[CRITIQUE] : Tengo sueños eléctricos
Réalisatrice : Valentina Maurel
Acteurs : Daniela Marin Navarro, Reinaldo Amien Gutierrez, Vivian Rodriguez,...
Distributeur : Geko Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Belgique, Français, Costaricien.
Durée : 1h43min
Synopsis :
Alors que ses parents viennent de se séparer, Eva prend ses distances avec sa mère et souhaite habiter chez son père, alors que celui-ci se comporte comme un grand adolescent qui se laisse déborder par la violence qui le traverse.
Critique :
Bien que le septième art soit une fantastique ouverture sur le monde, rares sont les films du plus où moins prospère issus du cinéma costaricien, à venir taquiner nos salles obscures.
En ce sens, le premier long-métrage de la wannabe cinéaste franco-costaricienne Valentina Maurel, Tengo sueños eléctricos, a tout d'une sacré curiosité d'autant qu'il est loin de laisser insensible et qu'il fait preuve d'une puissance étonnante et inhabituel pour un premier effort - même issue d'une production sud-américaine ne prenant pas où peu de gants avec son auditoire.
Sous couvert d'un récit de passage à l'âge adulte dont il épouse la formule familière autant qu'il en offre une approche sensiblement épidermique et frontale, renforcée par une photographie férocement rugueuse et immersive de Nicolás Wong Diaz, le film trouble dans sa manière audacieuse et politiquement incorrect de croquer une chronique familiale sondant les fondements troublés de la relation et de la fascination profonde que peut avoir Eva, seize ans au compteur, pour son père cabossé et bohème, à la suite du départ du foyer familial de celui-ci.
Tout en nuances et en clair-obscur, le film se fait le double portrait d'une adolescente obligée de se construire comme elle le peut après le deuil de sa cellule familiale et face à une figure paternelle fuyante, mais également celui d'un homme à la fois agressif et tendre qui, suite à son divorce, se laisse aller à un élan régressif qui le fait revenir où presque au même stade que sa progéniture.
Un double portrait qui ne cesse de se densifier à force de flirter dangereusement avec les limites et les contradictions d'une sorte de complexe d'Electre totalement assumé, capturé dans une approche au naturalisme volontairement exacerbé (pas si loin des récentes propositions des cinémas chiliens (surtout) et argentins) qui ne fait qu'accentuer l'électricité et le malaise ambiant.
Pas si éloigné finalement dans sa manière de constamment cultivé l'ambiguïté, du Souffle au Coeur de Louis Malle (avec lequel elle partage une absence totale de jugement envers ses personnages), Tengo sueños eléctricos capture avec puissance et crudité la réalité de l'adolescence, secouée autant par la découverte de soi et du monde que par la toxicité et la sensualité de l'amour.
Après le magnifique Clara Sola de Nathalie Álvarez Mesén, avons-nous besoin de plus de preuve pour affirmer que le cinéma costaricien doit envahir d'urgence nos salles obscures ?
Décemment que non...
Jonathan Chevrier
Acteurs : Daniela Marin Navarro, Reinaldo Amien Gutierrez, Vivian Rodriguez,...
Distributeur : Geko Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Belgique, Français, Costaricien.
Durée : 1h43min
Synopsis :
Alors que ses parents viennent de se séparer, Eva prend ses distances avec sa mère et souhaite habiter chez son père, alors que celui-ci se comporte comme un grand adolescent qui se laisse déborder par la violence qui le traverse.
Critique :
Tout en nuances, à la fois récit initiatique et chronique familiale troublé et troublante, #TengoSueñosEléctricos capture avec puissance et crudité la réalité de l'adolescence, secouée autant par la découverte de soi et du monde que par la toxicité et la sensualité de l'amour. pic.twitter.com/krMAMPy5Iu
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) March 12, 2023
Bien que le septième art soit une fantastique ouverture sur le monde, rares sont les films du plus où moins prospère issus du cinéma costaricien, à venir taquiner nos salles obscures.
En ce sens, le premier long-métrage de la wannabe cinéaste franco-costaricienne Valentina Maurel, Tengo sueños eléctricos, a tout d'une sacré curiosité d'autant qu'il est loin de laisser insensible et qu'il fait preuve d'une puissance étonnante et inhabituel pour un premier effort - même issue d'une production sud-américaine ne prenant pas où peu de gants avec son auditoire.
Sous couvert d'un récit de passage à l'âge adulte dont il épouse la formule familière autant qu'il en offre une approche sensiblement épidermique et frontale, renforcée par une photographie férocement rugueuse et immersive de Nicolás Wong Diaz, le film trouble dans sa manière audacieuse et politiquement incorrect de croquer une chronique familiale sondant les fondements troublés de la relation et de la fascination profonde que peut avoir Eva, seize ans au compteur, pour son père cabossé et bohème, à la suite du départ du foyer familial de celui-ci.
Copyright Geko Films |
Tout en nuances et en clair-obscur, le film se fait le double portrait d'une adolescente obligée de se construire comme elle le peut après le deuil de sa cellule familiale et face à une figure paternelle fuyante, mais également celui d'un homme à la fois agressif et tendre qui, suite à son divorce, se laisse aller à un élan régressif qui le fait revenir où presque au même stade que sa progéniture.
Un double portrait qui ne cesse de se densifier à force de flirter dangereusement avec les limites et les contradictions d'une sorte de complexe d'Electre totalement assumé, capturé dans une approche au naturalisme volontairement exacerbé (pas si loin des récentes propositions des cinémas chiliens (surtout) et argentins) qui ne fait qu'accentuer l'électricité et le malaise ambiant.
Pas si éloigné finalement dans sa manière de constamment cultivé l'ambiguïté, du Souffle au Coeur de Louis Malle (avec lequel elle partage une absence totale de jugement envers ses personnages), Tengo sueños eléctricos capture avec puissance et crudité la réalité de l'adolescence, secouée autant par la découverte de soi et du monde que par la toxicité et la sensualité de l'amour.
Après le magnifique Clara Sola de Nathalie Álvarez Mesén, avons-nous besoin de plus de preuve pour affirmer que le cinéma costaricien doit envahir d'urgence nos salles obscures ?
Décemment que non...
Jonathan Chevrier