe entre deux efforts.
D'une rigueur absolue autant qu'elle est d'une retenue rare, entre des gros plans serrés au plus près des corps et des visages, et un positionnement à parfaite distance pour ne pas se perdre dans un voyeurisme putassier, sa caméra sublime des histoires aussi bien pleine d'impuissance que de solitude, des récits aussi touchants qu'ils nous apparaissent comme familiers, qui traversent le temps de quelques mots, les instances emprisonnantes et infiniment douloureuses de leurs pathologies.
Si Sur L'Adamant était un film sur l'espace, Averroès & Rosa Parks se fait un film sur le temps, celui que l'on suspend comme celui que l'on ravive par les mots, par les souvenirs ou même celui que l'on est en passe d'écrire, Philibert retrouvant le même équilibre délicat entre rigueur et empathie, entre lucidité et humanité, pour signer une nouvelle œuvre passionnée et passionnante incarnant autant un hommage aux soignants, qu'un regard joyeux et humain sur la maladie.
Vivement La Machine à écrire et autres sources de tracas donc, et le mot est faible.
Jonathan Chevrier
Acteurs : -
Distributeur : Les Films du Losange
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Français.
Durée : 2h23min.
Synopsis :
Averroès et Rosa Parks : deux unités de l’hôpital Esquirol, qui relèvent - comme l’Adamant - du Pôle psychiatrique Paris-Centre. Des entretiens individuels aux réunions « soignants-soignés », le cinéaste s’attache à montrer une certaine psychiatrie, qui s’efforce encore d’accueillir et de réhabiliter la parole des patients. Peu à peu, chacun d’eux entrouvre la porte de son univers. Dans un système de santé de plus en plus exsangue, comment réinscrire des êtres esseulés dans un monde partagé ?
Critique :
Si #SurLAdamant était un film sur l'espace, #AverroèsAndRosaParks se fait un film sur le temps, Philibert retrouvant ici le même équilibre délicat entre lucidité et empathie pour signer autant un magnifique hommage aux soignants, qu'un regard joyeux et humain sur la maladie. pic.twitter.com/8OuuATW5ok
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) March 20, 2024
Un an à peine après son fantastique Sur L'Adamant, pour lequel il est reparti de la Berlinale avec le prestigieux Ours d'or, Nicolas Philibert, définitivement plus prolifique que jamais, nous revient déjà avec Averroès & Rosa Parks, second volet de son triptyque sur sa plongée au coeur du pôle psychiatrique Paris-Centre (en attendant sa conclusion, La Machine à écrire et autres sources de tracas, en salles le 17 avril prochain), cette fois vissé sur la vérité des deux unités qui donnent leur titre au film : Averroès et Rosa Parks.
Copyright Les Films du Losange |
Une nouvelle fois, fruit d'entretiens individuels ou même de réunions « soignants-soignés », Philibert décortique la mécanique complexe de la guérison d'une psychiatrie qui donne/réhabilite la parole des patients, qui met l'humain au centre à une heure où notre système de santé en est dépourvu dans ses plus hautes sphères, où notre système de santé a dépassé le simple stade (supposément alarmant pourtant) de l'agonie.
Si les sujets de cette enquête/expertise change, la méthode miraculeuse du cinéaste elle, n'a définitivement rien perdu de sa superbe entre deux efforts.
D'une rigueur absolue autant qu'elle est d'une retenue rare, entre des gros plans serrés au plus près des corps et des visages, et un positionnement à parfaite distance pour ne pas se perdre dans un voyeurisme putassier, sa caméra sublime des histoires aussi bien pleine d'impuissance que de solitude, des récits aussi touchants qu'ils nous apparaissent comme familiers, qui traversent le temps de quelques mots, les instances emprisonnantes et infiniment douloureuses de leurs pathologies.
Copyright Les Films du Losange |
Si Sur L'Adamant était un film sur l'espace, Averroès & Rosa Parks se fait un film sur le temps, celui que l'on suspend comme celui que l'on ravive par les mots, par les souvenirs ou même celui que l'on est en passe d'écrire, Philibert retrouvant le même équilibre délicat entre rigueur et empathie, entre lucidité et humanité, pour signer une nouvelle œuvre passionnée et passionnante incarnant autant un hommage aux soignants, qu'un regard joyeux et humain sur la maladie.
Vivement La Machine à écrire et autres sources de tracas donc, et le mot est faible.
Jonathan Chevrier