[CRITIQUE] : Hello, Adieu, et nous au milieu
Réalisateur : Michael Lewen
Avec : Talia Ryder, Jordan Fisher, Nico Hiraga, Ayo Edebiri,...
Distributeur : Netflix France
Genre : Comédie, Romance.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h24min
Synopsis :
Clare et Aidan ont conclu un pacte pour rompre avant la fac, sans regrets ni cœurs brisés. Et si un rendez-vous d'adieu épique donnait une dernière chance à l'amour ?
Critique :
Si la réponse est sans doute encore plus facile à donner qu'elle n'en a l'air, la question reste suffisamment pertinente pourtant, pour être posée : pourquoi sommes-nous si attirés par les comédies romantiques vissées sur les adolescents, ce sous-genre tellement fragile et usé jusqu'à la moelle de la romance - aussi bien sur le petit que sur le grand écran -, qu'il ne peut décemment plus rien produire d'original même avec la plus futée des plumes qui soit.
Pourquoi sommes-nous si impatients parfois, de revisiter ce vieux paysage de l'enfer composé à 99% de productions interchangeables, dont la prévisibilité n'a d'égale que son manque cruel d'envie de faire dérailler une mécanique savamment huilée depuis des lustres.
Peut-être parce qu'elles convoquent une tendre nostalgie où même des souvenirs plus ou moins heureux pour chacun de nous, voire sans doute également une sorte de vision fantasme - et très americanisée - de ce qui a pu/aurait pu être notre vie adolescente.
Où peut-être alors parce que l'on a tout simplement tous des coeurs d'artichauts et que l'on aime bien - un peu sadiquement - se faire du bien (ou du mal, selon les péloches) en se laissant aller à ce genre d'union synaptique entre plaisir (coupable) et nostalgie réconfortante...
Prenant sans doute le risque de se désintégrer si elle ne dégaine pas - au moins - une romance YA par mois, que ce soit en film où en série, Netflix offre donc une nouvelle pierre à l'édifice avec Hello, Goodbye and Everything in Between - Hello, Adieu, et nous au milieu par chez nous - de Michael Lewen, petit bonbon gorgé de bons sentiments et de guimauves plus où moins digestes, peut-être pas aussi amusant ou mignon que le premier To All the Boys I Loved Before, mais définitivement moins stupide et irritant que la trilogie The Kissing Booth.
Évidemment basé sur un roman à succès (celui éponyme de Jennifer E. Smith), le long-métrage a le bon ton de croquer une romance certes furieusement familière, mais dont la dynamique centrale est résolument plus captivante que la moyenne : passée une rencontre fortuite, Clare et Aidan sortent ensemble mais ils doivent rompre avant d'aller à l'université, la première voulant faire table rase du passé avant de totalement se consacrer à ses études.
Mais si elle se tient à cette décision, fruit d'un pacte commun, le jeune homme lui vacille et ce qui commence comme une mise en images assez lambda d'une romance éclair, se transforme lentement mais sûrement à mesure que les sentiments s'installent dans la (dure) réalité de l'âge adulte, où tout n'est qu'une question de timing.
Férocement cousu de fil blanc même s'il a le bon ton de garder ses personnages titres (Jordan Fisher et Talia Ryder, à l'alchimie un brin absente) sensiblement têtus quant à leurs propres choix (obligeant de facto le spectateur à prendre parti) même s'ils souhaitent intimement finir ensemble, Hello, Goodbye and Everything in Between distille un vrai petit charme nostalgique enchanteur au milieu de ses nombreux défauts irritants (écriture prévisible et sans finesse, seconds couteaux inexistants, mise en scène au ras des pâquerettes, bande originale sirupeuse, jeux des acteurs en dents de scie, clichés faciles et répétitifs,...), se démarquant joliment de la concurrence par sa vision douloureuse mais rafraichissante d'une romance adolescente, où l'amour est traité comme une chose éphémère et sans espoir, un " passage " sur le route de l'apprentissage de l'âge adulte.
Une petite pointe douce-amère qui rappelle - toute propension gardée -, le final du La La Land de Damien Chazelle.
Jonathan Chevrier
Avec : Talia Ryder, Jordan Fisher, Nico Hiraga, Ayo Edebiri,...
Distributeur : Netflix France
Genre : Comédie, Romance.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h24min
Synopsis :
Clare et Aidan ont conclu un pacte pour rompre avant la fac, sans regrets ni cœurs brisés. Et si un rendez-vous d'adieu épique donnait une dernière chance à l'amour ?
Critique :
Peut-être pas aussi mignon que le 1er #ToAllTheBoysILovedBefore, mais sensiblement moins irritant que la trilogie #TheKissingBooth, #HelloGoodbyeAndEverythingInBetween est un charmant et doux-amer teen movie romantique où l'amour est traité comme une chose éphémère et sans espoir pic.twitter.com/me95VAIeiz
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) July 12, 2022
Si la réponse est sans doute encore plus facile à donner qu'elle n'en a l'air, la question reste suffisamment pertinente pourtant, pour être posée : pourquoi sommes-nous si attirés par les comédies romantiques vissées sur les adolescents, ce sous-genre tellement fragile et usé jusqu'à la moelle de la romance - aussi bien sur le petit que sur le grand écran -, qu'il ne peut décemment plus rien produire d'original même avec la plus futée des plumes qui soit.
Pourquoi sommes-nous si impatients parfois, de revisiter ce vieux paysage de l'enfer composé à 99% de productions interchangeables, dont la prévisibilité n'a d'égale que son manque cruel d'envie de faire dérailler une mécanique savamment huilée depuis des lustres.
Peut-être parce qu'elles convoquent une tendre nostalgie où même des souvenirs plus ou moins heureux pour chacun de nous, voire sans doute également une sorte de vision fantasme - et très americanisée - de ce qui a pu/aurait pu être notre vie adolescente.
Où peut-être alors parce que l'on a tout simplement tous des coeurs d'artichauts et que l'on aime bien - un peu sadiquement - se faire du bien (ou du mal, selon les péloches) en se laissant aller à ce genre d'union synaptique entre plaisir (coupable) et nostalgie réconfortante...
Copyright Katie Yu/NETFLIX |
Prenant sans doute le risque de se désintégrer si elle ne dégaine pas - au moins - une romance YA par mois, que ce soit en film où en série, Netflix offre donc une nouvelle pierre à l'édifice avec Hello, Goodbye and Everything in Between - Hello, Adieu, et nous au milieu par chez nous - de Michael Lewen, petit bonbon gorgé de bons sentiments et de guimauves plus où moins digestes, peut-être pas aussi amusant ou mignon que le premier To All the Boys I Loved Before, mais définitivement moins stupide et irritant que la trilogie The Kissing Booth.
Évidemment basé sur un roman à succès (celui éponyme de Jennifer E. Smith), le long-métrage a le bon ton de croquer une romance certes furieusement familière, mais dont la dynamique centrale est résolument plus captivante que la moyenne : passée une rencontre fortuite, Clare et Aidan sortent ensemble mais ils doivent rompre avant d'aller à l'université, la première voulant faire table rase du passé avant de totalement se consacrer à ses études.
Mais si elle se tient à cette décision, fruit d'un pacte commun, le jeune homme lui vacille et ce qui commence comme une mise en images assez lambda d'une romance éclair, se transforme lentement mais sûrement à mesure que les sentiments s'installent dans la (dure) réalité de l'âge adulte, où tout n'est qu'une question de timing.
Copyright Katie Yu/NETFLIX |
Férocement cousu de fil blanc même s'il a le bon ton de garder ses personnages titres (Jordan Fisher et Talia Ryder, à l'alchimie un brin absente) sensiblement têtus quant à leurs propres choix (obligeant de facto le spectateur à prendre parti) même s'ils souhaitent intimement finir ensemble, Hello, Goodbye and Everything in Between distille un vrai petit charme nostalgique enchanteur au milieu de ses nombreux défauts irritants (écriture prévisible et sans finesse, seconds couteaux inexistants, mise en scène au ras des pâquerettes, bande originale sirupeuse, jeux des acteurs en dents de scie, clichés faciles et répétitifs,...), se démarquant joliment de la concurrence par sa vision douloureuse mais rafraichissante d'une romance adolescente, où l'amour est traité comme une chose éphémère et sans espoir, un " passage " sur le route de l'apprentissage de l'âge adulte.
Une petite pointe douce-amère qui rappelle - toute propension gardée -, le final du La La Land de Damien Chazelle.
Jonathan Chevrier