[CRITIQUE] : Tant que le soleil frappe
Réalisateur : Philippe Petit
Acteurs : Swann Arlaud, Sarah Adler, Grégoire Oestermann,...
Budget : -
Distributeur : Pyramide Distribution
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h25min
Synopsis :
Max ne rêve pas de faire des murs végétaux pour des hôtels cinq étoiles. Paysagiste tenace, engagé mais acculé, il se bat pour créer un jardin sauvage, sans clôture, en plein centre-ville d'une métropole : une zone végétale ouverte à tous. Après des années de refus, son projet arrive en finale d’un concours d’architecture. Pour Max, c’est la dernière chance d’offrir de l’oxygène aux habitants qui suffoquent dans un enfer urbain, sous le soleil qui frappe.
Critique :
Swann Arlaud est de ses talents discrets mais importants au coeur d'un septième art hexagonal qui n'en compte finalement qu'une petite poignée, un comédien capable de tout jouer, même l'improbable - un vilain d'un film super-heroïque bien de chez nous - mais avant tout et surtout de rendre crédible le moindre personnage auquel il donne vie sur grand écran, quitte même à se montrer parfois bien plus imposant que l'écriture qui les caractérise.
Un peu comme pour Tant que le soleil frappe, nouveau long-métrage (son premier de fiction) de Philippe Petit dont le récit manquant cruellement de puissance - couplée à une mise en scène tout juste fonctionne -, ne se donne jamais réellement les moyens de ses (grandes) ambitions, celle d'une passionnante étude de personnage sous fond de constat critique sur les ravages de la gentrification des villes d'une société contemporaine où l'humain n'est pas le facteur le plus essentiel (et encore moins le plus décisif).
Tout du long, la narration se fixe sur un anti-héros, Max, quadragénaire déterminé à réaliser ses rêves même si personne ne s'y intéresse redonner vie à un quartier délaissé pour en faire une oasis au milieu d'une Marseille aussi froide que paradoxalement ensoleillée), un paysagiste idéaliste rétif à toute idée de trahir ses convictions pour l'argent - quitte à être lui-même au bord de la précarité - et qui croît fermement au concept de réappropriation citoyenne, un homme têtu (qu'Arlaud le rend suffisamment charismatique et passionné pour éviter toute apathie) dont l'obstination/entêtement n'est in fine que le terreau d'une farouche résistance contre la réalité et les contradictions d'un système (monde) où les résultats sont pipés d'avance.
C'est là où le film, dont l'évolution un brin lancinante de son histoire Rohmerienne en diable peut paraître presque comme une vraie épreuve de patience pour le spectateur, tire au fond sa plus grande force : passer du portrait émouvant d'un homme seul et entêté face à la dure réalité, à une allégorie terrible et pertinente de notre société actuelle où tout, même notre dignité et nos rêves, ont un prix.
Un effort pas dénué de quelques fioritures donc (des seconds rôles inexistants en tête) mais prenant de par son discours politique moins naïf qu'il n'en a l'air dans son ode au collectif et à la partition citoyenne.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Swann Arlaud, Sarah Adler, Grégoire Oestermann,...
Budget : -
Distributeur : Pyramide Distribution
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h25min
Synopsis :
Max ne rêve pas de faire des murs végétaux pour des hôtels cinq étoiles. Paysagiste tenace, engagé mais acculé, il se bat pour créer un jardin sauvage, sans clôture, en plein centre-ville d'une métropole : une zone végétale ouverte à tous. Après des années de refus, son projet arrive en finale d’un concours d’architecture. Pour Max, c’est la dernière chance d’offrir de l’oxygène aux habitants qui suffoquent dans un enfer urbain, sous le soleil qui frappe.
Critique :
Même si l'évolution lancinante de sa narration lui joue des tours, #TantQueLeSoleilFrappe se fait une séance prenante passant du portrait d'un homme entêté face à la dure réalité à une allégorie terriblement pertinente de notre société actuelle où tout, même la dignité, a un prix pic.twitter.com/sStIFVwFca
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) February 11, 2023
Swann Arlaud est de ses talents discrets mais importants au coeur d'un septième art hexagonal qui n'en compte finalement qu'une petite poignée, un comédien capable de tout jouer, même l'improbable - un vilain d'un film super-heroïque bien de chez nous - mais avant tout et surtout de rendre crédible le moindre personnage auquel il donne vie sur grand écran, quitte même à se montrer parfois bien plus imposant que l'écriture qui les caractérise.
Un peu comme pour Tant que le soleil frappe, nouveau long-métrage (son premier de fiction) de Philippe Petit dont le récit manquant cruellement de puissance - couplée à une mise en scène tout juste fonctionne -, ne se donne jamais réellement les moyens de ses (grandes) ambitions, celle d'une passionnante étude de personnage sous fond de constat critique sur les ravages de la gentrification des villes d'une société contemporaine où l'humain n'est pas le facteur le plus essentiel (et encore moins le plus décisif).
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Tout du long, la narration se fixe sur un anti-héros, Max, quadragénaire déterminé à réaliser ses rêves même si personne ne s'y intéresse redonner vie à un quartier délaissé pour en faire une oasis au milieu d'une Marseille aussi froide que paradoxalement ensoleillée), un paysagiste idéaliste rétif à toute idée de trahir ses convictions pour l'argent - quitte à être lui-même au bord de la précarité - et qui croît fermement au concept de réappropriation citoyenne, un homme têtu (qu'Arlaud le rend suffisamment charismatique et passionné pour éviter toute apathie) dont l'obstination/entêtement n'est in fine que le terreau d'une farouche résistance contre la réalité et les contradictions d'un système (monde) où les résultats sont pipés d'avance.
C'est là où le film, dont l'évolution un brin lancinante de son histoire Rohmerienne en diable peut paraître presque comme une vraie épreuve de patience pour le spectateur, tire au fond sa plus grande force : passer du portrait émouvant d'un homme seul et entêté face à la dure réalité, à une allégorie terrible et pertinente de notre société actuelle où tout, même notre dignité et nos rêves, ont un prix.
Un effort pas dénué de quelques fioritures donc (des seconds rôles inexistants en tête) mais prenant de par son discours politique moins naïf qu'il n'en a l'air dans son ode au collectif et à la partition citoyenne.
Jonathan Chevrier