[CRITIQUE] : Five Nights at Freddy's
Réalisatrice : Emma Tammi
Acteurs : Josh Hutcherson, Jess Weiss, Elizabeth Lail, Matthew Lillard,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Epouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h50min
Synopsis :
Le film met en scène la prise de service d’un agent de sécurité assez perturbé dans la pizzeria de Freddy Fazbear. Lors de cette première nuit, il se rend compte que les nuits chez Freddy ne sont pas de tout repos et qu’il pourrait bien ne pas revoir le jour.
Critique :
Acteurs : Josh Hutcherson, Jess Weiss, Elizabeth Lail, Matthew Lillard,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Epouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h50min
Synopsis :
Le film met en scène la prise de service d’un agent de sécurité assez perturbé dans la pizzeria de Freddy Fazbear. Lors de cette première nuit, il se rend compte que les nuits chez Freddy ne sont pas de tout repos et qu’il pourrait bien ne pas revoir le jour.
Critique :
Jamais drôle et encore moins effrayant, aussi schématique et superficiel qu'il est méchamment ennuyeux, #FiveNightsAtFreddys se fait une expérience laborieuse à la fois creuse et follement déprimante, à l'identité trop trouble pour son bien. Laissez-nous avec #WillysWonderland. pic.twitter.com/K2mcY91CuZ
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) October 28, 2023
Question à deux balles du type " Qui veut gagner des millions ? ", bonsoir : Comment un film Five Nights at Freddy's, concocté par une Blumhouse adepte du frisson fragile et populaire, pourrait-elle s'avérer plus généreuse et jouissive que son adaptation officieuse, Willy's Wonderland, sans la présence devant la caméra d'un Nicolas Cage des grands jours ?
Pas besoin d'utiliser un joker, la réponse ne peut qu'être négative, que ce soit par l'absence de l'éternel Castor Troy, où le refus catégorique de la production à embrasser sans réserve, l'absurdité déglinguée de son pitch de départ.
Blague à part, le film, pensé comme le premier maillon d'une hypothétique trilogie plus ou moins déjà actée par Jason Blum (la vérité du box-office parlera ce week-end), et estampillé second effort de la cinéaste Emma Tammi, partait comme toute adaptation d'un produit ayant furieusement imprégné la pop-culture récente, avec une sacrée balle dans le pied : l'idée, aussi lucide qu'inévitable, qu'il ne pourrait jamais contenter le fantasme absurde d'une horde de fans attendant ce basculement cinématographique depuis près de dix ans maintenant.
Partant de ce principe sain, il était désormais question de savoir ce que serait capable d'apporter sur la table une telle adaptation, sachant que le matériau d'origine lui-même se fait une compilation nostalgico-chargée d'une période chérie - les 80s -, dont le capital sympathie évident s'est vite vu étouffer par les vagues successives d'un revival constant et à toutes les sauces, depuis l'avènement Stranger Things.
Une lassitude qui n'est au fond que le fruit d'un processus de citation/régurgitation souvent indigeste, n'étant sensiblement là, 90% du temps, que pour mollement capitaliser sur la nostalgie du consomma... du spectateur.
Assez étrangement donc, ce qui est en soit une surprise, le film d'Emma Tammi n'est pas tant que cela une galerie des glaces nostalgique (d'autant qu'il se situe dans une temporalité assez trouble, sensiblement au début des années 2000, loin de la démocratisation totale de l'utilisation d'internet et des smartphones), quand bien même il n'est pas forcément autre chose non plus, sorte de divertissement malade qui évite si soigneusement d'embrasser la moindre tension - voire même tout son potentiel de comédie horrifique campy - , qu'il en devient presque douloureusement risible.
Car oui, au-delà de quelques frayeurs/jumpscares calibrés pour ne jamais faire suer le moindre spectateur, Five Nights at Freddy's n'est pas vraiment une comédie, pas totalement une bande horrifique (entre le fun fest chiche en hémoglobine et le film de fantômes amorphe) et encore moins un drame, expérimentation un brin bâtard aux enjeux dramatiques digne d'une télénovela férocement alambiquée, où les traumatismes psychologiques d'un brave gars - un Josh Hutcherson gentiment paumé - faisant tout pour conserver la tutelle de sa jeune sœur, sont noués de manière étrange à la fois autour d'un contexte familiale bizarre - pour ne pas dire incohérent -, d'un mystère traumatisant et irrésolu (la disparition de son jeune frère) et de sa veille déroutante au Freddy's.
Consternant puisque ne sachant jamais réellement sur quel pied danser ni quel public réellement viser, tout en gâchant gentiment la galerie de créatures du Creature Shop dément de la légende Jim Henson (qui dégaine des marionnettes animatroniques proprement impressionnantes), le film se fait une expérience viscéralement frustrante et ce, même si elle a la qualité - stérile, malheureusement - d'offrir une rationalisation assez complète et fidèle à la mythologie dense du matériau d'origine, d'autant qu'il ne ressemble pas tant que cela à une excroissance maladroite, tentant de renouer avec la magie kitsch et cotonneuse d'Amblin.
Mais le problème est que, dans le même temps donc, il ne se donne pas forcément les moyens d'être grand chose non plus (là où plusieurs pistes pouvaient s'avérer intéressantes à arpenter comme, notamment, l'évolution de plus en plus inquiétante, d'une jeunesse fascinée par l'horreur), plombé qu'il est par son indécision tonale autant que ses innombrables incohérences narratives et logistiques, qui sont des fioritures sur la ligne ténue de l'histoire avant même que le fantastique ne s'invite dans la danse.
Et que dire de ses personnages, aussi peu empathiques qu'ils sont taillés à la serpe, des simili-PNG qui ne dépasse jamais leur fonction ni ne rendent l'expérience si ce n'est ludique, au moins un tant soit peu humaine.
Jamais drôle et encore moins effrayant (les saillies brutales sont savamment coupées avant même de susciter la moindre émotion), aussi schématique et superficiel qu'il est méchamment ennuyeux (ses flashbacks de l'enfer...), Five Nights at Freddy's se fait une adaptation laborieuse à l'identité trop trouble pour son bien, à la fois creuse et follement déprimante, qui aurait pu pourtant, même tourné sur un public plus jeune, être un chouette épisode de Scooby-doo.
Bref, laissez-nous avec Willy's Wonderland...
Jonathan Chevrier
Pas besoin d'utiliser un joker, la réponse ne peut qu'être négative, que ce soit par l'absence de l'éternel Castor Troy, où le refus catégorique de la production à embrasser sans réserve, l'absurdité déglinguée de son pitch de départ.
Blague à part, le film, pensé comme le premier maillon d'une hypothétique trilogie plus ou moins déjà actée par Jason Blum (la vérité du box-office parlera ce week-end), et estampillé second effort de la cinéaste Emma Tammi, partait comme toute adaptation d'un produit ayant furieusement imprégné la pop-culture récente, avec une sacrée balle dans le pied : l'idée, aussi lucide qu'inévitable, qu'il ne pourrait jamais contenter le fantasme absurde d'une horde de fans attendant ce basculement cinématographique depuis près de dix ans maintenant.
Copyright 2023 Universal Studios. All Rights Reserved. |
Partant de ce principe sain, il était désormais question de savoir ce que serait capable d'apporter sur la table une telle adaptation, sachant que le matériau d'origine lui-même se fait une compilation nostalgico-chargée d'une période chérie - les 80s -, dont le capital sympathie évident s'est vite vu étouffer par les vagues successives d'un revival constant et à toutes les sauces, depuis l'avènement Stranger Things.
Une lassitude qui n'est au fond que le fruit d'un processus de citation/régurgitation souvent indigeste, n'étant sensiblement là, 90% du temps, que pour mollement capitaliser sur la nostalgie du consomma... du spectateur.
Assez étrangement donc, ce qui est en soit une surprise, le film d'Emma Tammi n'est pas tant que cela une galerie des glaces nostalgique (d'autant qu'il se situe dans une temporalité assez trouble, sensiblement au début des années 2000, loin de la démocratisation totale de l'utilisation d'internet et des smartphones), quand bien même il n'est pas forcément autre chose non plus, sorte de divertissement malade qui évite si soigneusement d'embrasser la moindre tension - voire même tout son potentiel de comédie horrifique campy - , qu'il en devient presque douloureusement risible.
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Car oui, au-delà de quelques frayeurs/jumpscares calibrés pour ne jamais faire suer le moindre spectateur, Five Nights at Freddy's n'est pas vraiment une comédie, pas totalement une bande horrifique (entre le fun fest chiche en hémoglobine et le film de fantômes amorphe) et encore moins un drame, expérimentation un brin bâtard aux enjeux dramatiques digne d'une télénovela férocement alambiquée, où les traumatismes psychologiques d'un brave gars - un Josh Hutcherson gentiment paumé - faisant tout pour conserver la tutelle de sa jeune sœur, sont noués de manière étrange à la fois autour d'un contexte familiale bizarre - pour ne pas dire incohérent -, d'un mystère traumatisant et irrésolu (la disparition de son jeune frère) et de sa veille déroutante au Freddy's.
Consternant puisque ne sachant jamais réellement sur quel pied danser ni quel public réellement viser, tout en gâchant gentiment la galerie de créatures du Creature Shop dément de la légende Jim Henson (qui dégaine des marionnettes animatroniques proprement impressionnantes), le film se fait une expérience viscéralement frustrante et ce, même si elle a la qualité - stérile, malheureusement - d'offrir une rationalisation assez complète et fidèle à la mythologie dense du matériau d'origine, d'autant qu'il ne ressemble pas tant que cela à une excroissance maladroite, tentant de renouer avec la magie kitsch et cotonneuse d'Amblin.
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Mais le problème est que, dans le même temps donc, il ne se donne pas forcément les moyens d'être grand chose non plus (là où plusieurs pistes pouvaient s'avérer intéressantes à arpenter comme, notamment, l'évolution de plus en plus inquiétante, d'une jeunesse fascinée par l'horreur), plombé qu'il est par son indécision tonale autant que ses innombrables incohérences narratives et logistiques, qui sont des fioritures sur la ligne ténue de l'histoire avant même que le fantastique ne s'invite dans la danse.
Et que dire de ses personnages, aussi peu empathiques qu'ils sont taillés à la serpe, des simili-PNG qui ne dépasse jamais leur fonction ni ne rendent l'expérience si ce n'est ludique, au moins un tant soit peu humaine.
Jamais drôle et encore moins effrayant (les saillies brutales sont savamment coupées avant même de susciter la moindre émotion), aussi schématique et superficiel qu'il est méchamment ennuyeux (ses flashbacks de l'enfer...), Five Nights at Freddy's se fait une adaptation laborieuse à l'identité trop trouble pour son bien, à la fois creuse et follement déprimante, qui aurait pu pourtant, même tourné sur un public plus jeune, être un chouette épisode de Scooby-doo.
Bref, laissez-nous avec Willy's Wonderland...
Jonathan Chevrier