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[CRITIQUE] : Seule : les dossiers Silvercloud


Réalisateur : Jérôme Dassier
Acteurs :  Asia Argento, Jeanne Balibar, Joe Rezwin,...
Distributeur : Alba Films
Budget : 3,2M€
Genre : Thriller, Espionnage.
Nationalité : Français, Suisse.
Durée : 1h30min.

Synopsis :
Alors qu’elle vit recluse à la montagne, Anne découvre que son chalet isolé a été placé sur écoute. Elle est alors rattrapée par son ancienne vie d’agent du renseignement, un passé qu’elle espérait avoir laissé derrière elle.



Critique :


À la fois l'une des muses (dans tout ce qu'il a de plus touchant comme de plus déviant) de son maître de l'horreur de père, Dario Argento, figure glam faussement sulfureuse mais réellement écorchée vive d'un septième art qui donne plus de coups que de louanges, visage fort d'un mouvement #MeToo dont elle était l'une des premières voix à s'élever contre Harvey Weinstein (avant d'être elle-même catapultée sur le banc des accusés) où encore cinéaste à la délicatesse (trop) peu reconnue au travers de ses propres réalisations... Asia Argento semble avoir connu mille et une vies que ce soit aussi bien devant que derrière les caméras, la majorité sans doute aussi graves et percutées que peut l'être son timbre de voix si reconnaissable.

Une enfant de la balle du cinéma italien (elle a tourné très tôt pour son père, Bava, Moretti, Placido, Soavi,...) devenue une vraie femme de cinéma, certes pas exempt de quelques choix peu défendables (coucou Dario) comme peuvent en comporter bon nombres de filmographie aussi dense et éclectique.

Copyright Sava Hlavacek

Difficile de ne pas y classer également son dernier effort en date en tant que comédienne, Seule : les dossiers Silvercloud de Jérôme Dassier - dont c'est le premier long-métrage -, thriller d'espionnage à la lisière du huis clos aussi bricolé que furieusement classique, qui ne vaut avant tout et surtout que pour la présence lumineuse et habitée de la comédienne, captivante en espionne à la retraite et lessivée, elle qui est d'ailleurs quasiment de tous les plans.

Porté par un script sensiblement prétexte et lisse, à peine plus élaboré qu'un single de Wejdene (une ex-agent du renseignement découvre que son chalet reclus au large de Saint-Moritz, découvre que sa baraque est truffée de micros alors que son ancienne compagne se met à refaire surface du jour au lendemain), qui n'arrive jamais à distiller la moindre tension autant qu'il se perd dans une propension à sur-expliquer le moindre de ses enjeux/rebondissements faiblards.
Même la mise en scène, fonctionnelle au possible, ne relève pas des limbes ce thriller terriblement bavard et profondément redondant.
Reste la magnifique Asia donc - le titre était furieusement évocateur -, mais à trop jouer la carte du minimalisme, il ne reste plus rien à se mettre sous la dent avant même la fin de la première bobine...


Jonathan Chevrier