[CRITIQUE] : La Passagère
Réalisatrice : Héloïse Pelloquet
Avec : Cécile de France, Félix Lefebvre, Grégoire Monsaingeon,...
Distributeur : Bac Films
Budget : -
Genre : Drame, Romance.
Nationalité : Français.
Durée : 1h35min
Synopsis :
Chiara vit sur une île de la côte atlantique, là où son mari Antoine a grandi. Ils forment un couple heureux et amoureux. Elle a appris le métier d'Antoine, la pêche, et travaille à ses côtés depuis vingt ans. L'arrivée de Maxence, un nouvel apprenti, va bousculer leur équilibre et les certitudes de Chiara…
Critique :
Tranquillement mais sûrement, par la force de performances aussi remarquées et remarquables que de partitions dans de nombreux succès populaires, Cécile de France s'est imposée comme la comédienne la plus emblématique du cinéma belge de ses vingt dernières années - et peut-être même sa figure la plus célèbre aux côtés des frangins Dardenne.
Au point qu'il n'y a rien de détonnant à l'idée d'attendre chacun de ses nouveaux projets avec un certain intérêt voire même une certaine impatience parfois, et encore plus quant elle en est le rôle-titre.
Telle est la promesse de La Passagère, estampillé premier long-métrage de l'ancienne monteuse et désormais cinéaste Héloïse Pelloquet, mélodrame romanesque et " Bovary-esque " sondant à l'instar du récent Mes Rendez-vous avec Leo de Sophie Hyde, le plaisir au féminin au travers d'une relation - ici adultère et non-tarifée - entre une femme mûre et un homme résolument plus jeune.
Soit les aternoiements de Chiara, une femme belge fraîchement dans la quarantaine et adoptée depuis vingt ans par la petite communauté d'une île de la côte Atlantique où elle vit avec son époux marin - natif du lieu -, dont elle est la fidèle et courageuse associée.
Mais tout bascule dans son quotidien lorsque débarque un jeune apprenti, issu d'un milieu aisé, avec qui elle développe une attirance intense et passionnelle.
Noué autour d'une narration furieusement balisée - et le mot est faible - jusqu'à un dernier tiers étonnamment émouvant et ironique qui rompt avec sa mélancolie languissante; La Passagère, qui offre un regard plein de vérité autant sur la rudesse que sur la précarité de plus en plus palpable du métier de pêcheur, dédramatise plus où moins adroitement l'adultère tout autant qu'il déjoue, assez paradoxalement, la figure même de la femme adultère, n'insistant d'ailleurs jamais lourdement autant sur la différence d'âge que de classes sociales entre les deux amants.
Tout ici n'est que sensibilité et simplicité (ce qui n'est pas un défaut en soi), où epouser les affres de la passion fait souffler le chaud et le froid au coeur d'une petite communauté où le poids des regards accusateurs étouffent tout droit au bonheur - il est toujours plus facile de juger que de comprendre.
En luttant contre le carcan oppressant des normes sociales pour mieux embrasser son désir d'être une femme libre, Cécile de France y trouve son plus beau et délicat rôle depuis La Belle Saison de Catherine Corsini, auquel répond un Félix Lefebvre tout en delicatesse et en assurance.
Une jolie découverte.
Jonathan Chevrier
Avec : Cécile de France, Félix Lefebvre, Grégoire Monsaingeon,...
Distributeur : Bac Films
Budget : -
Genre : Drame, Romance.
Nationalité : Français.
Durée : 1h35min
Synopsis :
Chiara vit sur une île de la côte atlantique, là où son mari Antoine a grandi. Ils forment un couple heureux et amoureux. Elle a appris le métier d'Antoine, la pêche, et travaille à ses côtés depuis vingt ans. L'arrivée de Maxence, un nouvel apprenti, va bousculer leur équilibre et les certitudes de Chiara…
Critique :
Noué autour d'une narration férocement balisée à la mélancolie languissante, #LaPassagère dédramatise plus où moins adroitement l'adultère tout autant qu'il déjoue, assez paradoxalement, la figure même de la femme adultère, incarnée par une délicate et empathique Cecile de France pic.twitter.com/SAw2AfZl4i
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) December 27, 2022
Tranquillement mais sûrement, par la force de performances aussi remarquées et remarquables que de partitions dans de nombreux succès populaires, Cécile de France s'est imposée comme la comédienne la plus emblématique du cinéma belge de ses vingt dernières années - et peut-être même sa figure la plus célèbre aux côtés des frangins Dardenne.
Au point qu'il n'y a rien de détonnant à l'idée d'attendre chacun de ses nouveaux projets avec un certain intérêt voire même une certaine impatience parfois, et encore plus quant elle en est le rôle-titre.
Telle est la promesse de La Passagère, estampillé premier long-métrage de l'ancienne monteuse et désormais cinéaste Héloïse Pelloquet, mélodrame romanesque et " Bovary-esque " sondant à l'instar du récent Mes Rendez-vous avec Leo de Sophie Hyde, le plaisir au féminin au travers d'une relation - ici adultère et non-tarifée - entre une femme mûre et un homme résolument plus jeune.
Soit les aternoiements de Chiara, une femme belge fraîchement dans la quarantaine et adoptée depuis vingt ans par la petite communauté d'une île de la côte Atlantique où elle vit avec son époux marin - natif du lieu -, dont elle est la fidèle et courageuse associée.
Copyright Bac Films |
Mais tout bascule dans son quotidien lorsque débarque un jeune apprenti, issu d'un milieu aisé, avec qui elle développe une attirance intense et passionnelle.
Noué autour d'une narration furieusement balisée - et le mot est faible - jusqu'à un dernier tiers étonnamment émouvant et ironique qui rompt avec sa mélancolie languissante; La Passagère, qui offre un regard plein de vérité autant sur la rudesse que sur la précarité de plus en plus palpable du métier de pêcheur, dédramatise plus où moins adroitement l'adultère tout autant qu'il déjoue, assez paradoxalement, la figure même de la femme adultère, n'insistant d'ailleurs jamais lourdement autant sur la différence d'âge que de classes sociales entre les deux amants.
Tout ici n'est que sensibilité et simplicité (ce qui n'est pas un défaut en soi), où epouser les affres de la passion fait souffler le chaud et le froid au coeur d'une petite communauté où le poids des regards accusateurs étouffent tout droit au bonheur - il est toujours plus facile de juger que de comprendre.
En luttant contre le carcan oppressant des normes sociales pour mieux embrasser son désir d'être une femme libre, Cécile de France y trouve son plus beau et délicat rôle depuis La Belle Saison de Catherine Corsini, auquel répond un Félix Lefebvre tout en delicatesse et en assurance.
Une jolie découverte.
Jonathan Chevrier