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[CRITIQUE] : Simetierre : Aux origines du mal


Réalisatrice : Lindsey Anderson Beer
Acteurs : Jackson White, Jack Mulhern, Forrest Goodluck, Henry Thomas, David Duchovny,...
Distributeur : Paramount Pictures France
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h27min.

Synopsis :
La mort est parfois préférable... En 1969, le jeune Jud Crandall rêve de quitter sa ville natale de Ludlow, dans le Maine. Il découvre de sinistres secrets enfouis et se trouve forcé d'affronter une sombre histoire de famille qui le maintiendra à jamais lié à Ludlow. En s'unissant, Jud et ses amis d'enfance doivent combattre un mal ancien qui s'est emparé de Ludlow depuis sa fondation et qui, une fois déterré, a le pouvoir de tout détruire sur son passage. Basé sur un chapitre inédit de Simetierre, le roman glaçant de Stephen King, Simetierre : Aux origines du mal est un préquel terrifiant.



Critique :


Si l'on pouvait toujours discuter avec Simetierre de Kevin Kölsch et Dennis Widmyer, de la volonté un brin putassière - ou non - de la Paramount a vouloir adapter à nouveau le merveilleux et sombre roman de Stephen King, alors que la première version cinéma signée Mary Lambert (officieusement Stephen King, qui a plus ou moins tout orchestré à deux pas de chez lui), incarnait sans forcer autant un must see que l'une des meilleures transpositions sur grand écran d'une oeuvre du plus populaire des écrivains horrifiques; plus aucune place au doute avec Simetierre : Aux origines du mal de Lindsey Anderson Beer, puisque le foutage de tronche est assumé et total.

Copyright Paramount+

Opportuniste as hell (on est face à l'adaptation d'un chapitre du roman original), le film se veut une prequelle du remake de 2019 (ça part déjà mal) se déroulant plusieurs décennies avant les événements du roman (et de ses adaptations donc), et qui s'efforce une énième fois, en vain, à nous énumérer toutes les conséquences horribles et macabres qui peuvent découler de la volonté à vouloir inverser quelque chose d'aussi permanent et naturel que... la mort.

Ne cherchant même pas à épouser la tragédie suffocante, ni même l'effroi furieux et dément de son matériau d'origine ou du film de Lambert (avec la question essentielle en son cœur : jusqu'où iriez vous pour redonner vie à un être cher), la péloche (qui se fait, en gros, la mise en images de l'histoire que le vieux Jud raconte à Louis Creed, dans le but de le dissuader d'essayer de ressusciter son fils mort) roule tout du long sur la voie du ronronnement gênant en mode pilote automatique, dégainant avec la force de conviction d'un bulot dépressif de maigres décharges violentes ainsi que quelques scènes d'exposition aussi maladroites qu'incohérentes (dont un flash-back intéressant mais artificiel, au XVIIe siècle avec l'invasion des colons européens), pour mieux accoucher d'une horreur absurde et sans vie sur la mort - oui, ça fait sens -, coincée le cul entre les deux fauteuils de l'effroi inexistant et du gore à peine craspec.

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Dominé par un rythme effréné (et donc antithétique à son thème matricielle, la tragédie du deuil et le pourrissement progressif des cœurs, un mal définitivement generationnel... et qui s'inscrit donc lentement mais surement dans le temps), comme pour mieux masquer la vacuité de son écriture (qui ne se donne même pas la peine de donner un tant soit peu de profondeur et de psychologie à ses personnages), où même son incapacité cruelle à installer une quelconque atmosphère gothique ni même un tant soit peu de suspense (et que dire de son incapacité à se greffer naturellement à son illustre aîné, dont il est censé combler les trous de sa mythologie); Pet Sematary : Bloodlines est l'exemple parfait qu'il est temps de laisser Ludlow et le roman de King, reposer en paix.

Yeah, sometimes, dead is better...


Jonathan Chevrier