[CRITIQUE] : Maria Rêve
Réalisateur/Réalisatrice : Lauriane Escaffre et Yvo Muller
Acteurs : Karin Viard, Grégory Gadebois, Philippe Uchan, Noée Abita,...
Distributeur : UGC Distribution
Budget : -
Genre : Comédie, Romance.
Nationalité : Français.
Durée : 1h33min.
Synopsis :
Maria est femme de ménage. Mariée depuis 25 ans, réservée, timide et maladroite, elle ne quitte jamais son carnet à fleurs dans lequel elle écrit des poèmes en secret. Lorsqu’elle est affectée à l'École des Beaux-Arts, elle rencontre Hubert, le gardien fantasque de l'école, et découvre un lieu fascinant où règnent la liberté, la créativité et l'audace... Dans ce monde si nouveau, Maria, qui a toujours été dévouée et discrète, va-t-elle enfin se laisser envahir par la vie ?
Critique :
Tendre ode aux invisibles de la vie embaumée dans une douce poésie qui habite tous les bords du cadre,#MariaRêve est une merveille de feel good movie romantico-bienveillant oscillant habilement entre drôlerie fantasque et émotions sincères, porté par un superbe duo Viard/Gadebois pic.twitter.com/wCYJPFZGTB
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) September 26, 2022
Karin Viard est de ces talents sincères et enthousiastes capable de nous vendre presque toutes les tambouilles possibles sur pellicules ces dernières années, des comédies pas toujours défendables (L'Origine du monde, Voyez comme on danse) aux suites non-désirées de franchises ne supportant pas le poids des années (Les Visiteurs : La Révolution), en passant par des drames profondément bouleversants (Les Chatouilles, Chanson Douce).
Ces talents sont rares mais essentiels pour nous faire déplacer dans des salles obscures qui n'ont jamais paru aussi désertées (le Covid mais aussi les bêtises ahurissantes colportées au fil des semaines sur son prix excessif, le manque de qualité de sa - foisonnante - proposition chaque semaine,...), et elle est intimement l'une (LA ?) des raisons pour laquelle - tout comme l'exceptionnel Grégory Gadebois - Maria Rêve, estampillé premier long-métrage du tandem Lauriane Escaffre/Yvo Muller (également derrière le script et présentes à l'écran), mérite toute l'attention des spectateurs, un petit bout de feel good movie bienveillant oscillant habilement entre drôlerie fantasque et émotions sincères, qui laisse poindre peu à peu les contours d'une douce romance sous fond d'émancipation et de liberté - sensiblement - créative.
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Tendre ode aux invisibles de la vie, ces " essentiels " modestes que le gouvernement a médiatiquement célébré en tant de crise pour mieux les oublier quelques semaines après (les renvoyant à une condescendance crasse qu'ils vivent au quotidien), le film se visse aux basques d'une effacée et maladroite femme de ménage - Maria donc - à la créativité longtemps gardé secrète, qui va s'offrir une petite revanche sur la vie après avoir été embauché à l'École des Beaux-arts.
Une embauche qui va incarner un véritable déclic qui va littéralement autant bouleversé qu'enchanté son quotidien jusqu'alors désenchanté, elle dont la curiosité et l'appétence pour l'art sera spontanément nourrit par son lieu de travail mais surtout ces nouvelles connaissances - dont le gardien des lieux, Hubert, qui va vite tomber sous son charme.
Embaumant d'une tendre et fantasque poésie la moindre parcelle de leur pellicule, Escaffre et Muller croque une authentique et enthousiasmante fable humaine sur l'importance de rêver et d'être soi-même, où chaque personnage, fruit d'une écriture soignée, à sa propre évolution et sa propre importance au sein d'un tout cohérent (jusque dans sa mise en scène créative et enlevée), symbolisé par l'émancipation tranquille et vibrante où une Karin Viard tout de douceur et de retenue, apprend enfin à se sentir pleinement elle-même.
Il en faut peut pour être heureux comme le disait Baloo (paye tes références), mais encore faut-il se donner le droit de l'être et de rêver, comme Maria...
Jonathan Chevrier