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[CRITIQUE] : Robert Downey Sr., le père


Réalisateur : Chris Smith
Acteurs : Robert Downey Sr., Robert Downey Jr., Paul Thomas Anderson,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h29min

Synopsis :
Robert Downey Jr. rend hommage à son père défunt dans ce documentaire qui revient sur la vie et la carrière éclectique du réalisateur avant-gardiste Robert Downey Sr.



Critique :


Tel père, tel fils? 
C'est la question à laquelle tente de répondre le vivant et vibrant documentaire Sr. de Chris Smith (Fyre : La plus grande fête qui n'ait jamais eu lieu), centré sur la relation pleine d'amour et d'admiration entre feu le cinéaste Robert Downey Sr. et son fils infiniment plus célèbre Robert Downey Jr. (quitte à, il est vrai, occulter un brin les autres membres de ce qui n'est pas totalement pensé et voulu comme un portrait de famille complet), et dont les images furent capturées dans un noir et blanc atmosphérique entre 2019 et 2021, avant la mort tragique du premier des suites de complications dues à la maladie de Parkinson.
Véritable lettre d'amour d'un fils à son père et à son héritage, le documentaire commence comme une tentative pour l'acteur de connaître son père avant de progressivement évoluer vers une exploration de sa filmographie et de son travail d'artiste, avant de bifurquer et de changer à nouveau de braquet en se transformant en une réflexion intime sur leur relation père-fils, chacune des couches narratives du film devenant plus poignante et révélatrice que la précédente dans sa recherche d'un sens et d'une vérité plus profonde.

Copyright Netflix

Si Downey Sr. n'a peut-être pas la renommée de son rejeton, il fut à la fin des 60s rien de moins qu'une icône de la contre-culture en réalisant des péloches underground/comédies aussi excentriques et satiriques qu'absurdes telles que
Chafed Elbows, No More Excuses, Greaser's PalacePutney Swope, de vrais miroirs acérés des turbulences politiques et sociales américaines de l'époque (certaines ayant permises à Jr. de faire ses débuts devant la caméra), avant que son talent ne se dissoude par la suite au coeur d'une carrière plus saccadée et frappée par le sceau de la drogue; une dépendance longue et autodestructrice dont a hérité son fils, dont les frasques furent durement commentées et médiatisées jusqu'au début des années 2000 - avant sa renaissance incroyable grâce au MCU et à la firme aux grandes oreilles.
Mais même dans ses séquences résolument plus sombres, Sr. se fait un portrait bienveillant et plein d'entrain tendrement embaumé à la fois dans la désinvolture géniale du fils et l'irascibilité charmante (oui, c'est possible) du père, ainsi que dans leur amour indiscutable du septième art (avec quelques interventions d'amis comme Paul Thomas Anderson, Alan Arkin, Norman Lear et Lawrence Wolf).
Un magnifique hommage sincère et décalé jusque dans ses derniers instants poignants, d'un fils à son père autant que d'un acteur à un cinéaste pionnier du cinéma underground.


Jonathan Chevrier


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