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[CRITIQUE] : Cabrini


Réalisateur : Alejandro Monteverde
Acteurs : Cristiana Dell'Anna, John LithgowDavid Morse, Lex Scott Davis,...
Distributeur : Saje Distribution
Budget : -
Genre : Biopic, Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h25min.

Synopsis :
Quand sœur Francesca Cabrini débarque à New York en 1889, elle ne possède rien, tout comme des milliers d’immigrants italiens. Avec l’aide de quelques sœurs, malgré sa santé fragile et son isolement dans une société patriarcale, elle va se lancer dans une aventure sans précédent, construisant un orphelinat, puis un hôpital et progressivement un véritable « empire de l’espoir ».

Son audace, sa pugnacité et sa charité feront d’elle la première sainte des Etats-Unis d’Amérique, canonisée en 1946 par le pape Pie XII.



Critique :



Dans un paysage cinématographique populaire majoritairement dominé/gangrenné par des projets simplistes (pour être poli) usant inlassablement de la même formule établie et éprouvée, le biopic estampillé moderne se sent parfois comme la proposition la plus cheap et déclinable du marché et, paradoxalement, la plus usée parce qu'elle est justement l'incarnation parfaite de la facilité, pour peu que la figure choisie ait une existence un minimum remplie (quoique).

Rares sont alors les cinéastes à essayer un tant soit peu de se démarquer de cette popote familière et redondante de l'hagiographie Wikipedia-esque, à vouloir s'écarter du tout-venant conventionnel à travers des histoires ambitieuses, pensées autant pour divertir que pour instruire leur auditoire (voire même aussi et surtout, respecter leur sujet).

Copyright Saje Distribution

Tout l'opposé du Cabrini signé Alejandro Monteverde, déjà auteur du risible et hypocrite Sound of Freedom, biopic ennuyé et ennuyeux de sœur Francesca Cabrini, première sainte des Etats-Unis d’Amérique canonisée en 1946 par le pape Pie XII, et qui a donc les honneurs de la pire intronisation possible sur grand écran qui soit.

Récit méticuleusement pieux vissé sur le parcours en terres ricaines de sœur Cabrini (son combat au coeur d'un Lower Manhattan en proie à la violence et à l'adversité, pour sauver les opprimés tout en défiant le pouvoir politique et ecclésiastique en place), enrobé dans une guimauve périmée de thèmes universels (le courage et la persévérance en tête), de bonté vaporeuse et formalisée mais aussi d'une litanie presque obsessionnelle de discours moralisateurs; le film a beau scrupuleusement respecté son sujet, il n'en est pas moins un effort redondant qui se laisse envahir par sa platitude autant que par sa solennité excessive, jamais assez justement conçu qu'il est pour faire la lumière sur une femme oubliée de l'histoire, dont les actes méritent réellement d’être reconnus.
Une petite cathostrophe (même pas pardon).


Jonathan Chevrier