[CRITIQUE] : Les Âmes soeurs
Réalisateur : André Téchiné
Acteurs : Noémie Merlant, Benjamin Voisin, Audrey Dana,...
Distributeur : Ad Vitam
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h40min
Synopsis :
David, lieutenant des forces françaises engagées au Mali, est grièvement blessé dans une explosion.
Rapatrié en France, il souffre d’amnésie et commence une longue convalescence sous le regard dévoué de sa sœur Jeanne.
Dans la maison familiale des Pyrénées, entre montagnes et lacs, Jeanne tente de raviver sa mémoire, mais David ne parait pas soucieux de se réconcilier avec celui qu’il était.
Critique :
Bien qu'ils aient tous les deux dépassés depuis un bon bout de temps maintenant, le simple stade de jeune pousse à surveiller avec la plus grande attention, il y a tout de même une certaine forme d'adoubement dans le fait de voir Noémie Merlant et Benjamin Voisin figurer en vedette d'un long-métrage de l'inestimable André Téchiné, d'autant que si la caméra du bonhomme semble toujours en verve, nous sommes de plus en plus proche du crepuscule de son cinéma - son dernier pourrait même être son ultime effort.
Loin d'incarner un film somme (il n'a nullement l'intention de l'être, au fond) mais énième preuve si besoin était, de sa propension à croquer des figures aussi fines et délicates que profondément empathiques, Les âmes soeurs ne dénote pas d'un poil des chroniques épurées et captivantes - et au fort penchant romanesque - dont il nous a fait l'habitude ces dernières années, voire même depuis ses débuts (difficile dès le synopsis, de ne pas faire un parallèle facile entre le film et son magnifique Ma saison préférée).
Il s'échine cette fois à nous conter les aternoiements de deux frères et soeurs, David et Jeanne, le premier, soldat grièvement blessé au Mali (son char a explosé sur une mine) et devenu amnésique, vient bousculer le quotidien de la seconde, chargée de l'épauler pour mener à bien sa rééducation/convalescence déjà particulièrement bien engagée, dans leur Ariége natal.
Avec tout l'amour sincère qu'elle peut lui apporter, Jeanne va aider son frère à se reconstruire une nouvelle vie...
Avec pudisme, Techiné décortique ce qu'il reste d'une famille désunie dont le passé a été, par la tragédie, comme gommé - où presque -, en s'intéressant moins au combat tout en résilience contre la maladie et les souvenirs fuyants (dont le potentiel dramaturgique est laissé sensiblement de côté, au profit d'une première demie heure expéditive) qu'a l'ambiguïté latente - évoquée dès le titre - qui nourrit cet amour fraternel fusionnel et un brin immoral, tissé autour des non-dits et du poids écrasant des traumatismes.
Un parti pris qui à ses belles qualités (il s'appuie totalement sur l'alchimie authentique du tandem Merlant/Voisin) comme ses menus défauts (une narration qui tâtonne quant elle ne donne pas l'impression de ne pas savoir où aller), et qui fait du film une errance aussi sensible et troublante que gentiment inachevée.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Noémie Merlant, Benjamin Voisin, Audrey Dana,...
Distributeur : Ad Vitam
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h40min
Synopsis :
David, lieutenant des forces françaises engagées au Mali, est grièvement blessé dans une explosion.
Rapatrié en France, il souffre d’amnésie et commence une longue convalescence sous le regard dévoué de sa sœur Jeanne.
Dans la maison familiale des Pyrénées, entre montagnes et lacs, Jeanne tente de raviver sa mémoire, mais David ne parait pas soucieux de se réconcilier avec celui qu’il était.
Critique :
Errance aussi sensible que troublante,#LesAmesSoeurs laisse pourtant un léger arrière-goût d'inachevé avec sa narration (trop) tâtonnante, totalement vissée sur une auscultation pudique d'un amour fraternel fusionnel tissé autour des non-dits et du poids écrasant des traumatismes pic.twitter.com/Zl8U07a837
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 11, 2023
Bien qu'ils aient tous les deux dépassés depuis un bon bout de temps maintenant, le simple stade de jeune pousse à surveiller avec la plus grande attention, il y a tout de même une certaine forme d'adoubement dans le fait de voir Noémie Merlant et Benjamin Voisin figurer en vedette d'un long-métrage de l'inestimable André Téchiné, d'autant que si la caméra du bonhomme semble toujours en verve, nous sommes de plus en plus proche du crepuscule de son cinéma - son dernier pourrait même être son ultime effort.
Loin d'incarner un film somme (il n'a nullement l'intention de l'être, au fond) mais énième preuve si besoin était, de sa propension à croquer des figures aussi fines et délicates que profondément empathiques, Les âmes soeurs ne dénote pas d'un poil des chroniques épurées et captivantes - et au fort penchant romanesque - dont il nous a fait l'habitude ces dernières années, voire même depuis ses débuts (difficile dès le synopsis, de ne pas faire un parallèle facile entre le film et son magnifique Ma saison préférée).
Copyright 2022 CURIOSA FILMS |
Il s'échine cette fois à nous conter les aternoiements de deux frères et soeurs, David et Jeanne, le premier, soldat grièvement blessé au Mali (son char a explosé sur une mine) et devenu amnésique, vient bousculer le quotidien de la seconde, chargée de l'épauler pour mener à bien sa rééducation/convalescence déjà particulièrement bien engagée, dans leur Ariége natal.
Avec tout l'amour sincère qu'elle peut lui apporter, Jeanne va aider son frère à se reconstruire une nouvelle vie...
Avec pudisme, Techiné décortique ce qu'il reste d'une famille désunie dont le passé a été, par la tragédie, comme gommé - où presque -, en s'intéressant moins au combat tout en résilience contre la maladie et les souvenirs fuyants (dont le potentiel dramaturgique est laissé sensiblement de côté, au profit d'une première demie heure expéditive) qu'a l'ambiguïté latente - évoquée dès le titre - qui nourrit cet amour fraternel fusionnel et un brin immoral, tissé autour des non-dits et du poids écrasant des traumatismes.
Copyright 2022 CURIOSA FILMS |
Un parti pris qui à ses belles qualités (il s'appuie totalement sur l'alchimie authentique du tandem Merlant/Voisin) comme ses menus défauts (une narration qui tâtonne quant elle ne donne pas l'impression de ne pas savoir où aller), et qui fait du film une errance aussi sensible et troublante que gentiment inachevée.
Jonathan Chevrier